Je parle souvent d'une façon un peu bizarre, et avant que j'aie pu
exprimer ma pensée jusqu'au bout, déjà mes amis se demandent si je ne suis pas
en train de blasphémer. Par exemple je dis:
"Dieu est faible, plus faible que vous ; vous Le croyez Tout-Puissant
et vous attendez tout de Lui". L’Église et les philosophes ont toujours
dit exactement le contraire, ce pauvre frère Mikhaël perd la tête, l'orgueil le
gagne. Mais non ! Quand je dis que Dieu est faible et qu'Il ne peut pas tout
faire, c'est une façon de parler. Je vais me faire comprendre.
Le soleil est la cause de tous les mouvements et de tous les événements
terrestres. Les savants le disent et vous en êtes bien convaincus, n'est-ce pas
? Alors, priez-le d'entrer dans votre maison. Vous pouvez le prier des années
durant, et il n'entre pas. Pourquoi ? Il est faible et il vous crie : "Je
ne peux pas entrer". Vous suppliez : "Je suis dans l'obscurité, mes
pieds chancellent, la tête me tourne, ma femme ne me comprend pas, mes enfants me
battent, je ne dors pas. Viens, ô mon soleil !
On me dit que tu brilles dans toute ta splendeur. Viens, entre,
décide-toi. Je te donnerai des cadeaux". Et toujours le soleil répond:
"Je ne peux pas entrer. Tu as mis à ta fenêtre un épais rideau et je ne
peux pas l'écarter. C'est toi qui dois l'enlever. Cela, je ne puis le faire,
cela ne dépend pas de moi".
Ce geste, nous devons le faire nous-même. Le soleil est faible,
il est incapable de tirer le rideau. Vous le dites plus puissant que vous, mais
ce geste lui est impossible. C'est votre affaire à vous, à vous seul. Eh bien!
Dieu a cette même faiblesse devant votre rideau intérieur. Est-ce un blasphème
de parler ainsi? Non. Le ciel m'écoute, il vous conseille d'être attentif à mes
paroles et de ne pas tout attendre de lui. Ouvrez le rideau fermé en vous.
C'est la première moitié de la solution du problème, qui vous revient. Le
soleil fera le reste, il entrera ! Tirer le rideau, c'est notre affaire.
Qu'ensuite nous soyons éclairés, illuminés, embellis, guéris, c'est l'affaire
du soleil. L'homme réclame que Dieu entre dans son âme, qu'Il le sauve de tous
les dangers, qu'Il le protège, il va à l'église allumer un cierge, et malgré
tout, Dieu n'entre pas, parce qu'il ne retire pas le rideau qui obture sa
fenêtre. Il y a des rideaux de soie, de coton, de brocard ou de papier. Les uns
sont dans notre tête, d'autres dans notre coeur ou dans notre volonté. Chacun
doit tirer son rideau.
Tous ces rideaux minuscules, minces comme une feuille de papier à
cigarettes, sont si opaques que, plongés dans l'obscurité, nous nous heurtons à
tous les meubles. Christ disait: "Vous avez des yeux pour ne pas voir et
des oreilles pour ne pas entendre". Cela signifiait: "Vous avez de
petits rideaux sur les yeux et sur les oreilles; vous ne voyez ni
entendez".
Nous devons faire
la moitié du travail, Dieu fera l'autre.
Certains d'entre vous attendent tout de Dieu. Ils se disent :
"Nous sommes ses enfants. Un père doit, de toute évidence, s'occuper de
ses enfants". Cette attitude est celle du riche agriculteur qui se promène
dans son vaste domaine en se disant: "Dieu va retourner mes terres, les
ensemencer et Il s'occupera de la moisson". Il a beau attendre, ce riche,
il ne récolte rien! Beaucoup agissent de cette façon et, quand tout va mal, ils
accusent Dieu: "Dieu m'a oublié". Ils n'ont ni semé ni planté ; ils
n'ont pas enlevé leur rideau. Que de fois je vous ai entendu dire
intérieurement: "Dieu m'oublie, malgré tout ce que je fais. Je suis prêt
depuis des années. Je voudrais être à la tête et je reste en queue.
Pourquoi?"
Parce que vous commettez la faute grave de tout attendre de Dieu. Dieu
ne peut pas tout. Mieux, Dieu ne veut pas enlever Lui-même notre rideau. Pourquoi
? Pour ne pas augmenter et encourager notre paresse. Dieu peut, quelquefois,
soulever le rideau. Il envoie le vent. Le vent est très serviable. Une
brindille est posée quelque part, le vent vient, la soulève et la transporte
ailleurs en lui disant: "Tiens, plante-toi ici".
Quelque temps après, la brindille a donné naissance à une petite plante
qui va croître dans ce champ étranger. Le propriétaire s'en étonne. Mais la
vigne, les pommes de terre, le blé, les légumes ne se multiplient et ne se
propagent pas ainsi. Il y a de grandes différences entre les herbes que transporte
le vent et les plantes cultivées et comestibles. Le vent ne transporte que des
choses inutiles, des mauvaises herbes.
Message-Audio
de Omraam Mikhaël Aïvanhov
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