Vous allez rendre visite à une famille et dès l’entrée,
vous êtes assailli par le tapage : les chiens aboient, les enfants se
chamaillent et pleurent, la radio ou la télévision hurle, les parents crient,
les portes claquent… En vivant continuellement dans tout ce bruit, comment les gens
n’auraient-ils pas le système nerveux malade ?
Sur les routes, dans les villes, les usines et les lieux
de travail, il n’y a que du bruit. Dans la nature on trouve de moins en moins de silence, et même le ciel maintenant
est devenu bruyant. On se demande où aller pour avoir enfin le silence…
C’est pourquoi, quand vous venez à nos réunions, je vous
demande d’être attentifs à faire le moins de bruit possible : à Izgrev, Le Bonfin, tous les autres
Centres fraternels sont des lieux où vous venez pour trouver des conditions que
vous n’avez pas dans la vie courante, afin de vous régénérer et de faire un
travail spirituel. Alors je vous en prie, essayez de ne pas transporter ici les
bruits du monde ordinaire.
Je sais, au début cela paraît difficile pour
certains ; ne pas faire de bruit n’est pas la préoccupation principale des
humains : ils parlent fort, crient, bousculent les objets ...
L’idée
ne leur vient même pas que ce comportement pourrait être nuisible pour eux et pour
les autres. Comme ils sont, ils se manifestent ; ils se trouvent très
bien, comme ça leur entourage n’a qu’à les supporter ! Eh bien, voilà une
forme d’égoïsme très préjudiciable pour l’évolution. Oui, attention, il faut au
contraire vieller à ne pas déranger les autres avec le bruit, c’est ainsi qu’on
devient conscient et qu’on développe de nombreuses qualités : la
délicatesse, la sensibilité, la bonté, la générosité, l’harmonie ... Et on
sera le premier à en bénéficier. Il faut bien voir l’importance du lien qui
existe entre une attitude et tout le reste de l’existence.
Moi, j’ai besoin du silence. C’est seulement dans le
silence que je m’épanouis et trouve les conditions pour mon travail. Le bruit
est pour moi impossible à supporter, il me fait fuir. Quand j’entends du bruit,
je n’ai qu’une envie, c’est de tout laisser et de partir le plus loin possible.
Bien sûr, ceux qui viennent ici pour la première fois sont un peu déroutés par
ce silence, ils n’en ont pas l’habitude, ils se demandent : "Mais où
suis-je tombé ? On se croirait dans un couvent". Pourquoi cela un
couvent ? Le silence n’appartient pas au couvent, il appartient à la
nature, à tous les sages, à tous les Initiés et à tous les gens sensés.
Plus on est évolué, plus on a besoin de silence. Etre
bruyant n’est donc pas un bon signe. Combien de gens font du bruit pour qu’on
les remarque. Ils parlent fort, rient, entrent sans précaution dans une salle
quand tout le monde est déjà installé, claquent les portes, heurtent ou
bousculent des objets afin seulement d’attirer l’attention. Faire du bruit est
pour eux une façon de s’affirmer, de montrer qu’ils sont là. Eh bien, il faut
qu’ils sachent que les tonneaux vides sont ceux qui font le plus de
bruit : alors là, on remarque immédiatement leur présence. Oui, combien de
gens sont comme des tonneaux vides : ils vont partout en faisant un tapage
assourdissant qui révèle leur insuffisance, leur médiocrité.
J’observe les gens et leur comportement me révèle immédiatement
leur éducation, leur caractère, leur tempérament, leur degré l’évolution. Tout
est dit dans la façon dont ils se présentent et parlent. Certains parlent comme
pour couvrir, pour cacher quelque chose, comme s’ils redoutaient que le silence
puisse révéler ce qu’ils voudraient justement camoufler. A peine vous les
rencontrez, il faut qu’ils racontent immédiatement toutes sortes d’histoires
pour imposer une certaine idée d’eux-mêmes, des autres ou des événements. Vous
direz : "Mais ils parlent pour faire connaissance" … Je veux
bien, mais pour faire connaissance le silence est parfois plus éloquent que la
parole ! Oui, en vivant ensemble quelques minutes dans le silence, on se
connaît mieux qu’en poursuivant un long bavardage inutile.
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