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dimanche 30 août 2015

Entre Bruit et Silence


Vous allez rendre visite à une famille et dès l’entrée, vous êtes assailli par le tapage : les chiens aboient, les enfants se chamaillent et pleurent, la radio ou la télévision hurle, les parents crient, les portes claquent… En vivant continuellement dans tout ce bruit, comment les gens n’auraient-ils pas le système nerveux malade ?

Sur les routes, dans les villes, les usines et les lieux de travail, il n’y a que du bruit. Dans la nature on trouve de moins  en moins de silence, et même le ciel maintenant est devenu bruyant. On se demande où aller pour avoir enfin le silence…



C’est pourquoi, quand vous venez à nos réunions, je vous demande d’être attentifs à faire le moins de bruit possible : à Izgrev, Le Bonfin, tous les autres Centres fraternels sont des lieux où vous venez pour trouver des conditions que vous n’avez pas dans la vie courante, afin de vous régénérer et de faire un travail spirituel. Alors je vous en prie, essayez de ne pas transporter ici les bruits du monde ordinaire.

Je sais, au début cela paraît difficile pour certains ; ne pas faire de bruit n’est pas la préoccupation principale des humains : ils parlent fort, crient, bousculent les objets ...

L’idée ne leur vient même pas que ce comportement pourrait être nuisible pour eux et pour les autres. Comme ils sont, ils se manifestent ; ils se trouvent très bien, comme ça leur entourage n’a qu’à les supporter ! Eh bien, voilà une forme d’égoïsme très préjudiciable pour l’évolution. Oui, attention, il faut au contraire vieller à ne pas déranger les autres avec le bruit, c’est ainsi qu’on devient conscient et qu’on développe de nombreuses qualités : la délicatesse, la sensibilité, la bonté, la générosité, l’harmonie ... Et on sera le premier à en bénéficier. Il faut bien voir l’importance du lien qui existe entre une attitude et tout le reste de l’existence.

Moi, j’ai besoin du silence. C’est seulement dans le silence que je m’épanouis et trouve les conditions pour mon travail. Le bruit est pour moi impossible à supporter, il me fait fuir. Quand j’entends du bruit, je n’ai qu’une envie, c’est de tout laisser et de partir le plus loin possible. Bien sûr, ceux qui viennent ici pour la première fois sont un peu déroutés par ce silence, ils n’en ont pas l’habitude, ils se demandent : "Mais où suis-je tombé ? On se croirait dans un couvent". Pourquoi cela un couvent ? Le silence n’appartient pas au couvent, il appartient à la nature, à tous les sages, à tous les Initiés et à tous les gens sensés.

Plus on est évolué, plus on a besoin de silence. Etre bruyant n’est donc pas un bon signe. Combien de gens font du bruit pour qu’on les remarque. Ils parlent fort, rient, entrent sans précaution dans une salle quand tout le monde est déjà installé, claquent les portes, heurtent ou bousculent des objets afin seulement d’attirer l’attention. Faire du bruit est pour eux une façon de s’affirmer, de montrer qu’ils sont là. Eh bien, il faut qu’ils sachent que les tonneaux vides sont ceux qui font le plus de bruit : alors là, on remarque immédiatement leur présence. Oui, combien de gens sont comme des tonneaux vides : ils vont partout en faisant un tapage assourdissant qui révèle leur insuffisance, leur médiocrité.

J’observe les gens et leur comportement me révèle immédiatement leur éducation, leur caractère, leur tempérament, leur degré l’évolution. Tout est dit dans la façon dont ils se présentent et parlent. Certains parlent comme pour couvrir, pour cacher quelque chose, comme s’ils redoutaient que le silence puisse révéler ce qu’ils voudraient justement camoufler. A peine vous les rencontrez, il faut qu’ils racontent immédiatement toutes sortes d’histoires pour imposer une certaine idée d’eux-mêmes, des autres ou des événements. Vous direz : "Mais ils parlent pour faire connaissance" … Je veux bien, mais pour faire connaissance le silence est parfois plus éloquent que la parole ! Oui, en vivant ensemble quelques minutes dans le silence, on se connaît mieux qu’en poursuivant un long bavardage inutile.


 Les livres de Omraam retranscrits par Francesca 

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