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jeudi 30 janvier 2014

Etre sensible au Verbe



Question : quand vous dites : « c'est vous qui décidez », il s'agit de l'Âme, de l'Observateur ? 

Alors là, cher ami, ça dépend de où, toi, tu te situes. Nous, nous nous adressons, à vous (et nous l'avons toujours dit), par les mots. Mais, au-delà des mots, y'en a, parmi vous (et c'est beaucoup de Frères, de Sœurs), qui vivent la Vibration des mots et là, bien évidemment, la personnalité n'est absolument pas concernée puisque l'impact Vibratoire va toucher, en vous, des cordes sensibles. Mais encore faut-il que ces cordes sensibles aient été éveillées, aient été vues. Donc, si vous vous situez au niveau de votre propre personnalité, vous allez, bien sûr, vous servir de votre raison, de votre logique, pour essayer de voir si ce que je vous dis (ou ce que nous vous disons) est en harmonie, on va dire, avec votre vécu, avec vos pensées, avec vos idées et avec vos croyances. Y'a un autre niveau qui est le niveau du Soi ou, si tu préfères, le niveau de l'Âme. L'Âme, elle a une polarité qui est de se débrouiller, au sein de ce monde, pour trouver, en quelque sorte, à la fois son origine, à la fois sa Source et, aussi, une certaine forme, je dirais, de Libération. Maintenant, si, toi-même, as vécu l'Abandon du Soi, si tu as vécu ce qui est directement issu de ce qui est en amont de la Conscience (qui a été appelé, je te le rappelle, de différents noms, c'est-à-dire :


Absolu, Para Brahman, a-conscience et, éventuellement, aussi, Infinie Présence ou Ultime Présence). Bien sûr, l'impact Vibratoire de ce que je te dis va se faire à un niveau ou à un autre, qui est fonction, uniquement, de ta capacité de réception. Ça ne veut pas dire que nous sommes plus haut, plus bas. Nous sommes sur une gamme de fréquences. Cette gamme de fréquences, elle est la plus large possible. Mais maintenant, encore une fois (et comme je l'ai toujours dit), si vous n'avez pas, en vous, les aspects Vibratoires de la conscience, vous aurez toujours matière à redire sur chaque mot que je peux prononcer. Donc, encore une fois, je m'adresse à ce que vous êtes capables de recevoir. Simplement, de là où nous sommes, il y a, si vous voulez, une capacité à émettre une gamme de fréquences (j'ai pas d'autres mots), de Vibrations, si tu préfères, qui peut s'adresser aussi bien à la personnalité, qu'à l'Âme, qu'à l'Esprit ou qu'à l'Absolu.

La différence de ce que tu capteras est fonction du propre niveau où tu te situes toi-même. « Niveau » : encore une fois, n'y vois pas une hiérarchie mais, bien plus, une polarité : soit l'Âme est tournée vers la personnalité, soit l'Âme est tournée vers l'Esprit, soit l'Âme est en train de se dissoudre, elle-même, dans ce fameux Absolu. Donc, ce que je dis peut être, à la fois, compris, interprété ou vécu, selon le niveau où tu te situes. C'est aussi simple que cela. Vous savez, tous, que, pour une même situation, pour un même mot, nous n'avons pas, tous, quand nous nous servons du langage, en incarnation, la même idée, le même concept qui est derrière les mots. Chacun a une coloration émotionnelle, mentale, affective, sur certains mots et d'autres, non. Il y a qu'à partir du moment où le langage n'existe plus et que nous rentrons, en quelque sorte, dans un autre langage qui est ce que nous avions nommé, dès le début, le langage de la Lumière Vibrale, qui, lui (quels que soient les mots empruntés), fait sens, non plus au niveau de la logique, de la raison ou d'une explication mais, directement, sur la Conscience elle-même.

Souvent, vous remarquez que, selon les Intervenants qui viennent vous parler, vous vous endormez, vous vous rappelez plus de ce qui a été dit, vous êtes baignés dans la Lumière où dans le sommeil. Encore une fois, ça dépend de ce que vous êtes capables de recevoir sur cette palette de fréquences que nous émettons, quand nous sommes en Communication, à la fois, directement, ici, mais, aussi, en lisant. C'est le même processus.

Tant que vous êtes dans la cogitation par rapport à ce que nous disons, les uns et les autres mais que vous n'avez pas l'expérience vécue de ce dont nous avons parlé (depuis des années, bien sûr), c'est toujours sujet, soit à contestation, soit à discrimination, soit à discernement. Mais, qui est fonction de votre propre capacité de résonance Vibratoire et d'affinité. Donc, si vous n'avez pas ouvert certains capteurs, on va dire, certains récepteurs, vous en resterez à un niveau plutôt que d'accéder à un autre niveau. Et ce qu'il arrive, quand tu as ouvert, je dirais, les Portes, à des niveaux qui sont Unifiés : je pourrais te dire « blablablablablablabla », ça ferait exactement le même effet parce que ce n'est plus le mot, c'est la Vibration qui est apportée, à ta conscience, par le mot. Mais le mot, en lui-même, n'a plus le contenu idéologique, sémantique, interprétatif (emploie les mots que tu veux) parce que tu vas au-delà des mots, c'est-à-dire tu as remplacé la parole par le Verbe.


Or, être sensible au Verbe c'est, soit un moment de Grâce (lors d'un miracle), soit un moment de Communion, soit un moment où ta Vibration atteint un état qui n'est plus celui de la normalité. Je crois, d'ailleurs, qu'après moi, vous aurez une Intervention de UN AMI qui va spécifier, si vous voulez, un certain nombre de choses sur la conscience elle-même et les états, que vous constatez, de votre propre conscience, en ce moment c'est-à-dire, un petit peu le « charleston ». C'est-à-dire, ça ne part plus dans tous les sens mais ça tourne autour d'un Centre. Et chacun a un Centre différent en fonction, justement, de sa gamme Vibratoire. Si tu veux, c'est un peu la même chose que la musique : vous avez des musiques qui s'adressent aux chakras du bas, vous avez des musiques qui s'adressent aux chakras du haut. Et puis, ceux qui sont sur les chakras du bas, la musique qui s'adresse du haut, ça leur semble ne correspondre à rien pour eux.

mercredi 29 janvier 2014

Voici l'homme par Peter DEUNOV


Conférence tenue le 16 mars 1914 (calendrier julien) à Sofia : " Jésus vint alors à l'extérieur; il portait la couronne d'épines et le manteau de pourpre. Pilate leur dit : " Voici l'homme ! " Evangile selon Jean : 19; 5

Sous le mot "l'homme", en bulgare, on comprend un être qui vit tout un siècle. Mais en langue originale (archaïque), en langue à laquelle a été écrite cette phrase "l'homme" a une autre signification – c'est Jésus, l'Homme qui vient sur terre, le Frère des souffrants.


Comment doit-on comprendre ces mots ? Peut-on dire pour nous si nous allons dans le monde : "Voici l'homme" ? Pour mériter ce nom nous devons posséder quatre choses : richesse, force, connaissances et vertus. Vous direz : Pourquoi la richesse ?

 – La richesse est le terrain, les conditions dans lesquelles l'homme peut évoluer ; c'est le terrain dans lequel se développe la Force. Cette dernière apporte de la Chaleur et de la Lumière qui exercent une influence sur la croissance, sur le développement. Quant à la Connaissance, c'est la méthode, par laquelle on doit comprendre et réguler notre vie. La Vertu est le but qu'on doit poursuivre.

Semez un grain de blé et il vous montrera ce que vous devez faire.

Vous direz : "Comment ?" – Ajouter de l'humidité et les rayons de soleil montreront la direction suivie par le grain de blé : une seule direction – vers le Soleil – la source de la Vie. Et nous aussi, comme le grain de blé, nous devons grandir, rechercher Dieu. Mais quelqu'un peut demander " : Quand le grain a grandi, atteint-il le Soleil? Moi, je veux trouver Dieu". Il ne faut pas savoir où se trouve Dieu, il faut seulement Le rechercher. Le grain a compris ce que c'est que le Soleil et il a accepté ce qu'il désire. La même loi est valable pour nous, nous aussi, nous devons arriver au même résultat. Nous devons être semés, dans notre vie il y aura des difficultés qui sont les petits obstacles nécessaires, tout comme le grain de blé: une certaine pression est nécessaire et après viendra le processus de croissance, la Connaissance, et quand nous donnerons des fruits, c'est la Vertu. Donc, nous devons être semés, couverts de terre, il y aura une certaine pression, après, nous devons grandir en hauteur, acquérir des connaissances et ces connaissances après un certain degré de croissance, doivent immédiatement se transformer en grains de blé. Et puis le Seigneur ordonnera de moissonner le blé et Il va séparer l'utile de l'inutile, le blé, de la nielle. Nous sommes nés: cela signifie – nous poussons; nous grandissons, nous nous développons, nous mourons et on nous enterre dans la tombe: c'est le battage des blés. Et le Seigneur ramassera de l'aire ce qu'il est nécessaire pour Lui. Cela correspond à la grange et au grenier à blé: la balle est dans la grange et le grain – dans le grenier.

Je vous ai lu le chapitre 19 de l'Evangile de Jean pour voir les quatre choses que le Christ apportait à la croix – les quatre choses que nous devons apprendre. Quand on pose la Vertu sur la tête, qui n'a pas été clouée, du côté gauche – la Connaissance, à droite – la Force et en bas, aux pieds – la richesse, c'est l'homme crucifié. C'est à dire quand on cloue la richesse, la Force et la Connaissance, leurs jus feront ascension vers la tête – vers la Vertu. Quand le Seigneur veut rendre l'homme bon, il le crucifie – il cloue ses possessions, sa force, ses connaissances. Qu'est-ce que la crucifixion ? – On pose l'homme dans la caisse, pour que personne ne le prenne, pour que personne ne dispose de lui, parce que le Seigneur en disposera. Il dit:" Quand Je travaille, tu seras calme." Mais l'homme ne veut pas rester calme et le Seigneur dit : "Clouez-le pour qu'il soit calme et que Moi, je travaille..." Et quand on nous crucifie, nous ne devons pas pleurer, parce qu'alors le Seigneur travaille pour nous. Celui qui n'est pas crucifié, est malheureux. Celui qui veut que le Seigneur s'occupe de lui, doit passer par ce processus de développement.


Je vous parle allégoriquement. Avant ce processus de développement, la foi est toujours nécessaire – une foi ferme dans le commun plan Divin qui concerne toutes les créatures divines. Il ne faut pas douter de Dieu parce qu'Il est parfait, tout-puissant. Jésus dit une fois : "Ce qui est impossible pour l'homme est possible pour Dieu". Les voies Divines sont impénétrables. Il ne faut pas penser que Ses voies peuvent être déformées ou bien arrêtées, c'est impossible. Et quand nous sommes invités et que nous avons pris la voie Divine, nous devons posséder la simple foi des enfants et nous devons éviter les vices comme dans l'histoire suivante :


En Angleterre un grand peintre a voulu dessiner un tableau qui représente la pauvreté extrême. Il se promenait à Londres des jours et des mois pour trouver la personne convenable. Enfin il trouve un enfant en vêtements déchirés qui a touché son cœur et il se dit : "Voilà le visage pour mon tableau". Le peintre s'approche de l'enfant, lui donne sa carte de visite avec son adresse et lui dit : "Venez chez moi dans quatre jours, je veux vous parler". L'enfant voit comment est vêtu ce monsieur et il se dit :"Comment puis-je aller chez lui habillé comme ça". Il va chez ses connaissances pour se changer et pour se présenter comme s'il va visiter le roi. On lui trouve des vêtements, il s'habille et va chez l'artiste.


— Qui êtes- vous?- a demandé le peintre.
— Je suis Untel.
— Allez-vous-en! Si j'avais besoin de personne vêtue comme vous, je pouvais trouver des milliers. J'ai besoin de vous, tel que je vous ai vu lors de notre rencontre.


Nous aussi, quand le Ciel nous invite au travail, nous voulons nous habiller. Mais la Force n'est pas dans nos vêtements, chapeaux, gants et chaussures, ni dans les cols, les cravates et les montres. Ils ne représentent rien d'important. La force est dans notre intellect, dans notre Cœur, dans nos élans et nos aspirations nobles à faire du bien. Quand nous avons ces choses, les autres viendront en temps utile. Est-ce que quand nous allons au Ciel nous devons emporter nos vêtements ? Le Seigneur Qui nous appelle au Ciel nous déshabille ici. Il ne veut pas nos loques mais Il dit: "Apportez-le comme il est." Quand quelqu'un meurt chacun l'abandonne. Même ceux qui l'ont aimé, ils disent: "Retirez-le le plus vite possible!" Où est donc leur amour? Mais le Dieu ne l'abandonne et Il dit : "Apportez-le, il me faut tel qu'il est. " Et quand on nous met dans la tombe que fait Dieu? Il commence à parler avec nous et ce n'est pas comme certains pensent que les morts se libèrent. Il nous demande : "Et bien est-ce que tu as compris la Vie, est-ce que tu as compris le sens de la Vie que Je t'avais envoyée?" Et dans cette conversation le Seigneur peint Son grand tableau. Il commence le processus suivant: les gens après avoir envoyé l'homme, commencent à pleurer et énumérer toutes ses qualités – ils voient la peinture de Dieu que représentent ces qualités.


Nous devons supporter les souffrances et en tirer une morale. Jésus par Ses souffrances terrestres voulait nous donner un exemple – que nous devons nous soumettre à ce processus Divin. Il a dit une fois : "Est-ce que Moi, Je n'ai pas le pouvoir d'exiger de Mon Père d'envoyer des milliers d'anges pour me sauver? Mais si Je n'accomplis pas la tâche pour quelle Je me suis venu, comment les humains vont s'élever ?"


Et Lui aussi, Il voulait s'élever. Vous êtes sur la terre; un jour les tempêtes, les difficultés et peut-être le même destin viendront aussi pour vous. Mais quand cette heure arrivera, ne le considérez point comme un malheur, parce que là, où il n'y a pas de souffrance, il n'y a pas d'enrichissement; là où il y a des chagrins, il y a des joies; où il y a la mort, il y a la résurrection. Et celui qui ne veut pas participer aux souffrances de l'humanité ne gagnera rien. Et que représentent les souffrances? – Une conséquence de fautes, provoquées un jour par notre incompétence. Ces fautes peuvent justement être expiées par le processus des souffrances. Ce processus est une méthode pour nous adapter et pour arriver à ces vibrations élevées et ascendantes qui nous attendent au Ciel. On doit supporter cent chagrins pour supporter une joie Divine. Et à ce moment nous apprécierons cette joie et nous la garderons. Et voilà pourquoi le Dieu commence par les souffrances pour nous tremper (comme le forgeron trempe le fer pour le rendre bon au travail) pour pouvoir supporter la joie qui viendra après.

Chacun de nous est nécessaire, même très nécessaire pour le Seigneur. Vous pouvez n'être rien dans le monde, être une nullité, mais pour Dieu vous êtes une unité importante. Seul Dieu, Qui vous a envoyé sur la Terre, apprécie nos souffrances et donc vous ne devez pas vous inquiéter de ce que le monde pense à vous. Celui, qui vous a envoyé, pense à vous, et vous apprécie. L'important pour vous est d'avoir l'approbation de Dieu. Si Dieu est avec vous, vous serez beaux et le monde aime le beau. S'il est avec vous, vous serez riches, forts et bons, et la bonté est toujours appréciée.


Maintenant je vais vous parler de Dieu non comme d'un Etre abstrait et dispersé dans l'espace (comme disent les philosophes), dont vous ne savez où Il se trouve. Mais je vais vous parler de ce Seigneur pour Lequel je prêche, Qui pense à nous, Qui observe nos actions, corrige, répare, punit, habille, déshabille, Qui provoque notre naissance et notre mort. Qu'est-ce que la mort? Dieu fait une opération, Il voit que vous perdrez beaucoup, et Il réduit le processus de votre vie: "Pour qu'il ne fasse plus de dette, prenez son capital, que Je lui avais donné. Les conditions maintenant ne sont pas bénéfiques, laissez-le pour un autre temps, amenez-le chez Moi". Et dans ce processus, nous pensons que le monde nous a oubliés. Mais si le monde nous avait oubliés, le Seigneur pense à nous. Et le monde doit nous oublier à tout prix... Une jeune fille ne se mariera pas si elle aime tous les garçons, elle doit choisir l'un d'eux et dire : "C'est mon monde." Et dans la Vie ce fait est vrai. Vous ne devez avoir qu'un Seigneur. Il y a beaucoup de Dieux dans le monde qui voudront vous prendre, mais vous devez trouver votre Dieu, avec Lequel vous pouvez vivre, vous développer, vous enrichir.


L'Ecriture dit: " Dieu n'est pas seulement au Ciel, Il vit dans les cœurs des humbles". Donc la première qualité que vous devez acquérir pour qu'Il commence à vivre en vous, c'est l'humilité. Mais cette humilité n'est pas l'humilité de la brebis: après qu'on vous a battu et cassé les jambes, il ne faut pas dire: "On ne peut faire rien." Ce n'est pas de l'humilité si après qu'on a volé toute votre richesse, vous vous dites: "Nous restons humbles". L'humilité, c'est quand vous possédez toutes les richesses, la force, les connaissances, la bonté, il faut prendre conscience et dire "Mon Seigneur, tout ce que je possède est à Ta disposition". Et maintenant chacun fait ce qui suit: tous prêchent l'Evangile et tous réparent le monde. Mais quand le Seigneur arrive à leurs bourses pleines, ils crient: "Ah! Ne touchez pas ! Eh, la moitié, nous pouvons la donner, mais le tout – non!" Quant à la force ils disent "Tu ne peux pas disposer de toute ma force. " Mais quand nous sommes dans le besoin, nous Le prions de nous guider et de nous aider. Cette façon de comprendre la Vie prédomine dans toutes les philosophies depuis mille ans. Et nos malheurs viennent de cela. Et Jésus par Sa Vie veut nous montrer la Voie.


Beaucoup de chrétiens considèrent qu'au moment où ils deviennent chrétiens, ils doivent quitter le monde. Vous pouvez renoncer à vos maisons, richesses, épouses, enfants et malgré tout, continuer à penser à eux. Vous pouvez aller dans un monastère isolé et toujours penser: "Qu'est-ce qui se passe pour mon épouse, mes enfants, ma maison?" Et cela signifie que vous n'y avez pas renoncé, que vous n'êtes pas libres. Renoncer aux choses ne signifie pas les oublier mais laisser les gens libres: laisser l'épouse et le fils agir à leur gré. Renoncer au monde cela signifie le quitter, ne pas l'empêcher de suivre sa voie. Pouvons-nous arrêter le courant de la rivière? Nous devons la laisser suivre son chemin. Nous pouvons faire une seule chose – en profiter. Donc, nous ne pouvons pas arrêter la Vie, nous devons seulement en profiter. Et Jésus nous dit nettement et formellement: "Si vous M'aimez!" Et nous devons L'aimer. Il ne dit pas: "Malheur à vous, si vous ne M'aimez pas!" Non! Le Seigneur ne veut jamais de nous des sacrifices forcés.


Les gens disent: "Pourquoi le Seigneur, puisqu'il est tout puissant n'arrange-t-il pas le monde?" Comment l'arranger?- " Celui qui ment que sa langue soit desséchée, celui qui vole que son bras devienne sec." Alors, nous aurions un monde uniquement de muets et d'infirmes. Que pensez-vous, est-ce qu'un monde pareil serait agréable? Mais le Seigneur donne une direction absolument contraire, il suit un processus contraire et il dit que celui qui veut être maître, doit être serviteur. Ce processus consiste en le suivant : d'habitude les gens forts veulent que toutes les rivières se jettent dans leur propre rivière; mais dans le Bien ce processus est tout à fait contraire – le Seigneur se répand dans de petits ruisseaux et au lieu de les diriger, Il les laisse se diriger seuls. Vous pouvez faire une petite expérience chez vous: émettez une pensée que vous voulez gouverner, acceptez la pensée être un serviteur, devenez un serviteur au nom du Seigneur. Et alors vous irez à la place du Seigneur.


Vous cherchez le Seigneur au Ciel mais Il n'est pas là. Quand vous gémissez et souffrez, Il est en vous. Et ce que les gens appellent une croissance, un progrès, c'est le processus où travaille le Seigneur. Il est le meilleur ouvrier. Certains se plaignent : "Pourquoi Dieu ne voit-il pas nos souffrances?" Mais Il dit: "Je n'ai pas le temps. Je suis tellement occupé de vos affaires, Je suis occupé de vos plus importantes affaires.


Quand il me reste du temps je m'occuperai de vos petits malentendus". Ce n'est pas une allégorie, c'est la réalité. Il y a un verset dans la Sainte Ecriture, où le Seigneur dit: "J'étais en Israël comme un chariot chargé, dans lequel on mettait tout sans cesse. " Mais les souffrances que nous éprouvons ici, ce sont des souffrances du Seigneur. Il souffre et Il pleure en vous. On dit : "Je pleure, mon âme est triste", mais quand on dit: "Mon Seigneur, excuse-moi, je T'ai causé tellement de souffrances par des pensées et des actions impures", alors on tombera sur la vraie Voie qui nous sauvera du mal contemporain.

Et enfin on doit laisser notre Seigneur s'affirmer en nous. On L'a lié avec les cordes et on L'a cloué. On doit Le poser dans la tombe et Le laisser calme et alors il ressuscitera et nous libérera. Et soyez sûrs de ceci : ce sont nous, les humains qui barrons Son chemin; ce ne sont pas les diables qui barrent le Chemin du Seigneur. Comme Il a établi la loi de la Liberté, Il ne peut pas, Il ne veut pas changer cette loi. Et avant que nous n'atteignions cette conscience : nous soumettre volontairement, Il ne nous sauvera pas. La conscience que nous devons être pareils à lui doit pénétrer profondément en nous. Alors nos richesses, notre force, nos vertus seront utilisées pour l'élévation.


L'élévation de qui? – De nos frères, de nos proches. Chacun de vous doit chercher et apprécier les âmes de ses frères et non pas aimer leurs corps. Et je peux vous dire que Jésus, depuis qu'il est venu ici, n'a pas quitté la Terre. Il vit parmi les humains, il travaille parmi eux et Il doit déjà ressusciter en nous. Ayons la foi mais pas cette foi et cette peur que les juifs ont eues: "Nous n'avons d'autre roi que César." Et quand ce César-là quelques années plus tard a démoli Jérusalem et a ruiné leur temple, ils l'ont désavoué. Aujourd'hui on peut dire: "César est mon roi", mais les conséquences seront les mêmes.

Revenons en arrière: premièrement nous devons vivre dans ce monde pour nous préparer. Nous ne pouvons pas vivre au Ciel parce que la chaleur et la lumière y sont très fortes. Comme le jardinier quand il plante des sapins de montagne; fait d'abord différentes greffes pour qu'ils s'acclimatent, de cette même manière le Père Céleste ne peut pas nous prendre d'ici et nous planter directement dans le jardin du paradis.


Même notre système d'école est organisé de cette façon; on doit passer d'abord la première classe, après la seconde, après – les classes suivantes, l'université et enfin entrer dans le monde. Ce sont toujours des méthodes de la culture auxquelles doit s'adapter celui, qui veut avancer. Un chrétien, à mon avis, ne doit pas être un homme stupide et dire "ce que Dieu nous donne". Quand vous avez labouré votre champ, vous plantez le blé parce que si vous ne plantez pas de blé, qu'est-ce que le Seigneur vous donnera? – Des herbes et des épines.

Cultivez les vignes, plantez-les et elles vous donneront des fruits. Et telle vigne vous avez planté, tel fruit vous aurez: si vous plantez des ceps de mauvaise qualité, vous aurez du raisin aigre. Le Seigneur a donné à votre enfant un bon intellect, mais qu'est-ce que vous avez planté dans son esprit; est-ce des germes qui donneront un bon fruit? Nous voulons être vertueux, forts, riches. Nous pouvons avoir et Vertu, et Force et richesse et il est nécessaire de les avoir.

Les conditions dans lesquelles ils peuvent s'accommoder et se développer sont les suivantes: le Germe Divin, la Loi Divine et l'équilibre Divin. L'équilibre, c'est la Vertu; la loi, c'est la Connaissance; les conditions c'est la Force; le germe, c'est la richesse.
Mais vous me demandez comment vous trouverez Dieu. C'est une chose très facile. Un homme a voulu se moquer et taquiner quelqu'un qui lui dit:


— Nous sommes dans le jardin où il y a de très bonnes pommes.
— Mais je ne vois rien – lui a répondu le premier en fermant ses yeux.


Son ami lui a donné une gifle et il a ouvert les yeux et les a vues.
De cette même manière parfois Dieu nous donne une gifle pour que nous retrouvions notre vue. Ceux parmi vous qui avez les yeux fermés qu'ils veuillent les ouvrir. Le monde contemporain argumente et dit: "Où est le Seigneur?- Il est dans les arbres et dans les pierres et dans la terre. " Mais quand le malheur vient chacun se tourne en haut et voit qu'Il est là est crie: "Mon Seigneur!" Voilà pourquoi existent les malheurs: ils sont la gifle donnée par le Seigneur qui nous dit: "Je vous ai créés pour voir et non pas pour rester les yeux fermés. " Donc, nous, pour nous élever, nous devons devenir comme les enfants – chercher et percevoir.


Je vous dirai maintenant une autre chose: quelle est notre méthode avec laquelle nous devons travailler. Dès aujourd'hui nous devons être toujours liés dans notre esprit et dans notre cœur avec les gens du monde entier, parce que le salut est dans nos prières communes. "L'union fait la force." Et quand les esprits et les cœurs des humains se réuniront, alors viendra le Royaume Divin sur la Terre. Chez un ami que nous aimons vraiment, nous ne devons pas chercher les vices; lui-aussi tout comme nous peut en avoir. Les vices sont le manteau qu'a mis cet homme. Mais l'âme humaine est pure, elle ne peut pas être polluée, ni anéantie. Votre âme Divine ne peut être corrompue par personne; elle peut se salir à l'extérieur mais à l'intérieur elle ne peut pas, parce que Dieu y habite. Et il est impensable qu'une chose que Dieu garde soit détruite. Nous pouvons nous soumettre au monde de la manière que Jésus a dit à Pilate qui lui a dit:


"J'ai le pouvoir de te crucifier", – "Je me soumets à Celui, Qui t'a donné ce pouvoir, mais mon âme est libre". On doit se soumettre aux souffrances temporaires. Nous ne pouvons pas les comprendre mais quand nous mourrons et nous ressusciterons, nous comprendrons pourquoi elles étaient données. Tout le monde est tourmenté par des appréhensions et des peurs dans sa vie. Ce n'est pas une vie. La vie est quand l'homme est plein de sentiments nobles.

Heureux est celui qui a réussi à faire du bien de façon désintéressée. Quelqu'un vous insulte; vous ne le saluez pas en ôtant votre chapeau, ne lui serrez pas la main. Vous pouvez même serrer sa main, sans que ce soit une poignée de main; vous pouvez ôter votre chapeau sans que ce soit un vrai respect. Et d'habitude on ôte son chapeau pour saluer un homme plus haut placé en lui disant de cette façon: "Peux-tu me promouvoir?"


Il y a un poisson diabolique dans la mer qui salut celui qu'il rencontre. Et l'homme aussi saisit quelqu'un par la main. Pourquoi? – Ces doigts diaboliques de la main humaine nous disent beaucoup de choses. Par exemple l'auriculaire dit: "Peux-tu me donner de l'argent? Je dois commencer un commerce. J'ai des pertes. Je me suis fait voler, peux-tu m'aider?" L'annulaire: "Je désire la gloire d'un peintre et des connaissances." Le majeur: "Je veux des droits et des privilèges." L'index: "Il me faut de l'honneur et du respect." Le pouce: "Je veux de la force et de la connaissance."

La personne saluée, si elle peut et si elle veut, va les lui donner. Et ils se mettent en route tous les deux, puis trois, dans la société et ainsi ils forment une assemblée mais ils ne découvrent pas ce qu'ils cherchent. Et enfin Jésus arrive et dit: "Ce que vous cherchez – richesse, Force, Connaissances, Bonté, Je peux vous le donner. Il n'y a personne qui ait laissé son père et sa mère pour Moi et qui ait accepté cent fois la vie future." Voilà l'Homme Qui peut nous serrer la main, Qui peut nous donner et richesse, et la Force, et les Connaissances et la Bonté. Mais les gens ont dit: "Retirez-Le, crucifiez-Le" et Pilate leur a répliqué: "Vous Le perdez." Jésus est devant vous aujourd'hui et je vous dis: "Voici l'Homme, Que vous cherchez. C'est l'Homme Qui seul peut apporter dans vos cœurs la paix, Qui peut vous donner de la raison, de la santé, une position sociale, qui peut vous élever, vous montrer le Chemin, éclaircir votre esprit." Mais vous, dans votre doute, vous dites: "Montrez-Le pour voir!"


Je ferai une comparaison: le soir un homme vient de loin avec une petite bougie; je vous dis: "Voici l'homme qui vous apporte de la lumière." Mais vous voyez la bougie et pas l'homme. Quand le verrez-vous? – Au lever du Soleil. Cherchez seuls cette Lumière qui est apportée par l'Homme, elle vous aidera à trouver le Chemin que vous devez suivre. C'est de cette façon que vous devez comprendre cette question.
Je vous donnerai une autre comparaison, plus claire : imaginez que je vous amène dans un salon riche et je vous dis:


— C'est une pièce avec une magnifique décoration et de grandes richesses; là, dans ce coin il y a ceci, dans l'autre – cela.
— C' est possible, qui sait, mais je ne vois rien – répliquez-vous.


Si j'apporte une petite bougie, alors les objets proches commencent à devenir plus visibles, si j'en apporte une autre, les objets deviennent encore plus visibles; quand le nombre de bougies augmente, la pièce s'éclaire de plus en plus; quand la lampe électrique s'allume, les objets deviennent clairs et quand la lumière du jour arrive, on voit tout. Le monde est comme cette pièce et chacun de nous doit apporter de la lumière, doit apporter une bougie. Et quand nous tous, nous entrons avec nos bougies et les rangeons l'une près de l'autre de cette manière nous augmentons la lumière, nous verrons beaucoup mieux. Vos cerveaux sont des bougies. Je n'aime pas les hommes qui portent des bougies éteintes mais j'aime seulement ceux qui portent des bougies allumées comme le jour du Vendredi Saint. Chacun de nous doit être une bougie allumée. L'homme dévoué, aimable, bon est une bougie allumée. Et c'est une faute grave que l'homme soit une bougie éteinte. 


Vous me demandez ce que vous devez faire. Vous devez envoyer de bonnes pensées à vos amis, prier pour eux, vouloir qu'ils soient bénis et le Seigneur en les bénissant vous bénira aussi. Pourquoi prier?

En été de 1899 dans la région de Novi Pazar il y eut une grande sécheresse. Les Turcs de 39 villages qui habitent la région se réunissent et prient pour la pluie. Et il commence à pleuvoir. Les Bulgares se disent: "Dieu leur a envoyé de la pluie, il nous en enverra à nous aussi." Mais il n'a pas plu sur leur village et leurs bêtes sont devenues toutes maigres de faim. Quand les humains prient, prie toi-aussi, tu dois déposer ta demande. Le Seigneur ne t'inscrira pas dans une liste spéciale si tu ne te pries pas. La prière a une énorme force et les gens contemporains doivent être des hommes de prière: avec la prière nous allons préparer notre esprit et notre cœur. Et il ne faut pas prier pour nous-mêmes: c'est de l'égoïsme.

Je ne veux pas m'occuper des esprits des humains, mon désir est de m'occuper de leurs cœurs parce que tout le mal se cache dans les cœurs. Même Le Seigneur dit: "Mon Fils, donne-moi ton cœur! " Nous devons commencer une purification comme pour les Pâques – ouvrir les fenêtres et laver le plancher. Nous gémissons tous sous un lourd fardeau, la dysharmonie règne partout. L'époux et l'épouse ne peuvent vivre en bon accord – ils partagent la maison, l'argent, l'épouse est mécontente que l'époux tienne l'argent. Ce n'est pas important si l'argent est chez l'époux ou bien chez l'épouse. Mettez-vous d'accord qui sera le caissier. Ils se disputent qui tiendra la première place à la maison – si c'est la poule ou bien le coq ? Poules ou coqs, cela n'a pas d'importance dans la vie. Je vous ai dit que l'importance est ailleurs.


Jésus est venu et il travaille; et quand la Lumière vient, elle vient peu à peu, en silence, sans bruit. Il ne viendra pas comme un tonnerre comme certains s'attendent. C'est possible aussi mais ce n'est pas Jésus. Quand le prophète Lei est allé dans le désert s'est adonné au jeûne et à la prière et quand la tempête et le feu sont survenus, Il a fermé les yeux, mais Dieu n'était pas dans la tempête et le feu mais dans la voix douce qui parlait. Le Seigneur n'est pas dans vos souffrances, dans votre force, dans vos connaissances. Où est-Il? Dans l'Amour. Si vous aimez, Il est en vous. Si vous n'aimez pas, Il n'y est pas. Et vous devez aimer, c'est la loi. Nous n'aimons pas et nous attendons que les autres nous aiment. Cela signifie que nous sommes devant un poêle et nous attendons que quelqu'un d'autre nous apporte du bois pour nous réchauffer. Non, nous devons avoir nous-mêmes ce combustible que les autres aussi vont utiliser. Nous, qui suivons Jésus, Qui nous a donné des forces suffisantes, nous devons enfin Le laisser entrer en nous.



Maintenant je vous laisse cet Homme. Si vous L'acceptez ou bien Le crucifiez, si vous Le laissez partir ou bien si vous dites : "Nous ne Le voulons pas."- c'est la question que vous devez résoudre. Si vous dites : "Lâchez -Le, Il est notre Seigneur", vous avez résolu ce problème et la bénédiction viendra. Et alors les paroles de l'Ecriture s'accompliront : "Moi et Mon Père, nous viendrons élire domicile en vous. " Alors la Lumière sera en nous et nous tous nous réconcilierons.

Manifestation des deux natures de l’Etre Humain



Depuis des milliers d'années que les hommes essaient de s'étudier eux-mêmes pour comprendre les principes dont ils sont constitués, ils ont imaginé de nombreux modes de division. Les uns ont adopté le 2 (le bien et le mal, le haut et le bas, l'esprit et la matière, le masculin et le féminin, le positif et le négatif, le ciel et la terre). D'autres ont adopté le 3 (pensée, sentiment, volonté, ce qui correspond aussi à la division des chrétiens : corps, âme, esprit). Les alchimistes divisent l'homme en 4 d'après les 4 éléments. Les astrologues le divisent en 12 d'après les 12 constellations. Les hindous et les théosophes le divisent en 7: corps physique, éthérique, astral, mental, causal, bouddhique, atmique. Les kabbalistes le divisent en 3, en 4, en 9 ou en 10... Enfin, pour certains, l'homme est une unité indivisible. Quel que soit le point de vue que l'on adopte, il est toujours véridique, cela dépend sous quel angle on regarde les choses.

Pour simplifier la question, nous dirons que l'être humain est une unité parfaite, mais que cette unité est polarisée, c'est-à-dire qu'elle se manifeste dans deux directions, sous deux aspects différents. L'homme est fait de deux natures: la nature inférieure (que nous appellerons moi inférieur ou personnalité) et la nature supérieure (que nous appellerons moi supérieur ou individualité) qui ont les mêmes facultés de penser, de sentir et d'agir, mais en direction contraire. Pour prendre conscience de cette différence, il faut s'observer. La majorité des humains mélangent tout: les pensées et les sentiments inférieurs sont pour eux de la même nature que les pensées et les sentiments supérieurs; ils ne savent pas les distinguer les uns des autres. Tandis que pour les initiés cette distinction est absolument claire. En réalité, on ne peut trouver la limite absolue qui sépare ces deux natures parce que l'une se fond dans l'autre (comme les couleurs du spectre que l'on distingue très nettement de loin mais dont on ne peut de près discerner la ligne de séparation) mais, dans la vie courante, on les distingue fort bien l'une de l'autre. 
La personnalité veut à tout prix se montrer, et pour cela elle est prête à employer tous les moyens, agréables ou désagréables; elle se couvre de couleurs criardes, de vêtements excentriques, et se fait remarquer par un rire grotesque, des gestes affectés. Elle veut toujours se montrer plus qu'elle n'est, comme une poule qui gonfle ses plumes pour se grossir. Mais elle est surtout extrêmement changeante et passe d'un état à l'autre avec une incroyable facilité: successivement gaie puis triste, optimiste puis découragée, gentille puis méchante. Elle craint la faim, la pauvreté, la mort, et fait des calculs invraisemblables pour s'assurer sa nourriture et toutes sortes de possessions. Mais elle ne peut rien retenir parce qu'elle est un gouffre sans fond où tout se perd. La personnalité n'a qu'un mobile: l'intérêt, et elle est capable pour cela de changer de philosophie, de religion, d'opinions politiques aussi rapidement que le demandent les circonstances.

L'individualité agit tout au contraire de la personnalité. Elle n'est pas pressée de se montrer, elle ne jette jamais de poudre aux yeux, elle ne crie pas pour être remarquée parce qu'elle est certaine d'être découverte quand ce sera nécessaire. Pour cela, elle ne compte que sur ses dons et son travail. Elle porte en elle une conviction stable, inébranlable, une foi et un espoir constants et fermes. Elle ne varie pas, son point de vue reste immuable.

Malheureusement les humains comptent beaucoup trop sur leur personnalité, et presque tous cherchent la liberté, le bonheur et la lumière du côté inférieur de leur nature. Non, avec la personnalité on ne trouve que la faiblesse dans le plan physique, la souffrance dans le plan astral, et les erreurs dans le plan mental. C'est tout ce que la personnalité humaine peut donner en dépit de ses apparences séduisantes. Elle ressemble à une bulle de savon: la bulle de savon s'envole, chatoyante, irisée, mais très vite, elle éclate.

Toutes les faiblesses ont leur racine dans la personnalité. C’est pourquoi il est inutile de vous occuper de vos faiblesses, car pour en corriger une seulement, il faut toute une existence, et encore! Vous devez vous occuper de la racine, de la personnalité, car c’est elle qui les nourrit toutes. Et la personnalité se caractérise par l’égocentrisme. Quand il s’abandonne à sa personnalité, l’homme ne s’occupe que de lui-même, il ne voit personne d’autre, il se prend pour le centre de l’univers : il faut que le monde entier le contente, tourne autour de lui, le regarde avec amour, vienne lui demander s’il a besoin de quelque chose….


La nature supérieure au contraire veut éclairer, jaillir, rayonner… Elle veut donner, aider, soutenir… Elle ne pense qu’à projeter quelque chose d’elle-même, à manifester de la générosité, de l’abnégation. Voilà pourquoi elle ne retient pas ce qu’elle possède et elle ne s’irrite pas si quelqu’un vient lui prendre ses richesses, au contraire, elle est heureuse de voir que grâce à elle les autres se nourrissent, s’abreuvent, s’éclairent. Et comme l’individualité est aussi une trinité où se manifestent l’intelligence, le cœur et la volonté, son intelligence c’est d’éclairer, son cœur c’est de chauffer, et sa volonté c’est d’animer et de libérer tous les êtres. La qualité fondamentale de la nature supérieure, c’est donc de donner.

mardi 28 janvier 2014

Hypnotisme : le monde des Pensées



Supposez que vous soyez doué d’une grande faculté de concentration mentale : après avoir plongé quelqu’un dans un sommeil hypnotique, vous lui donnez par exemple un bout de papier en lui disant : "Tiens, c’est une rose, sens-la, quel est son parfum ? " Et il vous répond en s’émerveillant du délicieux parfum de cette rose. Cela s’explique par le fait que vous l’avez mis dans un état psychique où la pensée se réalise instantanément, non dans le plan physique, mais dans le plan mental. Votre pensée, soutenue par les paroles que vous avez prononcées, a déjà formé la rose dans le plan mental : et comme la conscience de cette personne n’est plus dans le plan physique, elle est capable de percevoir les parfums dans les régions plus subtiles du plan mental, c’est là qu’elle a capté quelque chose,  et en disant qu’elle sent réellement le parfum de la rose, elle ne se trompe pas.

Ou bien, imaginez encore que vous donniez de l’eau à quelqu’un en lui disant : "voilà, c’est du cognac, tu vas t’enivrer". Il boit et il est vraiment ivre. Que s’est-il passé ? Là encore il a été projeté dans une autre région où cette eau n’est plus de l’eau, mais de l’alcool. Cela prouve que la puissance de la pensée est absolue et immédiate, mais dans le plan mental, car étant faite d’une matière extrêmement subtile, elle ne peut agir instantanément que sur une matière aussi subtile que la sienne. Dans sa région, avec les matériaux subtils dont elle est faite, c’est un être agissant. Comme on ne peut ni la voir, ni l’entendre, ni la toucher, objectivement on ne peut rien prouver de son existence, et c’est pourquoi les humains se laissent aller à des pensées désordonnées, criminelles, sans se douter qu’elles sont déjà en train de produire des dégâts. Oui, quelles que soient nos pensées, bonnes ou mauvaises, elles se réalisent sous une forme ou sous une autre quelque part dans le monde et en nous-mêmes.

Une fois que vous avez compris cette réalité de la pensée, vous savez que vous pouvez tout construire, tout réaliser d’un seul coup, mais en haut, pas dans la matière ; vous voulez des palais, des parcs, avec des fontaines qui jaillissent, des oiseaux qui chantent ?... Tout de suite, ils sont là. Si vous étiez un peu clairvoyant, vous les verriez déjà, car ils sont une réalité. Mais même en les voyant vous ne pourriez pas les toucher, et pour les matérialiser il vous faudrait sans doute des siècles. Maintenant, quel enseignement pouvons-nous encore tirer de la question de l’hypnose ? Pour hypnotiser quelqu’un, on agit sur son subconscient ; placé dans une sorte d’état second il exécute les ordres qu’on lui donne, ce qu’il n’aurait peut-être pas fait si on s’était adressé à lui lorsqu’il était éveillé et en parfaite conscience. On peut conclure de cette expérience que, pour accélérer la réalisation d’un désir, il faut descendre dans le subconscient et y déposer l’image de ce désir. 

Alors, pour obtenir plus rapidement des résultats dans le domaine spirituel, voici un exercice facile à faire. Vous voulez par exemple développer une qualité, une vertu : commencez par vous concentrer sur cette qualité, méditez sur le but que vous désirez atteindre grâce à elle, et ensuite endormez-vous : dans le sommeil, les forces du subconscient contribueront à la matérialisation de ce désir. Si dans mes conférences j’insiste tellement sur l’importance de l’état dans lequel on s’endort chaque soir, c’est parce que le sommeil favorise la cristallisation de tous les états intérieurs. Il faut donc apprendre à s’endormir avec les meilleures pensées, les meilleurs désirs, car on aide ainsi à leur réalisation. 

Vous direz : "Mais nous avons entendu parler de certains phénomènes qui se produisent dans les séances spirites : des objets qui se déplacent, des coups frappés par on ne sait qui…" Oui, parce que les spirites, qui connaissent les lois de la matérialisation dans la pensée, peuvent fabriquer une main fluidique, et avec cette main-là, qui est déjà condensée mais invisible, ils peuvent en effet déplacer des objets et frapper des coups. La pensée est donc capable de toucher la matière physique, mais par l’intermédiaire d’un autre plan : il faut l’envelopper d’une matière plus dense, la matière éthérique ; et cette matière éthérique, bien qu’invisible, touchera la matière physique ; car quoiqu’elles ne possèdent pas le même degré de matérialisation, elles appartiennent à la même région du plan physique. Pour qu’elle puisse agir sur les objets et les êtres, il faut condenser la pensée. Et c’est toujours possible : en travaillant longtemps sur certaines créations mentales, en leur ajoutant même des particules de sa propre matière, l’homme finit par habiller ses formes-pensées de matière éthérique. Certains fakirs peuvent le faire rapidement, car ils connaissent les techniques qui permettent de matérialiser une forme-pensée pour qu’elle soit même visible et tangible ; ils ont appris à travailler sur les intermédiaires. Mais ce que l’on peut arriver à obtenir de cette façon n’est pas d’un niveau très élevé. Faire se déplacer les objets ou matérialiser des fruits et des fleurs, bien sûr, c’est fantastique, mais en quoi de pareilles prouesses peuvent-elles servir pour la venue du Royaume de Dieu ?

Vous devez savoir que les Initiés ne s’occupent pas de produire des phénomènes de ce genre. Ils peuvent le faire, mais ils trouvent que c’est beaucoup de dépenses de temps et d’énergie inutiles. Il est tellement plus raisonnable de servir de sa main quand on peut le faire et de n’utiliser la puissance du mental que pour la seule chose qui en vaille vraiment la peine ; produire des transformations bénéfiques en soi-même,  et chez les autres.  Pour que ce soit encore plus clair, je vous donnerai un exemple, pris dans la nature, celui-là. Je rencontre quelqu’un qui vient de se promener au bord de la mer et je lui demande ce qu’il a vu. "Oh, pas grand-chose, j’ai marché sur les rochers, le soleil était très chaud, il y avait du vent et la mer était agitée – Et alors, c’est tout ? – Oui, c’est tout. Il y avait autre chose à voir ? – Mais la création entière, toutes les lois de la nature sont là inscrites". Il me regarde étonné. "Mais oui, vous aviez devant vous des phénomènes formidables et vous ne les avez pas vus, vous ne les avez pas interprétés. Vous étiez sur les rochers : comment était-ils, ces rochers ? – Ils présentaient toutes sortes de creux et d’aspérités, on aurait dit qu’ils étaient sculptés. – Bon, mais ces formes, qui les leur a données ? – C’est l’eau, certainement, en se jetant sur eux – Oui, et qui a poussé l’eau ? – Ce doit être le vent. – Mais qui est la cause du vent ? – Ce doit être le soleil. – Et alors, vous n’avez pas vu que toute la nature était là, devant vous, pour vous parler, vous expliquer les lois du travail spirituel ?...

Oui, le soleil correspond à l’esprit en nous, l’air à la pensée, l’eau au sentiment, et la terre au corps physique. Lorsque l’esprit agit sur la pensée, celle-ci entraîne le sentiment et le sentiment se jette sur le corps pour le faire courir, gesticuler, parler. Donc, le corps physique se meut sous l’effet du sentiment, le sentiment est éveillé par la pensée et la pensée naît sous l’influence de l’esprit. Si vous arrivez à comprendre ce processus et à le transposer en vous-même, vous deviendrez capable de faire des merveilles. Toute la science de la magie divine, de la théurgie, est là contenue dans cette image des quatre éléments, le feu (le soleil), l’air, l’eau, la terre. Méditez souvent sur cette image.

Seules les créations de l’esprit sont les vraies créations. Vous ne les voyez pas ? Cela n’a pas d’importance ; ne vous arrêtez pas sur la question de voir ou de ne pas voir. Il faut savoir que ce sont des réalités, c’est tout, car en le sachant vous aidez ces créations à descendre s’incarner plus rapidement dans la matière. Si jusqu’à maintenant votre travail est resté inefficace, c’est que vous n’étiez pas prêt, les intermédiaires n’étaient pas encore au point, vous n’aviez pas encore suffisamment travaillé sur eux, vous ne connaissiez même pas leur existence ; alors, comment agir avec ce que l’on ne connaît pas ? Mais puisqu’on vous révèle maintenant leur existence et leur importance, avec la puissance de la foi vous arriverez à travailler sur ces intermédiaires et vous obtiendrez des résultats.

Vous dites que vous avez des idées, et elles sont magnifiques, divines même, c’est entendu, mais avez-vous vraiment des résultats ?... Non ?... Cela prouve que vous n’avez pas encore vraiment compris l’action du soleil sur la terre par l’intermédiaire de l’air et de l’eau. C’est très bien d’avoir des idées, mais ne vous en vantez pas, car elles vous laisseront aussi malheureux et démuni qu’avant, tant que vous ne saurez pas comment les concrétiser par des actes. Il ne suffit pas d’avoir des idées, mais aussi extraordinaires soient-elles ; beaucoup de gens en ont, mais ils vivent de telle sorte qu’il n’existe aucune communication entre ces idées et leurs actes. A quoi cela sert-il de penser comme un ange et d’agir comme un animal ? Il faut un intermédiaire, un pont ; et cet intermédiaire c’est le sentiment. A travers le sentiment, les idées prennent chair et os et viennent toucher la matière.

Déjà, certains d’entre vous commencent à réaliser ces créations, mais elles sont encore hybride,s encore chétives et instables, parce qu’ils ne sont ni très convaincus ni très vigilants, et une partie de leurs pensées se promène par-ci, tandis qu’une autre traîne par-là… Certains jours, ils sont plus conscients, plus en accord avec leur idéal divin, plus décidés enfin à se mettre en harmonie avec lui ; mais très vite ils se laissent aller. Alors, qu’ils ne s’étonnent pas si leur pensée reste inopérante. Pour qu’elle devienne agissante, ils doivent appeler l’amour, car on ne réalise vraiment que ce que l’on aime.

On pourrait étudier ce sujet de manière beaucoup plus détaillée mais pour aujourd’hui, je vous indique seulement quelques grandes lignes. Moi Omraam, c’est l’idée générale qui m’intéresse, la leçon que l’on peut tirer de l’observation des quatre éléments : le feu, l’air, l’eau et la terre, et du passage du feu (le soleil) à la terre par l’intermédiaire de l’air et de l’eau, car c’est sur cette loi qu’est fondé le travail d’un Initié, d’un Maître spirituel. Un Initié, un Maître spirituel sait que les pensées qu’il forme ne touchent pas la matière dense, visible ; ils ne touchent et ne font vibrer que ce qui se rapproche le plus de leur nature, c'est-à-dire les éléments les plus subtils qui existent en eux et chez les autres. Ainsi, comme le soleil, l’esprit d’un Maître touche à travers l’espace le mental des humains. Ceux qui sont préparés captent ses pensées, et tout un travail se fait alors en eux pour que ces pensées s’incarnent un jour sur la terre. C’est ainsi que s’opèrent les changements de mentalité dans le monde. Il y a plus d’un siècle, la science a découvert l’existence d’ondes qui parcourent l’espace, et c’est cette découverte qui a été à l’origine de la radio, du téléphone, du radar, etc… quand on est arrivé à mettre au point des appareils susceptibles de capter les ondes ou de les émettre… Mais pourquoi maintenant laisser la science ou la technique exploiter seule cette découverte ? L’espace n’est pas uniquement parcouru d’ondes qui nous permettent de téléphoner ou de suivre un programme de radio ou de télévision… D’autres ondes, plus subtiles encore, le traversent et nous devons apprendre aussi à les capter, nous en avons les moyens.

L’intelligence cosmique a placé en l’homme les appareils qui lui permettent de recevoir les ondes qu’envoient les Initiés, les Anges, les Archanges… Mais au lieu de recevoir ces messages, au lieu de capter ces courants et d’y puiser tout ce dont ils ont besoin pour leur santé ou leur compréhension des choses, les humains ont la tête ailleurs, ils sont branchés sur d’autres stations qui ne leur font entendre que des bruits de bagarres, de révoltes. Et comme ils ne savent pas changer de station ou éteindre le poste, ils sont toujours inquiets, troublés, malheureux.  Le travail des spiritualistes est donc d’éveiller leur conscience à toutes ces richesses de l’univers qui sont là, à leur disposition. S’ils n’en profitent pas, c’est qu’ils sont encore aveugles, fermés, endormis : ils sont comme celui qui, plongé dans l’eau jusqu’au cou, se plaint de mourir de soif. A quoi bon se prétendre chrétiens, croyants, spiritualistes, s’ils doivent passer leur temps à se plaindre qu’il leur manque ceci, qu’il leur manque cela ? Non, ils ont tout à leur disposition, c’est dans leur conscience qu’il manque quelque chose. C’est pourquoi j’ai, moi, un poste émetteur – il se trouve sur les plus hauts sommets des montagnes – et de temps en temps je vais là-bas par la pensée pour dire au monde entier :
"Eveillez-vous, éveillez-vous, le soleil se lève déjà sur le monde. Vous êtes venus sur la terre pour faire un travail gigantesque, pour préparer l’avènement du Royaume de Dieu ».

Les  cerveaux de ceux qui sont préparés captent les pensées lancées par un Initié, et ces pensées trouvent toujours le moyen de communiquer avec le sentiment, puis le sentiment avec les actes, et c’est ainsi qu’ils sont orientés dans une bonne direction. Vous avez compris maintenant comment doit être utilisé le pouvoir de la pensée. Mais aller se concentrer pour déplacer, soulever ou tordre des objets, à quoi cela peut-il servir ? Bien sûr, en s’adonnant à ce genre de pratique, on peut épater la galerie, ça oui, mais on ne réalise rien sans l’âme, le cœur et l’intellect des humains pour les améliorer, les instruire et les amener vers Dieu. Celui qui possède des dons psychiques exceptionnels, une capacité de concentration, une puissance mentale hors du commun, doit les faire servir à la recherche du Royaume de Dieu et non à des exhibitions de cirque. Donc, si vous volez expérimenter la puissance de la pensée, je ne vous conseille pas d‘imiter les fakirs et les magiciens. Ce don du Ciel, si vous le possédez, vous devez l’appliquer uniquement à un travail qui en vaut la peine et qui est vraiment de la plus grande importance pour votre avenir et celui de l’humanité.


La puissance la plus formidable que Dieu pouvait donner à une créature, c’est à la pensée qu’Il l’a donnée, la pensée en tant qu’émanation de l’esprit. Dans la mesure où chaque pensée est imprégnée de la toute-puissance de l’esprit qui l’a formée, elle a le pouvoir d’agir pour construire ou pour détruire. Sachant cela, vous pouvez devenir des bienfaiteurs de l’humanité ; à travers l’espace, jusque dans les régions les plus lointaines, vous envoyez des messagères, des créatures lumineuses en leur donnant la mission d’aider les êtres, de les consoler, de les éclairer, de les guérir. Tout ce que je crois, tout ce que je fais, tout ce que j’espère est fondé sur un savoir et vous pouvez entrer, vous aussi, tranquillement dans ce savoir. Si vous n’avez pas encore de résultats, il ne faut pas dire que l’enseignement des Initiés est mensonger, il faut seulement réviser vos installations, vos branchements, et vous découvrirez qu’il y a un défaut quelque part, comme dans une voiture où certains contacts ne se font pas, ou dans une montre où se sont glissées quelques poussières. Donc, si malgré vos efforts vous n’obtenez pas de résultats, ce n’est pas la Science initiatique qui est fautive : c’est peut-être vous qui n‘en avez pas encore correctement compris et appliqué les grands principes. 

lundi 27 janvier 2014

Comment la pensée se réalise dans la matière


Lorsque l’esprit de l’homme a quitté le sein de l’Eternel, il était en possession de tous les savoirs, de tous les pouvoirs, et il ne les a pas perdus, ils sont profondément enfouis, recouverts par des couches de matière opaque, mais ils sont toujours là, en lui. Alors, comment les retrouver ? C’est simple : le travail et le temps… oui, le travail et le temps nécessaires pour la matérialisation, la concrétisation des puissances de l’esprit.

Mais ce qu’il faut connaître avant tout, ce sont les conditions dans lesquelles ce travail de matérialisation est possible. Ces conditions, beaucoup, même parmi ceux qui se sont engagés dans la voie de la spiritualité, ne les connaissent pas. Sous prétexte qu’ils ont entendu parler des pouvoirs de la pensée, ils se lancent dans des exercices de concentration pour produire certains phénomènes ou réaliser des projets dans le plan physique ; et comme ils n’obtiennent pas de résultat, ils sont déçus et ne s’exercent plus, ce qui est dommage. Ou alors, ils persévèrent et détraquent leur système nerveux, ce qui est encore plus grave.

La nature a donné à l’homme différents instruments pour agir sur la matière, mais il doit savoir quand et comment les utiliser. Si vous voulez faire venir par la pensée un morceau de sucre jusqu’à votre bouche, vous aurez beau vous concentrer, il y a de fortes chances pour qu’il ne bouge pas. Mais prenez ce morceau de sucre avec la main, portez-le à la bouche, et ça y est ! Pour saisir les objets, la nature nous a donné une main, et cela doit nous suffire. Vous direz : "Mais alors, que doit-on faire avec la pensée ? "   Ah ! avec la pensée on peut réaliser des choses beaucoup plus importantes ; seulement il faut connaître sa nature, comment elle travaille et quelles sont les conditions nécessaires pour qu’elle se réalise dans la matière.

Combien de livres compliqués ont été écrits sur la matérialisation de la pensée ! En réalité, c’est très simple, et le plus extraordinaire, c’est qu’on a continuellement sous les yeux des exemples de ce processus, seulement on n’ a pas su les observer et en tirer des conclusions.  Un homme se dit un jour qu’il serait bien agréable d’avoir un peu d’argent sans se fatiguer. Tout d’abord, il se contente d’imaginer, il se représente la scène, les circonstances : la foule dans le métro, ou dans un grand magasin, et sa main qui se glisse dans une poche ou dans un sac pour prendre un porte-feuille… Cela reste encore un moment dans sa tête comme une perspective assez vague. Seulement voilà, comme cette pensée s’est enregistrée, elle déclenche certains rouages en lui et peu à peu elle descend dans le plan du sentiment : il commence à désirer ardemment sa réalisation. Les communications, les branchements sont en train de se faire, et voilà qu’un beau jour, sa main se faufile dans un sac ou s’empare d’un objet sur un étalage. Donc, vous voyez, tant que la pensée restait en haut, dans le plan mental, elle était inopérante ; mais elle est descendue dans le plan astral, le plan du désir, et de là dans le plan physique. Comment peut-on dire alors que la pensée ne se réalise pas ?

Prenons encore un exemple. Un garçon tout à fait pacifique, doux, idéaliste, qui ne ferait pas de mal à une mouche, entre à l’Université. Là, il commence à lire des livres d’histoire et de philosophie où il découvre les idées de certains penseurs politiques qui ont bouleversé des sociétés et entraîné des peuples dans de grandes aventures. Il se prend de passion pour eux, se plonge dans leurs œuvres, et nourrit des idées de plus en plus audacieuses. Enfin, il s’inscrit dans un parti avec le désir de jouer, lui aussi, un rôle et le voilà un jour à la tête d’une révolution dans son pays. Tout a commencé par des idées, des théories, une philosophie. Alors, comment douter que la pensée est une puissance formidable ? On ne la voit pas, elle n’arrive pas à faire bouger un morceau de sucre, mais elle finit par soulever des millions d’hommes !

La pensée est donc une force, une énergie, mais en même temps une matière d’une extrême subtilité qui travaille dans des régions très éloignées du plan physique. Elle traverse les murs et les objets sans laisser de traces et, pour pouvoir agir sur la matière, elle a besoin qu’on lui construise des ponts, c'est-à-dire toute une série d’intermédiaires. Donnez-lui ces intermédiaires et vous verrez qu’elle est capable d’ébranler l’univers. Vous avez regardé comment fonctionnent les machines dans une usine ? Tout est branché, tout est prêt, il y a juste un bouton, là, un simple bouton sur lequel il suffit d’appuyer ; et comme ce bouton est relié à une quantité de rouages, de circuits de transmission, au moment où on appuie, toutes les machines se mettent en marche et, au bout de la chaîne, là-bas, on voit bientôt apparaître un objet entièrement réalisé.

La pensée que l’homme projette agit déjà dans sa région, en haut, où elle met en marche des appareils d’une grande subtilité. Mais tant que la communication n’est pas correctement établie d’un plan à l’autre, tant que les relais de transmission ne sont pas installés, elle ne peut pas se concrétiser par des actes dans le plan physique ; il y a des trous, des zones mortes, le courant ne passe pas. Tout n’est donc qu’une question de communication, de transmission. Jamais la pensée n’exerce directement son pouvoir dans le plan physique. Il lui faut des intermédiaires. On ne saisit pas des braises avec la main, mais avec des pincettes ; et pour se servir de potage on prend une louche. Et le bras, si l’on veut comprendre ce qu’est un bras, eh bien, c’est justement un intermédiaire entre la pensée et l’objet. Lorsque vous prenez un morceau de sucre qui agit ? Votre pensée, car c’est votre pensée qui conduit le bras. Mais la pensée ne suffit pas, il faut le sentiment, car si vous n’avez pas envie de sucre ou si vous ne l’aimez pas, votre bras n’ira pas le prendre.

Il existe évidemment un lien entre la pensée e t l’action, mais c’est entre le sentiment et l’action que ce lien est le plus fort. Pourquoi, quand vous éprouvez de l’amour ou de la colère, ce sentiment se fraie-t-il immédiatement le chemin jusque dans le plan physique ? Que vous le vouliez ou non, vous faites les gestes qui lui correspondent. Aimez quelqu’un, et vous êtes instinctivement poussé à lui sourire, à la caresser, à l’embrasser, à lui apporter des cadeaux. Soyez  irrité contre lui, et vous devez faire des efforts pour ne pas le foudroyer du regard ou lui donner une paire de gifles.  Chaque sentiment se manifeste à travers des gestes déterminés. C’est toujours la pensée, soutenue par le sentiment, qui fait courir les gens ou qui les arrête, qui suscite des guerres, des dévastations ou les plus nobles entreprises…

La pensée est donc bien une puissance, mais à condition qu’il y ait les bras pour la réaliser. Et l’homme lui-même est un exécutant, un bras. Le bras d’un homme est un symbole de l’homme lui-même, qui représente alors un autre bras. Oui, le bras est résumé de l’homme : l’homme est un bras pour la pensée, et il se peut que la pensée soit aussi un bras pour d’autres pensées dans des régions de plus en plus élevées… jusqu’à la divinité qui utilise tous les bras, c'est-à-dire toutes les créatures.


S’il y a une chose qui’ ne faut jamais oublier, c’est que toutes les pensées que nous formons, les plus faibles, les plus insignifiantes soient-elles, sont une réalité, car chaque pensée est une entité vivante. Et ce n’est pas parce qu’elle ne touche pas directement le plan physique qu’on peut en conclure qu’elle ne se réalise pas. Elle se réalise, mais dans la région qui est la sienne : le plan mental, et c’est seulement là qu’elle agit, comme on peut l’observer dans le cas de l’hypnotisme (sujet abordé dans un autre post) . 


Allumer le feu en nous



Le feu reste un des plus grands mystères. Il y a un feu qui consume et un feu qui entretient la vie. Le feu qui consume est celui que nous voyons et dont nous nous servons ; le feu qui entretient la vie est invisible et c’est lui qui brûle à l’intérieur des minéraux, des métaux, de la végétation et de toutes les créatures dans l’univers. Le feu produit la chaleur et la lumière, mais lui-même n’est ni chaleur ni lumière, il n’est ni lumineux ni chaud. Ce que nous appelons feu est seulement un reflet du vrai feu. Le vrai feu, nous ne le connaissons pas ; il produit et met en évidence la chaleur et la lumière, mais lui-même, on ne peut pas l’atteindre.

Les plus grandes puissances sont cachées dans le feu : il fond, il liquéfie, il réduit en cendres. Les autres éléments : la terre, l’eau, l’air ont de grands pouvoirs, mais ils ne produisent pas de transformations aussi radicales dans la matière. Les tremblements de terre secouent la croûte terrestre, ils entrouvrent les montagnes, engloutissent les villes, mais la terre ne change pas la nature profonde des choses. L’eau les emporte ou les dilue, l’air les disperse, mais seul le feu est capable de les faire complètement disparaître : après son passage, il ne reste que des cendres ; ou alors, c’est un nouveau corps qui apparaît.

Comme autrefois dans la Fraternité de Bulgarie avec le Maître Peter Deunov, nous nous réunissons certains soirs d’été autour d’un feu. Mais je sens que vous ne savez pas encore comment entrer en relation avec lui pour faire un vrai travail. Instinctivement, la plupart des humains éprouvent une sorte de fascination devant le feu. Pourquoi ? Parce que le mystère du feu est le mystère de la vie, et ils restent là à regarder. Mais il ne suffit pas de regarder le feu comme on assiste à un beau spectacle, il faut prendre conscience qu’il y a là des créatures très puissantes, accompagnées de quelques âmes humaines qui, ayant quitté la terre et s’étant libérées de leur corps physique, se plaisent à plonger dans le feu où elles continuent  se purifier. Et ne dites pas que vous savez ce qu’est le feu parce que vous l’avez déjà très souvent regardé. Au contraire, apprenez à le regarder comme si vous le voyiez pour la première fois et vous comprendrez les plus grands mystères de la vie.

Quelquefois, dans ces branches qui brûlent on voit des formes apparaître : un oiseau, un fleuve, une fleur, un visage ... Chacun doit essayer d’interpréter ce que ces formes qu’il découvre signifient pour lui, car le feu parle à chacun d’entre nous. Il peut nous faire des révélations, nous  apporter un message, nous annoncer un événement. Les êtres qui sont dans le feu nous observent aussi, et comme ils sont très sensibles à l’amour qu’on leur manifeste, à l’intérêt qu’on leur porte, ils s’approchent de nous pour nous instruire, nous aider. Qu’on ne les discerne pas, qu’on ne les comprenne pas, est sans importance ; ce qu’ils nous disent s’enregistre dans notre subconscient et un jour, dans certaines conditions favorables, nous aurons une intuition, une illumination subite. Voilà l’utilité de passer de tels moments auprès du feu. Même si vous croyez ne rien comprendre, cela n’a pas d’importance ; l’important, c’est d’être là, attentif, concentré, car vous préparez ainsi les centres subtils qui vous mettront en contact avec cette formidable puissance de vie : le feu.

Liez-vous donc au feu pour sentir ce qu’il vous dit, ce qu’il vous montre ; cela s’enregistrera en cous, et dans quelque temps, quand vous commencerez à sortir un peu ces enregistrements, à regarder ces pellicules, il se peut que vous réussissiez à développer certains clichés, à entendre une musique ou quelques paroles ; C’est ainsi que vous allez vous instruire, vous transformer, et un jour vous sentirez que vous êtes devenu un être nouveau. Nous sommes réunis autour du feu pour donner « chair et os » à une idée divine, en l’enveloppant de notre amour, en lui fournissant les éléments de sa matérialisation ; nous devons tout faire pour que nos amis du monde invisible trouvent cette matière en abondance dans nos pensées, nos sentiment s, nos émotions, et puissent grâce à elle envelopper l’enfant qui doit naître ; le Royaume de Dieu.

Les entités lumineuses du monde invisible aiment l’harmonie. Où qu’elles soient, elles sont attirées par cette unité que nous formons autour du feu. Elles se disent entre elle : « A la différence de tant d’autres humains qui ne se rassemblent que pour fulminer, pour se dresser contre des ennemis réels ou imaginaires, voilà des êtres qui sont réunis pour préparer le Royaume de Dieu. Allons les voir et les aider ». Un parfum se dégage de cet état d’harmonie, un parfum que les humains ne perçoivent peut-être pas, mais que ces créatures sentent. Et même les étoiles là-haut dans le ciel sourient et nous envoient leurs messages et leur amour. Le feu représente la frontière entre le plan physique et le plan éthérique. C’est pourquoi il est le moyen le plus puissant pour entrer en communication avec le monde spirituel. Si, avant de commencer un travail de quelque importance, les Initiés ont l’habitude d’allumer une flamme, c’est parce qu’ils savent que le feu les introduira dans les régions subtiles où leurs pensées, leur voix seront entendues et où ils trouveront les conditions de la réalisation. Tous les véritables mages ont un lien très puissant avec le feu. Et, bien que la religion ait perdu de plus en plus le sens de ces pratiques initiatiques, dans les églises on continue à maintenir la tradition d’allumer des cierges ou des veilleuses, comme si on conservait inconsciemment ce savoir très ancien que la présence du feu est un gage de réalisation.

Là où le feu participe, il y a toujours des résultats, car il est l’élément le plus puissant, le moyen de transformation le plus efficace ; rien ne résiste au feu. C’est pourquoi la tradition initiatique enseigne que, pour se transformer, les humains doivent nécessairement passer par le feu. Il existe en nous deux sortes de feu : celui des passions et celui de l’esprit. Le feu des passions est un brasier qui consume l’être en le faisant passer par de grandes souffrances ; et malheureusement la majorité des humains préfèrent souffrir dans ce brasier plutôt que de renoncer à satisfaire leurs désirs. Très peu ont compris les avantages qu’il y a à travailler avec le feu de l’esprit pour posséder le secret de la transformation de la matière, en soi-même tout d’abord, et ensuite, peu à peu, autour de soi.

Par le feu de la souffrance doivent obligatoirement passer tous ceux qui sont devenus tellement durs et coriaces que seules les épreuves pourront les améliorer. Celui qui veut échapper à ce feu-là doit travailler avec le feu de l’esprit, le feu divin qui le transformera en le rendant lumineux et rayonnant ; Il sera enveloppé de ses flammes sans être brûlé… et même s’il doit encore souffrir – car sur la terre il est impossible de ne pas souffrir – il saura comment traverser ces souffrances. Le feu des passions contraint et asservit l’homme. Le feu de l’esprit le libère.

Toutes les réussites dans la vie dépendent d’une seule chose : si l’on sait ou non allumer le feu. C’est tout d’abord une inspiration, une idée divine que l’on doit capter. Cette idée divine est comme une étincelle, quelque chose de lumineux, très rapide, qui se communique au monde mental – si celui-ci est prêt à le recevoir. Dans le mental, cela devient un projet. Puis ce projet, le cœur commence à s’y intéresser, à désirer sa réalisation, à s’en réjouir. Et enfin, intervient la volonté qui déclenche l’action. Pour être correct, bénéfique, tout acte doit avoir son origine en haut dans le plan divin. C’est cette impulsion divine qui descend dans le plan mental (la pensée), puis dans le plan astral (le sentiment) en s’enveloppant de matière de plus en plus dense, jusqu’à s’incarner enfin dans le plan physique. Tout ce qui n’est pas inspiré par l’esprit se révélera défectueux à un moment ou à un autre. Et quand quelqu’un se lance dans l’action ou fait confiance à ses sentiments sans s’être demandé quelle est la nature de l’impulsion qui l’anime, ce la révèle tout simplement qu’il n’a pas compris comment on allume le feu.

On peut encore présenter cette question d’une autre manière. Pour faire un feu, une seule bûche ne suffit pas, on en utilise deux ou trois, et on ne les place pas côte à côte, mais en triangle. Ce triangle représente symboliquement les trois principes : cœur, intellect, volonté ; ou bien, dans un autre plan, corps, âme et esprit. Car pour que le feu brûle, c’est à dire pour que la vie s’épanouisse harmonieusement, les trois sont nécessaires. Oui, méditez sur la façon d’allumer le feu et vous découvrirez de grandes vérités en vous-même. Vous comprendrez que si vous grelottez intérieurement, c’est que vous n’avez pas su allumer votre feu : ou vous n’avez pas trouvé d’allumette, ou le bois est humide, ou le papier n’a pas pris, ou vous avez oublié les brindilles, ou vous n’avez pas su placer correctement les bûches, etc. Et même si vous déclenchez des incendies avec des passions incontrôlées, vous aurez toujours froid.


Depuis le commencement il existe en chaque être un foyer préparé avec tout le combustible nécessaire. Mais, le plus souvent, c’est l’allumette qui manque, l’étincelle de l’esprit qui fera jaillir la flamme : le contact avec le monde divin. Parfois même si le feu semble éteint, il reste sous la cendre de petites vraies qu’on peut ranimer pour faire un nouveau feu. Chacun peut ainsi trouver en lui-même une braise chaude, cachée sous la cendre, et souffler dessus pour rallumer le feu. Apprenez donc à souffler sur votre feu afin qu’il vous illumine et éclair le monde entier. Il y a beaucoup de braises dans vos âmes, fouillez profondément pour les trouver, et ranimez-les ; à ce moment-là d’autres âmes pourront elles aussi venir se rallumer auprès de vous ! 

Omraam.