Chaque nuit, quand l’homme s’endort, son âme s’éloigne de
son corps physique pour se replonger dans l’Âme universelle. Pendant ce repos
du corps, il se fait en lui tout un travail de nettoyage, de purification. Une
fois ce travail achevé, l’âme peut venir reprendre ses fonctions et se
manifester dans la matière par toutes sortes d’activités.
Ce processus se répète chaque nuit, et même pendant le
jour pour certaines personnes. Donc, la nuit, l’âme abandonne le corps physique
(mais tout en restant liée à lui par des liens subtils que l’on appelle la
corde d’argent) et quand elle revient le matin elle retrouve la maison balayée,
nettoyée, lavée, et elle peut reprendre son travail.
Si l’âme ne quittait pas le corps, l’homme mourrait
empoisonné, asphyxié, parce que le travail de nettoyage ne pourrait pas se
faire en lui. Il faut bien comprendre que la vie est une combustion: toutes ces
activités physiques, affectives, mentales auxquelles nous donnons le nom de
«vie» produisent un dégagement de forces, mais laissent aussi des scories qu’il
faut un certain temps pour éliminer. Il est donc nécessaire que l’âme s’éloigne
pour que le nettoyage puisse se faire.
Et puisque
l’invasion du corps par les impuretés oblige l’âme à le quitter, il s’ensuit
que plus un homme devient pur et limpide, moins il est nécessaire que son âme
le quitte. Évidemment, quand l’homme s’est surchargé de nourritures pesantes
(et je ne parle pas uniquement de nourritures physiques, mais aussi de
nourritures astrales et mentales), ce nettoyage dure très longtemps et il
prolonge l’absence de l’âme.
C’est facile à
comprendre: quand la bonne vient faire le ménage armée d’un balai, d’un seau,
d’un chiffon, le maître de maison est obligé de lui laisser son bureau et
d’aller ailleurs en attendant que tout soit fini! L’âme est donc chassée du
corps parce qu’il y a trop de ménage à y faire! La question qui se pose
maintenant est de savoir si l’âme qui quitte le corps monte toujours rejoindre
l’Âme universelle, ou bien si elle va seulement rester à flotter dans les
régions inférieures.
Cela dépend de la
personne, de la nature et de la qualité de ses désirs, de ses sentiments, de
ses pensées. Mais je ne veux parler ici que d’un être animé d’un grand idéal
spirituel. Pendant le sommeil son âme s’élève vers la lumière, s’y baigne,
contemple l’immensité, voyage et communie avec les entités célestes… Quand elle
retrouve ensuite le corps, elle rapporte le souvenir de ce qu’elle a vécu et
tâche de l’imprimer sur le cerveau. Et même si l’homme n’en est pas tout de
suite conscient, comme toutes ces empreintes sont ineffaçables, un jour ou
l’autre il finit par en avoir la révélation.
Voilà pourquoi il
peut arriver que vous receviez soudain, comme dans un éblouissement, la
communication de certaines vérités sublimes que votre subconscient portait
certainement déjà en lui depuis longtemps. Le moment n’était pas encore venu
d’en être conscient, mais il y a eu un instant propice où votre cerveau se
trouvait dans de bonnes dispositions, et d’un seul coup la lumière a jailli.
Évidemment, si vous vous êtes habitué à travailler sur
votre corps physique pour le purifier et le rendre sensible, votre âme peut
enregistrer beaucoup plus facilement les réalités du monde sublime et les
transmettre à votre conscience. C’est la raison pour laquelle il est important
de donner au corps physique de la nourriture pure, de l’air pur, des boissons
pures, et même des pensées pures, des sentiments purs, des activités pures. La
spiritualité ne consiste pas à négliger la matière pour ne s’occuper que de
l’esprit, car en réalité les manifestations de l’esprit sont limitées par le
faible degré d’évolution de notre corps physique.
L’esprit a tous les pouvoirs, mais il ne peut pas les
manifester tant que les organes correspondants dans notre corps ne sont pas
éveillés. Les alchimistes qui avaient compris cette idée s’occupaient de
transformer la matière, de la purifier, de la sublimer.
Tout ce travail qu’ils faisaient sur les métaux dans les
creusets, les alambics, les athanors, était symbolique. En réalité c’était un
travail sur le corps physique, un travail par l’eau, par l’air, par le feu,
jusqu’à rendre le corps capable de refléter et de laisser passer la lumière
céleste et les vertus de l’esprit.
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