Ne
peut-on arranger les affaires ? Que faire ? Des sacrifices.
Le
sacrifice est une force ; voilà la grande idée devant laquelle notre
personnalité doit s'incliner. Il est le moyen de résoudre les questions. Cessez
de vous occuper constamment de votre propre vie, de vos propres avantages, et
fixez-vous un idéal si grand et si lumineux qu'il engloutira les minuscules
soucis quotidiens. L'idéal effacera les petites choses auxquelles vous vous
heurtez dans la vie de tous les jours.
J'ai reçu une lettre.
Une
dame me raconte que son mari la met en colère et qu'alors elle le bat. "Je
ne sais pas pourquoi cela ne s'arrange pas entre lui et moi".
Je
lui ai dit:
"Pouvez-vous me promettre de ne plus le battre ?" Elle dit oui et
elle essaya, mais bientôt tout recommença comme avant. Elle vint se plaindre
auprès de moi et je lui reprochai de n'avoir pas été capable de tenir sa
promesse. Elle déclara que son mari devait avoir une maîtresse, tout en me
demandant si c'était vrai.
Que
répondre ? Si je dis oui, je jette de l'huile sur le feu. Donc je lui dis de ne
pas penser à cela, que son mari est malade et qu'il faut le soigner avec amour
comme un enfant. Obstinée, elle m'écrit maintenant: "Vous m'avez dit sur
moi des choses extraordinaires que personne ne m'avait révélées, mais je ne
comprends pas que vous vous trompiez tellement au sujet de mon mari".
Pauvre
femme ! Elle ne pense qu'à elle-même ; impossible d'échapper à ses histoires à
elle et son mari, son mari et elle. Je lui ai conseillé d'étudier quelque chose,
d'avoir dans sa tête d'autres idées....Elle se déclare changée, et pourtant son
mari occupe toute sa cervelle!
La
vie personnelle est une chose minuscule. Il faut commencer à l'effacer de vos
préoccupations. Vos petits problèmes, que sont-ils en regard des études
magnifiques que vous avez commencée dans l'Enseignement ? Quand vous
mettrez-vous vraiment à ce travail ?
Jamais,
si vous gardez encore et toujours votre regard tourné sur vous-même.
Vous
êtes englouti sous un monceau de choses insignifiantes. Cessez de vous centrer
sur vous, votre conjoint, votre prestige...Croyez-vous que les astres fixent
leur regard sur votre vie familiale ? Vous voudriez qu'ils ne voient que vous
dans le cosmos ! Mais vos petites affaires, ils s'en moquent bien, ils les
ignorent. Tant que vous ne consacrez pas votre pensée et votre attention à
étudier et approfondir des choses magnifiques, vous stagnerez dans la région
des insectes, vous resterez des pygmées. Et vous serez écrasés sans pitié.
Voilà l'exacte vérité. Occupez-vous donc de ce qui vous dépasse, de ce qui est
au-dessus de vous.
Quand
on commence à méditer, à étudier sérieusement, à prier, à s'observer aussi, on
découvre qu'on a un conjoint magnifique, plein de qualités. Sinon on restera
tout absorbé par cette idée fixe du conjoint que l'on critique, et cette idée
vous engloutira et vous anéantira.
Que
de femmes splendides s'anéantissent elles-mêmes en exigeant tout de leur mari,
et en ne s'intéressant à rien d'autre! Si elles acceptaient de soigner, d'aider
ce mari comme elles le feraient d'un malade, elles pourraient gagner le paradis.
De même si le mari pensait que sa femme a besoin d'être comprise, soutenue,
aidée, il la supporterait, il l'aimerait, il deviendrait un "martyr"
et toucherait à la vie éternelle et au paradis, lui aussi. Mais qui veut du
martyre?
A
ceux qui acceptent le martyre, l'Église promet une statue devant laquelle les
fidèles s'agenouilleront en lui allumant un cierge et ils feront des prières.
Êtes-vous de ceux qui vivent pour être canonisés, qui peuvent dire:
"Seigneur, souviens-Toi de moi quand Tu iras dans le Royaume de
Dieu?"
Le Christ vous répondra: "Tu seras avec
Moi aujourd'hui dans le paradis".
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