Eh bien, tout d’abord, il faut en accepter l’idée,
comprendre qu’elle est souhaitable et profitable ; ensuite, il faut l’aimer, la
désirer ; et enfin il faut se décider à la réaliser…
À ce moment-là, tout le reste viendra petit à petit. Mais
l’important, c’est de commencer par accepter l’idée de cette vie intense, car
tant qu’on ne l’a pas acceptée, on vit au ralenti, on stagne. Et même, s’il
arrive à certains de recevoir des inspirations célestes, ils font tout pour les
repousser sous prétexte que ce n’est pas normal. Alors, vaut-il mieux être
comme les pierres ?
Beaucoup empêchent les courants divins de les visiter
parce que des gens peu éclairés ont prétendu que ces contacts avec le Ciel
étaient des manifestations inquiétantes qui allaient les entraîner vers la
folie. Depuis quand la vie spirituelle, intense, conduit-elle les gens au
déséquilibre ? Regardez-moi ça ! Tous ceux qui sont dans les hôpitaux
psychiatriques, est-ce la vie intense, divine, solaire qui les a amenés là ou
bien les désordres de leur vie passionnelle?
Si la lumière est
si rapide, c’est parce qu’elle est désintéressée, parce qu’elle a les
meilleures intentions dans sa tête. Vous êtes étonnés, personne ne vous a
jamais dit que la lumière avait une tête, n’est-ce pas ? oui, la lumière est
rapide parce qu’elle s’est libérée de tout ce qui est inférieur, animal ou même
purement humain, elle n’est chargée d’aucun fardeau.
Avez-vous vu un homme courir très vite en portant des
fardeaux ?
Il ne peut pas. Pour courir, il faut être dégagé et avoir
rejeté tout ce qui pèse. Et justement la lumière, qui est très intelligente,
n’a jamais voulu se charger de fardeaux inutiles, d’engagements stupides qui la
retiendraient. Elle veut être libre et c’est pourquoi elle court, c’est
formidable, elle galope! Et comme elle a aussi beaucoup d’amour, elle se dépêche
pour aider les humains ; son amour la pousse à marcher rapidement pour se
rendre utile tout de suite. Les autres, qui sont surchargés par toutes sortes
de fardeaux, arrivent quand le malade a déjà perdu la vie.
Quelqu’un est mort, et un siècle après on vient pour le
sauver. Voilà la vitesse des humains ! La lumière est la plus intelligente.
L’idéal du disciple est de se dégager de toutes les limitations, de rejeter
toutes les entraves, pour devenir comme la lumière. Bien sûr, ce n’est pas si
facile ; tant qu’on vit dans le monde, dans la matière, il y a tellement
d’empêchements, de contraintes !…
Mais celui qui est conscient et qui a décidé de prendre
la lumière pour guide se dégage, se libère et vibre si intensément que plus
rien ne peut l’arrêter : il parcourt l’espace, il visite, il observe, et grâce
à sa rapidité intérieure il arrive à découvrir les merveilles de l’univers.
Comparez avec tous ceux qui ne veulent pas se déplacer: ils n’ont jamais
voyagé, ils n’ont jamais quitté leur village, ils ont passé toute leur vie avec
les cochons, les bœufs, les moutons, que peuvent-ils raconter ?
Ils n’ont jamais rien vu ni visité. Tandis que la
lumière, elle, voyage, regarde, constate, apprend, et c’est à elle qu’il faut
demander de raconter tout ce qu’elle a vu en venant jusque chez nous. Mais on
est loin de ces méthodes : personne ne s’occupe de demander aux rayons du
soleil de raconter ce qu’ils ont vu, ce qu’ils rapportent de leurs voyages, ni
à plus forte raison de décider de faire comme eux.
Chaque matin, au lever du soleil, vous avez toutes les
conditions pour commencer à vivre la vie intense. Mais il faut d’abord
apprendre à se libérer des convoitises matérielles, car ce n’est qu’en se
contentant matériellement de très peu qu’on peut augmenter l’intensité de la
pensée et du sentiment, et voyager dans l’espace.
Jésus qui
connaissait cette loi l’a exprimée par une image en disant qu’un chameau
passerait plus facilement par le chas d’une aiguille qu’un riche à travers la
porte du Royaume des cieux. En apparence c’est la chose la plus absurde :
comment un chameau, qui est grand et gros, passera-t-il à travers le trou d’une
aiguille, alors qu’un petit maigrichon de riche ne pourra pas franchir une
porte immense ?
Eh bien, la Science initiatique explique que Jésus ne
parlait pas du corps physique mais du corps astral : quand le corps astral est
enflé de toutes sortes de désirs, l’homme ne peut pas entrer dans le Royaume de
Dieu, il n’arrive pas à passer par la porte. Tandis que le chameau, lui, est le
symbole d’un être dont le corps astral est tout petit, car il est sobre, il se
contente d’une très petite quantité de nourriture et d’eau pour traverser le
désert.
Oui, tous les Initiés sont d’accord : plus l’homme est
pris par les affaires, moins il a de conditions pour vivre une vie intense,
moins il arrive à vibrer à l’unisson avec la lumière. Tous ces gens qui ont
envie d’avaler le monde entier, allez les voir! Bien sûr, ils crient, ils
donnent des ordres, ils parcourent le monde dans tous les sens, on ne peut pas
nier qu’ils déploient une grande activité. Mais ce n’est pas la vie intense. La
vie intense ne se manifeste pas par des paroles, des gestes ou des mouvements.
On peut être là,
assis, immobile, et pourtant toucher le cœur de l’univers. Mais vous ne pouvez
comprendre cela qu’en le réalisant. C’est aussi difficile à exprimer que ces
moments où un homme et une femme qui s’aiment échangent dans le silence un
regard qu’ils ne pourront jamais oublier. Aucun geste n’a été fait, aucune
parole n’a été prononcée, mais rien ne pourrait traduire l’intensité de l’amour
qu’ils se sont donné… Tandis qu’un autre se mettra à genoux pour déclarer : «Je
vous aime, je vous adore… Vos yeux, vos cheveux, votre sourire… Je vous
donnerai le Ciel, je mourrai pour vous… » oh là là, quel tapage ! on a envie de
l’envoyer se promener ailleurs. Et moi aussi je suis toujours en train de vous
parler, de vous expliquer, expliquer, expliquer…
Seigneur, quel rôle ! Mais j’attends le jour où je
pourrai enfin ne plus rien vous dire, où nous resterons comme ça, ensemble,
dans un silence extraordinaire… Mais il faut vous préparer. Car vous avez
besoin d’une préparation pour saisir, sentir, capter tout ce que je pourrai
vous donner de cette façon-là.5 Vous voyez, il y a dans ma tête toute une science,
tout un programme d’après lequel je me dirige.
Certains ne sont pas tellement contents : d’après eux je
devrais parler de telle façon, toucher tel sujet, prendre telle décision… Je
sais bien que, dans le monde, les conférenciers tâchent toujours de contenter
les goûts du public, mais dans mon cas, c’est différent : mon programme est
basé sur autre chose que sur les goûts et les préférences de gens qui ne sont
pas toujours éclairés ; et même s’ils sont mécontents, tant pis. Je n’accepte
jamais aucune suggestion de ceux qui me demandent de leur donner des
connaissances livresques. Ils sont trop habitués à n’exercer que leur intellect
sans jamais rien faire ni appliquer: ils ne méditent pas, ne prient pas, ne
font pas d’exercices, ne se transforment pas. Seulement des connaissances : ils
lisent, ils enregistrent, ils s’informent, ils se tiennent au courant de tout
ce qui se passe dans le monde actuellement. Mais ce n’est pas la meilleure
façon d’évoluer et de se libérer, ils le constateront un jour, car ils ne font
rien pour concrétiser, pour appliquer leurs connaissances dans leurs gestes,
leurs actes, leurs comportements. Les gens savent tout, mais ils ne font rien.
Ils savent qu’avec la patience on peut faire des
merveilles, mais ils ne sont pas patients. Ils savent qu’avec la douceur on
obtient des résultats extraordinaires, mais ils ne cessent de se mettre en
colère. Ils savent, ils savent, ils savent… mais quand il faut réaliser ce
savoir, ils trouvent que c’est beaucoup moins intéressant. Bon, qu’ils fassent
comme ils veulent, mais ce n’est pas ainsi qu’ils vont se transformer ; au
contraire, ils vont rester faibles, vulnérables, ternes, maladifs et
malheureux, ils ne connaîtront jamais la vie intense.
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