Depuis des temps très anciens, les hommes ont cherché un langage à la
fois universel et synthétique, et leurs recherches le sont amenés à découvrir
des images, des symboles qui expriment, en les réduisant à l’essentiel, les
réalités les plus riches et les plus complexes.
Vous aussi vous pouvez faire cette expérience. Si vous méditez
longtemps, très longtemps sur un sujet, vous verrez que dans votre
subconscience ou votre superconscience va se cristalliser une forme symbolique,
celle d’un objet ou d’une figure géométrique, qui correspond absolument à
l’idée, à la pensée, à la vérité qui vous préoccupe. D’ailleurs c’est ainsi que
s’expliquent les rêves. Par une partie de son être, l’homme est lié à tout le
cosmos, il vit et vibre avec l’Ame cosmique, l’Ame universelle ; l est
donc en contact avec le monde des archétypes, des principes, des lois. Si vous
méditez sur certaines vérités qui se trouvent très haut dans le plan causal, il
se produit un mouvement dans les profondeurs de votre être et une forme
symbolique apparaît à votre conscience. La réponse à des questions que vous
vous posez peut apparaître aussi sous la forme d’un symbole que vous devez
interpréter.
Pour comprendre comment se processus est possible, il faut savoir que
par sa structure, l’être humain reflète tout l’univers. Tout ce qui est dans le
ciel, dans l’enfer et sur la terre se reflète en lui. Donc, au moment où un
Initié commence à méditer sur un sujet déterminé, il se fait en même temps dans
son for intérieur tout un travail de décantation, de cristallisation autour
d’une ligne de force… et enfin surgit dans son subconscient ou sa superconscience
un symbole qui lui présente le condensé, le résumé de sa méditation. C’est la
Nature qui lui donne la réponse. Si c’était lui qui devait trouver la
correspondance exacte, il n’y arriverait jamais, la réalité est tellement vaste
et multiple. Seule la Nature peut le faire, car pour elle c’est mathématique,
automatique.
Oui, c’est la Nature qui, après avoir opéré un triage, une condensation,
vous présente le symbole comme pour vous dire : "Voilà ; le
sujet sur lequel vous méditez, ce sentiment, cette pensée, cette inspiration…
le voilà exprimé par cette image". Moi, par exemple, pendant des années
j’ai cherché dans mes médiations, mes contemplations, à m’élever très haut afin
d ‘embrasser le monde d’un seul regard, de découvrir une vision synthétique qui
permette de l’apercevoir dans son unité, et l’image qui m’a été présentée est celle
du cône dont la projection géométrique est un cercle avec son point central.
C’est pourquoi je considère cette figure comme un symbole de l’univers. Le
point central est identique au sommet qui maintient et rassemble tout, et c’est
de ce sommet qu’on peut voir l’unité de la vie dans toutes ses manifestations.
Il est important de se pencher sur les symboles, car le symbole est le
langage de la Nature elle-même. Mais pour la majorité des gens, ce langage est
encore indéchiffrable. Vous direz que vous avez lu des livres sur l’interprétation
des rêves…
C’est bien, mais moi je n’ai pas tellement confiance dans ces
livres, car souvent les interprétations ne correspondent pas à la réalité, ce
sont de pures inventions. Parce que telle personne a rêvé d’un serpent, d’un
précipice, ou d’un taureau qui la poursuivait, et qu’il lui est arrivé ensuite
tel accident, on a généralisé la sinisation de ces images. Mais i se peut que, pour
d’autres personnes, ces rêves n’aient pas la même signification. C’est comme les
médicaments : si un médicament a guéri quelqu’un, on le donne à tout le
monde, mais voilà que tout le monde n’est pas guéri.
Vous direz : "Alors, il n’y a pas de correspondance
absolue" ? Si, il y a une correspondance absolue, mais il y a aussi
une correspondance individuelle. Il faut donc connaître la correspondance générale,
mais tenir compte aussi des nuances individuelles, et c’est là qu’apparaissent
certaines différences.
Les images des rêves sont donc un langage, mais le langage des images
n’est pas encore le langage symbolique absolu. Le langage symbolique absolu est
celui des figures géométriques. Les figures géométriques sont comme la
charpente de la réalité, alors que les images ont encore, si l’on peut dire, un
peu de chair, de peau et de muscles. Les rêves sont encore des formes habillées.
Il faut apprendre à voir les symboles dans leur aspect "squelettique"
et pour cela il faut aller beaucoup plus loin et plus haut, là où ils sont
complètement dépouillés, où ils sont réduits à de pures abstractions : des
figures géométriques.
Il en est des symboles comme de l’être humain. C’est un squelette, une
charpente sur laquelle sont venus s’ajouter la chair, les nerfs, les artères,
les veines, la graisse, la peau… Mais quand il meurt, de nouveau il se défait,
tout s’en va, il ne reste que l’essentiel ; le squelette.
Lorsque les Initiés du passé traçaient une ligne verticale ou horizontale,
un cercle, ou un point, et ensuite les combinaient : une croix, un
triangle, un carré, un pentagramme, un hexagramme, ou le serpent qui avale sa
queue… ils mettaient dans chacune de ces figures toute une science éternelle.
Le langage symbolique, qui est le langage universel, représente la quintessence
de la sagesse. Les images appartiennent encore au plan astral, alors que les
symboles géométriques appartiennent au plan causal. Si les cristaux sont considérés
comme de symboles du plan causal, c’est parce qu’ils sont l’expression d’une
géométrie pure. Vous direz : "Mais les cristaux sont des minéraux, et
le règne des minéraux n’est-il pas le moins élevé puisqu’il est le plus
matériel" ? Oui, mais ce qui est en bas est comme ce qui est en haut,
et les cristaux reflètent le monde causal. Donc, ce qui est le plus bas, les
cristaux, les métaux, les pierres, reflètent le monde le plus élevé, le monde
sublime. Je vous l’ai déjà dit : ce qui est en bas est comme ce qui est en
haut, mais inversé.
Celui qui sait s’élever jusqu’à la contemplation d’un symbole dans le
monde des archétypes, sent se produire dans son âme une multitude de mouvements
et de vibrations qui font apparaître à sa conscience tout le monde d’idées et
d’images qui naissent naturellement autour de ce symbole. Le symbole peut donc
être un point de départ qui permet de retrouver à nouveau le monde qu’il
résume. C’est ce qui explique qu’il existe dans la Science ésotérique tant de
figures et de pentacles. Pour les initiés ce sont des moyens de retourner à nouveau
vers ces régions dont le symbole était le résumé, de se lier à elles et de
goûter leur existence.
Donc, de même que le monde divin de la pensée peut se cristalliser dans
des symboles, de même en diluant ces symboles, c’est à dire en les ressuscitant
et en les vivifiant dans son âme, on peut découvrir et puiser toutes les richesses
qu’ils contiennent. On raconte que lorsque Pythagore voulait éprouver ceux qui
désiraient devenir ses disciple s, il les mettait dans une pièce avec seulement
une petite cruche d’eau et un morceau de pain, et i leur donnait un symbole à
déchiffrer ; un triangle ou un cercle par exemple… Il savait que celui qui
connaît les méthodes peut s’élever très haut et voir la correspondance d’un
symbole dans le monde des idées.
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