Nous sommes des graines plantées quelque part dans
le sol spirituel, et sous les rayons du soleil nous pouvons donner des
couleurs, des parfums tellement exquis, que même les divinités seront
extasiées.
Qu’est-ce qu’une fleur ? Elle en sait ni
chanter, ni danser, ni jouer du violon, et pourtant même les chanteurs, les
danseurs, les musiciens s’extasient devant elle… Et si de la même façon nous savons
être comme des fleurs, pourquoi les divinités qui nous sont tellement
supérieures ne viendraient-elles pas s’émerveiller ? Elles diront :
"Oh, quelle gentille fleur" et elles s’occuperont de nous pour nous
rendre encore plus purs, plus lumineux, plus parfumés.
Voici donc le renouveau, la régénération qui
s’approche, et c’est ce processus qui nous intéresse : tout le reste doit
être laissé de côté. Cette période de l’équinoxe de printemps est une des plus
importantes de l’année. Et si on a placé la résurrection de Jésus à ce
moment-là, c’est qu’en réalité il s’agit de la résurrection de toute la nature
qui était déjà fêtée bien avant Jésus. Seulement, au cours des siècles, la lumière
de l’Initiation s’est perdue et les chrétiens ne savent plus comment comprendre
la résurrection.
Dans tous les sanctuaires initiatiques du passé, et
bien avant Jésus, des hiérophantes révélaient à leurs disciples comment ressusciter
pour accéder au rang d’immortels. La résurrection, les Initiés l’ont d’abord
étudiée dans la nature qui a toujours été leur guide. Ils observaient la
nature, et à travers la métamorphose de la chenille en papillon par exemple, ou
du grain qui doit nourrir pour fructifier, ils comprenaient ses leçons.
"Celui qui veut sauver sa vie la perdra",
a dit Jésus. La notion de résurrection est obligatoirement liée à celle de
mort, de désagrégation. Tant que la graine ne meurt pas, elle s’oppose à la manifestation
de cette puissance de vie enfouie en elle. En l’homme, c’est la nature
inférieure qui doit mourir pour laisser la place à l’esprit, à ce principe divin
qui trouve alors la possibilité de se dégager pour agir et tout transformer.
Le secret de la résurrection est là devant nous,
dans la nature, et il attend que nous le comprenions, que nous nous décidons à
mourir consciemment pour qu’il sorte de nous un homme nouveau. Très peu, même
parmi les Initiés, ont réussi à ressusciter pour devenir immortels, parce que
rien n’est plus difficile que de juguler la nature inférieure qui est
extrêmement habile, rusée, et qui sait tout ce qu’il faut faire pour nous embarquer
dans sa voiture. Pour lui échapper, il faut beaucoup de discernement, un amour
inchangeable et une volonté puissante.
Dans certaines initiations du passé, l’épreuve
finale pour le disciple qui avait franchi avec succès les étapes préliminaires était
celle de la mort et de la résurrection. Il était placé dans un sarcophage où il
restait trois jours et trois nuits, surveillé par ses Maîtres qui, à l’aide de
pratiques connues d’eux, le maintenaient dans un état hypnotique ; ils
détachaient de son corps physique ses corps éthérique et astral grâce auxquels
le disciple voyageait dans l’espace. Pendant trois jours il visitait toutes les
régions : l’enfer, le paradis… il regardait, il était étonné, effrayé,
extasié, il touchait la vérité. Quand il revenait, les liens entre ses corps
éthérique et astral et son corps physique étaient d’une nature totalement
différent ; tout ce qu’il avait vu, toutes les impressions qu’il avait
vécues s’étaient enregistrées sans son cerveau, et il pouvait maintenant s’en
souvenir en détail.
Certains mouvements spiritualistes ont gardé ces
rites de mort et de résurrection. Malheureusement dans la majorité des cas ce
n’est plus qu’une comédie, car les Initiés et les grands Maîtres ne sont plus
là. Il y a, excusez-moi, un bourricot dans le sarcophage, entré de gens qui
font semblant de surveiller et de diriger l’opération, et lorsqu’il sort de là,
il n’est pas plus éclairé qu’avant. Ce n’est plus qu’un lointain souvenir de
rites anciens, en attendant que les humains retrouvent un jour le sens sacré
qu’ils possédaient. Mais c’est très difficile : pour arriver à retrouver et à vivre toute cette science, il faut se
dégager des entraves de la nature inférieure, et très rares sont ceux qui
veulent se dégager.
Pour ressusciter et parvenir à l’immortalité, il
existe plusieurs méthodes qui nous sont révélées par les symboles des deux
triangles ; l’un avec la point tournée vers le haut, l’autre avec la
pointe tournée vers le bas. Ces deux triangles représentent les deux processus universels
de l’évolution et de l’involution, l’évolution de la matière et l’involution de
l’Esprit. Ils nous apprennent comment nous devons nous élever jusqu’à la
Divinité pour nous fondre en elle, en même temps que nous devons l’attirer pour
qu’elle vienne habiter et se manifester en nous.
Vous dites : "Seigneur, ce n’est plus moi
qui vis et me manifeste, mais ton Esprit en moi".
Vous vous perdez dans l’espace infini afin qu’il ne
reste plus un atome de vous et qu’Il vienne, Lui, le Puissant, le Grand, le
Fort, occuper votre place… c’est ainsi qu’il faut comprendre la mort qui nous
est demandée du point de vue spirituel ; vous ne détruisez pas le corps
physique, mais seulement le principe en vous qui maintient la mort. C’est le
"Solve" et "Coagula des alchimistes : vous vous diluez,
vous vous fondez dans l’espace et vous demandez que Dieu, qui est l’immensité,
vienne s’incarner en vous. Vous comprenez maintenant comment ces deux triangles
expriment le processus de la résurrection. Ils sont surtout connus sous le nom
d’hexagramme ou sceau de Salomon, mais ce symbole existait déjà bien avant
Salomon.
Evidemment, la véritable résurrection totale,
définitive, de l’être humain, ne se fait pas d’un seul coup, mais
progressivement. Quand vous allumez une bougie, vous êtes sûr que vous pouvez
enflammer la terre entière puisque vous possédez déjà une flamme. De la même
façon, dès le moment où vous allumez une cellule dans votre cœur ou dans votre
cerveau, on peut dire que vous êtes allumé ; même si toutes les autres
cellules en vous ne sont pas encore allumées, elles peuvent l’être. A Pâques,
dans les églises orthodoxes, le pope allume un cierge, puis transmet la flamme
au cierge de son assistant, et ainsi de proche en proche, chacun allumant avec son cierge
celui du voisin, toute l’église est bientôt illuminée.
Voici ce qui peut se produire aussi en vous :
du moment que vous avez allumé une cellule, votre corps entier peut être allumé
et illuminé, à condition bien sûr que la nature inférieure ne vienne pas
s’opposer au processus de régénération. La résurrection définitive sous-entend qu’il
s’est produit déjà plusieurs résurrections...
Donc, mes chers frères et
sœurs, il faut que vous réussissiez à ressusciter au moins une cellule, car
elle est capable d’en allumer une autre à côté d’elle, celle-là une autre… et
c’est ainsi que la lumière se propagera peu à peu dans tout votre être.
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