Pensée du Maître: « Quand un
prédicateur monte en chair ou sur une estrade pour prêcher, il faut qu’il ait
rejeté et nettoyé des dépôts de son estomac, de son cœur, de son intellect. Il
ne doit parler qu’après. »
Ici
le Maître veut dire que quand on est méchant, irrité, négatif, il ne faut pas
prêcher les autres. Il cite le cas d’un évêque bulgare qui menaçait toujours
ses ouailles d’êtres brûlés dans le feu de l’enfer. Ses auditeurs finirent par
constater que son état n’était pas normal et ils le poussèrent à se soigner.
Après une cure et sa guérison, cet évêque ne parlait plus que de bonté, de
l’amour de Christ. Toutes les menaces qu’il proférait auparavant provenaient
des déchets qui étaient accumulés en lui.
Le
Maître dit que ce qu’on exprime dépend beaucoup de l’état de l’estomac. Il
faut donc se libérer des déchets et l’on pensera autrement. C’est
pourquoi le jeûne, l’eau chaude, les lavages sont magnifiques. Ils nettoient le
cerveau. Que disent ceux qui ne sont pas nettoyés et qui cependant parlent à la
foule ? Ils égarent le peuple parce qu’ils ne sont pas purifiés.
Le
bien a une tendance vers le mal et le mal vers le bien. Voilà pourquoi celui
qui veut vivre sur la terre doit avoir des amis très méchants et les méchants
doivent avoir des amis très bons. Cette loi est très différente dans le Ciel,
mais sur la terre elle est ainsi. Voilà pourquoi Christ choisissait les
publicains ; s’il avait agi autrement il n’aurait pu réussir. Celui qui ne veut
fréquenter que des êtres magnifiques ou pareils à lui-même rencontrera de
grands malheurs dans sa vie, parce qu’il faut absolument que les échanges se
réalisent.
Vous
savez combien l’échange est répandu dans la nature, les savants aiment les
ignorants, les médecins recherchent les malades, les malades cherchent les bien
portants, les laids poursuivent les beaux et inversement les beaux aiment le
repoussoir des laids. Celui qui ne travaille pas d’après cette loi sera
malheureux.
La
jolie femme qui ne veut fréquenter que de jolies femmes a des histoires avec
toutes. Les riches qui ne fréquentent que des riches connaissent les jalousies,
les tristesses, les discussions, tandis que s’ils vont vers des pauvres ils
leur apporteront quelque chose, ils les entourent, les caressent et se sentent
heureux à cause des pauvres. Que dire des pauvres qui ne rencontrent que des
pauvres. S’ils fréquentent parfois la maison des riches ils se sentent heureux
de l’honneur qu’on leur fait. Si les savants, les sages ne rencontrent pas
d’ignorants qu’ils puissent éclairer, ils ne se sentent pas heureux, tandis que
s’ils en approchent ils sont joyeux de les avoir aidés.
On
m’a critiqué de ne pas rechercher les grands pontifes. Tout le monde évite les
ouvriers parce qu’on se sent diminué de les fréquenter. Pourquoi ceux qui
agissent ainsi sont-ils malheureux bien qu’ils aient pour amis les grandes
valeurs des universités ?
Parce
qu’ils ne réalisent aucun échange, qu’il n’y a aucune vie entre eux et leurs
amis. Si dans un marché il ne se fait plus d’échanges, la vie s’arrête. Si
entre nous et la nature, les échanges cessent, tout est fini. Nous rejetons
l’air vicié et la nature le prend disant qu’il est salutaire aux arbres.
Ceux-ci disent: « Donnez-nous de l’acide carbonique, il est bon pour
nous. » Si l’on ne fournit pas ce gaz c’est la mort des végétaux. Or,
j’agis d’après cette loi afin de ne pas être malheureux. Je recherche les êtres
les plus simples parce qu’ils sont les plus véridiques, plus proches de la
nature que les autres.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire