Dans notre cerveau, il y a beaucoup de mauvaises herbes. Quand nous
voulons mettre en culture notre petite terre cérébrale, nous découvrons qu'il
est très difficile d'arracher ces plantes sauvages, parmi lesquelles il n'y a
pas de blé. Il y a bien des gens qui cueillent ces fleurs et essayent de les
vendre dans la rue pour quelques sous, mais peu de personnes les achètent. Les
autres fleurs, ce n'est pas le vent qui les sèmera ou les plantera. Il faut que
l'homme s'en occupe et qu'il les plante dans un sol labouré.
Il y a des occultistes et des spiritualistes qui sont incapables
d'arracher d'eux-mêmes l'idée que Dieu les protégera, les aidera, les
instruira, les comblera sans qu'ils aient à étudier, travailler, chercher ; ils
disent: "A la grâce de Dieu". C'est une parole inventée par les
pharisiens qui croient que les cailles vont leur tomber toutes rôties dans la
bouche.
Pour se débarrasser de ce VOILE qui masque Dieu, il faut se mettre au
travail sans attendre. Car nous devons faire la première moitié du chemin.
Ensuite, Dieu fera l'autre. Nous allons choisir de bonnes semences,
c'est-à-dire de bonnes vérités, et les planter dans notre cerveau et dans notre
cœur ; nous les arroserons chaque jour et elles donneront des plantes, des
arbres et des fruits en si grande abondance que tout le monde pourra en manger.
N'attendez pas davantage.
Le soleil est capable d'enlever votre voile, mais il ne le fera pas,
car il se refuse à encourager votre paresse. "Je vous ai donné des yeux,
un nez, des oreilles, des mains, un cerveau, etc., commencez donc à vous en
servir". Voilà ce que vous dit le soleil.
L'enfant demande-t-il après sa naissance que sa mère marche pour lui ?
Pendant la gestation, la mère lui prêtait ses propres jambes, elle le déplaçait
comme un fardeau, elle mangeait, marchait pour lui. Mais après sa naissance, il
doit apprendre à manger et à marcher lui-même. Ayant commencé par étudier la
matière liquide dans le sein de sa mère, il doit maintenant apprendre à
connaître la matière solide. Il fait de l'alchimie. Mais il y a un ordre selon
lequel il devra étudier désormais ; c'est celui-ci: solide, liquide, gazeux,
éthérique ; terre, eau, air, feu ou lumière. C'est le sens de l'évolution,
tandis que l'inverse est celui de l'involution. Une voie matérialise les
choses, une autre les spiritualise.
Dès lors que nous sommes déjà en possession de la matière, il ne faut
pas l'endurcir jusqu'à l'état de pierre. Nous sommes matérialisés, nous avons
des mains, des pieds, des organes, un cerveau, du sang. Notre tâche est de
spiritualiser, de purifier, et aussi de raréfier, d'éliminer.
Que représentent les yeux, la bouche, les oreilles ? Où étaient-ils et
qu'y avait-il là où sont l'estomac, les poumons ou le nez ? Tous les organes
sont des centres, des foyers dont les proportions et les distances sont
mathématiquement calculées, car elles sont l'expression des vertus et propriétés
du monde invisible. Ni leur distance ni leurs dimensions ne sont arbitraires.
Avez-vous mesuré la longueur et la largeur de votre nez ? Vous pensez qu'il
n'est guère important de connaître les mesures de son nez. Si ; il est
important de se connaître.
Les dimensions de votre bouche, de vos oreilles, de votre front,
l'écartement de vos yeux sont révélateurs. Vous vous dites: "Pourvu que je
voie bien, le reste ne me gêne pas". Bon, mais avez-vous observé
l'écartement des yeux chez les singes ? C'est une chose très significative.
Vous voulez savoir ce que cela veut dire, et vous vous précipiterez alors sur
votre femme ou sur votre ami pour juger son caractère. Et vos oreilles, et le
triangle que forment l'oreille, l'oeil et la bouche, les avez-vous observés ?
Ce triangle est différent selon que les oreilles sont placées plus haut ou plus
bas, ou selon que la bouche et les yeux sont en avant ou en retrait. Des yeux
de grenouille, saillants, n'ont pas le même sens que des yeux enfoncés.
D'après ce triangle, sa forme et sa position, on peut déterminer un
homme ainsi que son passé, son avenir, son caractère, son comportement. On peut
estimer s'il mérite ou non la confiance.
Les oreilles ne doivent pas être placées haut ; plus bas elles sont, mieux cela
vaut. La bouche ne doit pas être trop en avant. Ce sont les animaux qui l'ont
ainsi placée, et elle s'appelle alors une gueule ou un museau. C'est une
insulte que de parler à quelqu'un de sa "gueule", ne le faites
jamais.
On peut étudier chaque organe. C'est une véritable science. Vous n'avez
pas encore pris les mesures de votre tête. Ses proportions vous révéleraient
jusqu'où vont votre résistance et/ou votre élan spirituel. Celui qui connaît
cette science peut tout de suite voir ce que vous êtes. A l'homme dont la tête
est étroite on ne peut confier des fardeaux, même s'il les demande; il a
d'autres possibilités, mais il ne peut pas matérialiser ses idées. La largeur
de la tête est en rapport avec les qualités masculines, elle caractérise
l'homme, alors que la longueur révèle la femme. Si la longueur domine, c'est un
indice de l'intensité des sentiments et de la pensée. La largeur dominante
indique un caractère batailleur, de la résistance et de la volonté.
Ne vous découragez pas si votre nez n'est pas assez long ou si votre
bouche est très large, ce n'est pas tellement mauvais, mais cela a un sens.
Dieu nous a donné une bouche, un estomac, il nous a doté d'un cerveau, d'une
intelligence, Il attend que nous nous en servions. Il répète: "Étudiez,
concentrez-vous, méditez, apprenez !" Ensuite Il fera l'autre partie du
travail. Si dorénavant toute la Fraternité pouvait comprendre correctement
cette question, si nul d'entre vous ne continuait à nourrir des illusions, si
on saisissait véritablement les rôles respectifs de l'homme et de Dieu, on
travaillerait tout autrement.
En fait, il y a trois étapes bien
distinctes:
1) La nature accomplit son travail.
2) L'homme fait le sien.
3) Dieu achève l'oeuvre.
Nous devons faire tout ce que nous sommes capables de faire avant que
Dieu ne vienne. Dieu agit en son temps. De nombreux chrétiens disent: "A
la grâce de Dieu", et ils attendent tout du ciel. Mais une banque ne vous
prête pas d'argent sans vous demander: "Qu'avez-vous déjà fait ?" Si
vous avez construit par vous-même une partie de la maison, on vous prêtera ce
qu'il faut pour poser le toit. Mais si vous n'avez rien fait, on vous reverra.
Il faut d'abord commencer le travail. La grâce de Dieu ne tombe pas comme ça,
sur n'importe qui, par hasard.
Non, Dieu fait un choix, Il cherche ceux qui ont déjà travaillé. S'Il
voit que vous n'avez rien fait, Il donnera sa grâce à quelqu'un d'autre qui
aura mieux compris les choses. La grâce n'allant pas chez tous, beaucoup
pensent qu'elle est en dehors de la justice. Oui, cependant elle marche avec la
justice.
Justice et grâce sont-elles contradictoires ?
Que vient faire la justice là où la grâce est accordée ? Et si c'est la
justice qui se manifeste, alors pourquoi parler de grâce? Il faut les deux. Si
tout est donné par grâce, quelque chose manque, la construction de la maison,
votre effort personnel. On ne doit pas attendre tout de la grâce de Dieu. Il
faut travailler. Si on ne peut finir, alors ce qui nous manque nous sera
offert, nous recevrons de quoi terminer notre maison, de quoi la décorer aussi.
Si vous n'avez rien commencé, vous attendrez des siècles, aucun secours ne vous
sera accordé. La première moitié du chemin, vous devez la parcourir vous-même.
Pour la seconde, Dieu viendra à votre rencontre. Il achèvera le travail.
Message-Audio No 150 le 12 avril 1942
de Omraam Mikhaël Aïvanhov
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