La jeunesse est pleine de vie, de fraîcheur, d’élans et d’aspirations
magnifiques : comment ne pas l’aimer ? La question est seulement de
savoir ce qu’elle va faire avec cet extraordinaire bouillonnement d’énergies
qui débordent en elle.
Puisqu’il existe des correspondances entre la vie de l’homme et celle
de la nature, on peut dire que les années de la jeunesse sont comparables à la
période de formation de la terre. A ce moment-là, il y a des millions d’années,
aucune vie organisée n’était encore possible, car tout n’était qu’éruptions
volcaniques et matériaux en fusion. Il a fallu que ces mouvements et ces forces
s’apaisent pour que la terre commence à devenir enfin un lieu de séjour pour
les plantes, les animaux et les hommes.
Eh bien, la jeunesse vit intérieurement dans cet état primitif de la
terre ; ses énergies qui ne sont encore ni apprivoisées, ni contrôlées
provoquent toutes sortes de manifestations désordonnées et contradictoires.
Elle ressent tout avec excès, les attractions et les répulsions, les enthousiasmes
et les révoltes ; et les élans généreux, créateurs, sont souvent suivis
par des sentiments de dégoût, des besoins de tout détruire, jusqu’à vouloir se
détruire soi-même. Rien de solide ne peut être édifié sur un sol aussi instable.
L faut donc que la jeunesse introduise en elle un peu de mesure, de contrôle,
d’harmonie, pour devenir une terre où pourront vivre des plantes, des animaux
et des hommes – symboliquement parlant.
Car c’est cela le passage de la jeunesse à l’âge adulte ; le
passage d’une vie inorganisée, instable, chaotique, à une vie riche, pleine,
bénéfique pour soi-même et pour les autres. Ceux qui s’imaginent que devenir
adulte c’est perdre sa jeunesse, c’est à dire abandonner tout ce qu’i fait le
charme, le jaillissement et la vie, sont dans l’erreur. Etre jeune est une
chose, et garder sa jeunesse en est une autre. Ce que les jeunes possèdent, ce
sont des forces vives, des matériaux tout neufs sur lesquels ils doivent travailler
consciemment pour construire leur existence. S’ils ne travaillent pas, que se
passera-t-il ? Etant donné qu’au fur et à mesure des années ils perdent
forcément de cette vitalité, s’ils se sont laissés aller à leurs caprices, à
leurs instincts, sans essayer d’y voir clair et de mettre un peu d’ordre en eux
pour maitriser leurs énergies, eh bien, quand ils parviendront à l’âge adulte,
ils seront semblables à des sols stérile s, à des terres dévastées.
Si l’on voit tant de conflits entre les jeunes et les adultes, cela
vient de ce que les adultes ont vécu leur jeunesse inconsciemment, passivement,
sans faire aucun travail intérieur pendant cette période, alors ils se sentent maintenant
appauvris et éprouvent de la rancune à l’égard des jeunes qui possèdent ce qu’eux-mêmes
n’ont plus. Quant aux jeunes, lorsqu’ils voient tous ces adultes tellement
prosaïques, desséchés, ramollis, évidemment ils les critiquent, se moquent
d’eux ou se révoltent, et cette situation crée peu à peu des problèmes
insolubles. Eh bien, moi je conseille aux jeunes de laisser les adultes tranquilles
et de commencer à faire un formidable travail intérieur d’organisation, de
contrôle, d’harmonisation, afin d’arriver à apporter, eux, quelque chose de
mieux. Et s’ils le veulent vraiment, ils le peuvent.
D’ailleurs, depuis quelques années, on voit la jeunesse se mêler des
affaires publiques : des garçons, des filles très jeunes se prononcent sur
la société, la vie du pays, les événements mondiaux, et ils s’organisent pour
que leur parole ait du poids. C’est nouveau, on n’avait jamais vu ça avant.
Oui, et c’est un signe des temps. Les nouveaux courants qui commencent à se
déverser sur le monde, se frayent le chemin à travers la jeunesse. Nous entrons
dans une ère nouvelle, l’ère du Verseau, et ses influences se font déjà sentir.
Pour le moment, bien sûr, on assiste à des manifestations parfois désordonnées
et c’est normal, ce sont des essais, et les essais s’accompagnent tous de
heurts, de chocs. Mais après quelque temps, tout se mettre n place et on pourra
voir des changements. Ce que seront ces changements, cela dépend des jeunes.
Puisqu’ils ont pris la parole et que beaucoup d’adultes sont d’accord pour la
leur laisser, c’est à eux de bien réfléchir à ce qu’ils demandent.
Si les jeunes demandent eux aussi la facilité matérielle, les plaisirs,
eh bien qu’ils ne se fassent pas d’illusions, cela n’est rien de tellement nouveau
sous le soleil, c’est ce que réclament les humains depuis qu’ils existent et ce
n’est pas très glorieux. S’ils ne demandent rien de mieux, ils ressembleront
bientôt à tous ces adultes qu’ils sont en train de critiquer. "Mais alors,
direz-vous, que devrons-nous demander" ?
Bous devez demander d’être instruit. Et être instruit, ce n’est pas
seulement acquérir des connaissances qui vous permettent d’obtenir des diplôme
set d’avoir un métier. Etre instruit, c’est recevoir cette lumière grâce à
laquelle on avance de plus en plus sur le chemin de la liberté, de la force, de
la beauté, de l’amour… sur le chemin de la vraie vie.
Et pour faire accepter ses réclamations, la jeunesse doit trouver aussi
la bonne attitude. Ce n’est pas en hurlant, en gesticulant, en se montrant
grossier et violent, que l’on convainc les autres d es on bon droit. Je
voudrais voir se lever enfin une jeunesse devant qui tous seraient obligés de
capituler. Oui, elle n’aurait même rien à dire, elle ne ferait que se présenter,
et son idéal, sa pureté, son rayonnement feraient capituler le monde entier,
rien ne pourrait lui résister !
Bien sûr, la jeunesse n’a pas le pouvoir d’imposer immédiatement sa
volonté, mais elle peut au moins commencer par dire non à ceux qui essaient de
l’embarquer dans des voies tortueuses. C’est pourquoi elle doit se montrer
d’abord très vigilante et faire un triage dans tout ce qu’on lui propose,
sachant qu’elle est une proie facile pour tous ceux qui ont des intérêts pas
très catholiques à défendre. Combien de gens sont à l’affût de ce qui peut
attirer les jeunes dont les instincts et les désirs sont en train de s’éveiller,
et s’empressent de l’offrir à leur convoitise. Cela commence par les fabricants
de jouets qui favorisent l’instinct d’agressivité des jeunes garçons avec des
armes ou des jeux qui imitent la guerre. Et cela continue plus tard, avec
toutes sortes d’objets ou d’activités tout à fait inutiles ou même nuisibles dont
les adolescents n’auraient eux-mêmes aucune idées s’ils ne les voyaient pas
affichés partout dans les vitrines des magasins et vantés par la publicité.
Eh bien, ces gens-là sont coupables d’induire la jeunesse en erreur.
Car d’abord ils suscitent chez elle des besoins matériels qu’elle n’a pas la
possibilité de satisfaire, et cela entraîne des frustrations, et même le désir
d’obtenir malhonnêtement ce qu’il ne peut obtenir honnêtement. Ensuite, en
essayant de lui faire croire qu’elle a absolument besoin de tout ça pour se
sentir bien et épanouie, ils la détournent de la véritable recherche du bonheur
et du sens de la vie. Car le bonheur, le sens de la vie ne se trouvent que dans
une ouverture au monde spirituel. C’est là seulement que l’on se sent nourri,
apaisé, renforcé.
Et ça va même très loin cette affaire-là puisqu’il y a de plus en plus
de criminels qui profitent de la curiosité des jeunes ou de leur malaise, pour
leur proposer de la drogue. Avec cette drogue, ils font d’eux des esclaves, des
épaves, ou ils les tuent, mais qu’est-ce ça leur fait, du moment qu’eux gagnent
de l’argent. Tous les moyens sont bons pour s’enrichir…..
Vous penserez sans doute que vous ne courrez aucun danger, vous, de
recevoir les propositions alléchantes d’un magicien… peut-être pas sous cette
forme, bien sûr, mais il y a tellement de façons de vendre son âme au diable.
Il n’est pas nécessaire de faire un pacte avec lui, comme il est raconté dans
les livres de sorcellerie ; il suffit d’obéir à des mobiles intéressés et
égoïstes pour perdre chaque fois un peu de la lumière de son âme.
C’est pourquoi je conseille aux jeunes de bien étudier chaque proposition
qu’on leur fait. Que ce soit des objets, des vêtements, des musiques, des
activités, des idées, il faut qu’ils cherchent tout d’abord à se rendre compte
de la nature des penchants que l’on cherche à favoriser en eux. Qu’ils n’oublient
pas qu’ils sont encore comme une terre en formation ; et s’ils sentent
qu’on les pousse vers les gains et les succès faciles, ou la violence, ou le
désespoir, etc. qu’ils sachent que ce sont des forces destructrices et qu’ils
se détournent ! S’ils veulent vraiment faire mieux que les adultes et
créer un monde nouveau, qu’ils n’acceptent que ce qui leur donne le goût de
construire en eux et autour d’eux quelque chose de bon, de beau, de pur, de
fort !
Les livres de Omraam Mikhaël Aïvanhov
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire