L'étude de la lumière et de ses transformations nous a révélé que tous
les esprits vivent dans la lumière. Des transformations, il y en a aussi quand
nous mangeons. Manger, c'est étudier la nourriture et ses transformations. La
lumière est une nourriture qui arrive du soleil sur la terre, qui l'engloutit,
l'absorbe, et lui fait subir des modifications que l'on peut connaître à l'aide
de la grande méthode de l'analogie universelle. C'est pourquoi je dis souvent
d'étudier attentivement le processus de la nutrition, le trajet qu'emprunte la
nourriture, le fonctionnement des glandes qui la transforment, afin de
comprendre beaucoup de choses importantes. Avant de devenir du sang, que de
transformations les aliments doivent subir ! Ils perdent certains éléments et
en reçoivent d'autres. Cette étude approfondie peut vous faire comprendre le
secret de la pierre philosophale.
Comment l'homme peut-il puiser ses énergies dans la nature en
transformant en sang liquide les aliments solides qu'il ingère ?
Il est dit que l'on doit transformer la matière en eau, l'eau en air,
l'air en lumière. C'est dire que vous devez savoir élaborer la matière pour
qu'elle devienne lumière. Je vous le répète, tous les mystères, toute
l'alchimie sont cachées dans la nutrition. Il ne suffit pas de manger, manger toute
sa vie et de n'étudier que le côté physiologique de ce processus. Il faut en
connaître les côtés psychologique, puis ésotérique. Car la nutrition est le
reflet de ce qui se passe partout dans la nature, sur la terre, le soleil, les
étoiles. Dans tout l'univers règnent les mêmes lois. Toutes les créatures
mangent. Pourquoi ?
..... Pour étudier ce qu'ils mangent.
Nous mangeons durant toute notre vie sans nous intéresser
intellectuellement, scientifiquement à ce processus. Nous agissons
instinctivement, automatiquement, en faisant les gestes nécessaires, mais ces
gestes ne sont pas mentalement incorporés dans la conscience. Du plus petit
insecte au plus gros des mammifères, tous sont obligés de manger, c'est
instinctif. Mais ce qui se cache derrière les instincts est très intéressant et
très profond. Pour le savoir, il faut opérer une transposition dans les plans
supérieurs. Pourquoi a-t-on l'instinct de manger, d'enfanter, de construire, de
marcher ?
C'est en fait un savoir condensé. Si l'on comprenait que les instincts
contiennent toute une sagesse, on les étudierait autrement, on cesserait de s'y
livrer inconsciemment. Ne vivez pas, ne mangez pas, ne marchez pas
instinctivement, sans penser, sans comprendre !
L'homme marche sur deux pieds et non sur quatre pattes comme les
animaux. Y avez-vous réfléchi ? Les oiseaux ont aussi deux pattes, mais ils
sautillent plus qu'ils ne marchent. Vous ne voudriez pas sautiller, n'est-ce
pas, ce n'est pas esthétique. La nature a tout bien étudié avant vous qui
marchez tous les jours sans avoir jamais réfléchi à vos gestes, à vos
mouvements. Avez-vous pensé à votre
façon de marcher ? Le geste est simple à analyser. On avance le pied droit en
le soulevant, et ce faisant, on laisse reposer le poids du corps sur le pied
gauche. Le pied droit posé en avant, on y porte le poids du corps et le pied
gauche s'avance à son tour, et ainsi de suite. Par cette alternance, l'homme se
déplace. Pourquoi ?
Il faut l'interpréter, car il y a dans la marche toute une philosophie.
Cessez d'agir comme des automates, et vous découvrirez toute une profonde
science. Pour la marche, voici une signification : on doit agir dans la vie
comme on marche, une, deux, droite, gauche. On actionne d'abord l'intellect, on
s'appuie sur lui, puis on avance la méthode du coeur tout en préparant déjà le
geste de l'autre pied, car il ne faut pas régler tout seulement avec le coeur.
Si certains sont larmoyants, sentimentaux, c'est qu'ils ne marchent pas
normalement, ils sautillent sur le pied gauche; ce sont les canards boiteux qui
marchent ainsi.
Il y avait une fois, en Bulgarie, un valet attaché au service d'un
homme riche. Un jour qu'il apprêtait une oie pour le repas de son maître, il
sentit la faim le gagner, et lorsque l'oie fut cuite à point, il ne résista
pas, il arracha une cuisse qu'il mangea. Lorsqu'il apporta l'oie à table, le
maître demanda où était disparue la cuisse qui manquait :
"Cette oie n'avait-elle pas deux pattes ?
- Les oies n'ont jamais qu'une patte, rétorqua le valet.
Incrédule, le maître gagna la basse-cour et constata qu'en effet, les
oies se tenaient immobiles sur une seule patte. Mais il se mit à leur lancer
des pierres et les volatiles aussitôt s'enfuirent bel et bien sur deux pattes.
"Tu vois bien qu'elles ont deux pattes, les oies.
- Oh! c'est parce que vous leur jetez des pierres. Quand elles vivent
en paix, elles n'en ont qu'une. C'est pendant la guerre qu'elles en ont
deux".
Les hommes eux aussi ont deux jambes quand les avions leur jettent des
pierres bizarres. Combien se sont cassé la tête en fuyant trop vite dans les
escaliers ! Il n'y a pas lieu d'en rire, cela peut nous arriver à tous. Ces
jours passés un de nos voisins a eu tellement peur quand la sirène hurla
l'alerte aux avions qu'il descendit à la cave sans fermer le robinet de sa
baignoire. Bientôt l'eau se mit à dévaler du sixième étage dans tout l'immeuble
et les locataires réfugiés dans l'abri regardaient ce ruisseau avec stupeur.
Le concierge monta voir d'où cela venait; comme nous n'avions pas
bougé, il pensait que cela venait de chez nous. Lors de notre première
conférence, l'eau manqua dans l'immeuble au cours de la matinée. J'avais ouvert
le robinet de la cuisine, pour m'assurer que l'eau manquait réellement partout,
mais j'avais oublié de le refermer avant de sortir. A mon retour, l'eau aussi
était revenue ! Quelle inondation ! La cuisine était un lac. Je me mis en
devoir d'éponger cette eau. Quand soeur Stella entra, et qu'elle me vit
patauger dans ce lac artificiel, elle poussa des cris effarés. Moi, je criais
de joie: toute cette eau signifiait que l'eau allait couler, elle annonçait que
la conférence, deux heures plus tard, réussirait.
Oubliez les canards. N'imitez pas non plus les quadrupèdes ni les
ivrognes qui titubent et avancent comme s'ils voulaient mesurer la distance qui
sépare le bistrot de leur maison. En Bulgarie, nous disons qu'ils arpentent le
sol. Vous êtes des humains et vous devez marcher sur deux pieds. Mais avant
tout, occupez-vous de la nutrition, étudiez-la des points de vue anatomique,
physiologique, psychologique, et vous découvrirez la clé de grands mystères.
Par la suite, des travaux plus ésotériques vous feront comprendre
comment la nature agit à l'intérieur d'elle-même pour donner naissance aux
divers métaux. Au début de sa gestation, l'or n'était pas de l'or, et il n'y en
a pas partout ; dans certains endroits il n'en existe pas. L'or se forme dans
la terre au cours des millénaires. Pour le former, l'eau se sert de certains
processus que les alchimistes ont étudiés longuement. Ils ont étudié aussi les
lieux où l'or existe et les matériaux bien déterminés à partir desquels il
apparaît. Ils ont établi toute une théorie à ce sujet, qu'il serait trop long
de vous expliquer. Ils disent qu'il y a au sein de la terre un facteur, une
force qui rayonne à travers les corps; cette force provient du soleil. Je pense
à vous parler plus tard de ces choses mystérieuses et fabuleuses, qui semblent
sortir des contes des Mille et une Nuits et qui cependant sont vraies, même si
elles ne sont pas en accord avec la science officielle.
Message-Audio No 150 le 12 avril 1942
de Omraam Mikhaël Aïvanhov
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