Dans une ville il y a de très nombreux corps de métier : nettoyeurs,
mendiants, égoutiers, menuisiers, maçons, artisans, professeurs, médecins, etc.
Il y a des métiers épouvantables. Les autorités ont déjà prévu combien d'hommes
doivent remplir chacune des fonctions de la ville.
Le nombre de nettoyeurs, de médecins, etc. est fixé d'avance. Leur
nombre d'heures de travail, leur tenue, leurs occupations, leur salaire, tout
est déterminé. Mais qui jouera ces rôles ? On choisit les hommes, on les
cherche pour les désigner selon leurs capacités et qualifications. On cherche
des hommes qui acceptent les rôles proposés. On les prend comme conducteurs.
Ni pour les bonnes ni pour les
mauvaises choses il n'a été fixé qu'elles devaient être accomplies par des
êtres déterminés. Elles sont prévues au-dessus des individus, exactement comme
dans les différents domaines sociaux, on prévoit à l'avance tant de directeurs,
d'employés, d'ouvriers, sans les nommer, sans savoir qui occupera ces
fonctions. On sait seulement combien il doit y avoir de rois, de médecins,
d'égoutiers. Il n'y a place que pour un directeur, mais on ne sait pas encore
qui le sera.
Vous voyez que notre vie personnelle n'a pas été fixée comme devant
être celle d'un destructeur ou d'un conducteur. Ce n'est nullement la volonté
de Dieu que nous soyons assassins ; mais quelqu'un doit l'être.
Si nous sommes très peu nombreux à pouvoir jouer ce rôle et si notre
vie y correspond, on nous choisira. Il y a des êtres préparés pour jouer tel ou
tel rôle, parce qu'ils se sont préparés eux-mêmes par la vie qu'ils ont vécue.
Quelqu'un figure parmi les assassins éventuels parce qu'il est préparé depuis
longtemps par lui-même et non par Dieu. C'est très subtil.
Dieu n'y est pour
rien. S'il en était autrement, que penser de la
justice de Dieu ? L’Église qui ne connaît pas ces choses, a imaginé un Dieu
arbitraire qui fait naître certains hommes bossus ou malheureux et d'autres
beaux et glorieux. Cela est injuste; ceux qui prennent la peine de réfléchir
sérieusement sur la question ne peuvent l'accepter ou le croire. Dieu dit:
"Il me faut tant d'ouvriers, de ministres, d'anges et d'archanges".
Les candidats se présentent et parmi eux on choisit. Il y a des
candidats pour la pureté ou pour l'impureté, pour la sainteté ou pour la
guillotine. Deviendra-t-on le roi? Il ne suffit pas de se présenter en se
déclarant capable de ceci ou cela! Si l'on réfléchit, on comprendra la
profondeur de la justice de Dieu.
Cette même vérité est liée aux prédictions de Nostradamus. Comment
Nostradamus a-t-il pu prédire l'heure de la naissance de certains êtres et même
leur nom avec les détails de leur vie ? Par contre, il ne disait pas qui
seraient ces personnages non encore formés, semblables à des grains dans le
grenier, non encore semés.
Nostradamus lisait que la destinée prescrivait tel roi ou tel bourreau
pour faire ceci ou cela, et c'est cela qu'il prédisait. Une lacune existait
quelque part, et les projets de Dieu, pour la combler, étaient déjà formés et
écrits dans les étoiles. Nostradamus lisait cela, mais ne s'occupait pas des
personnes qui, elles, n'étaient pas encore nées. Il voyait simplement que
d'après les prescriptions de la destinée il y aurait ici un gouverneur, là un
roi ou un malfaiteur pour accomplir telle chose.
Les actes étaient déjà écrits, comme les rôles des pièces de théâtre,
sans que l'on sache encore quels acteurs les joueront.
Les artistes n'étaient pas encore au monde lorsque Nostradamus parlait
de leur rôle futur; et cela ne le préoccupait pas.
Tous les acteurs prêts à jouer un drame prévu se trouveront
présents en temps voulu. Tous les actes sont écrits d'avance, ils doivent être
joués, mais c'est seulement sur le moment qu'on trouve des artistes pour les
jouer. Les événements à venir sont tracés, les personnages n'existent pas
encore ; les acteurs futurs entreront un jour dans leur rôle. Ce sont les
artistes qui choisissent les rôles qui leur conviennent. Si les individus
étaient fixés d'avance, la liberté existerait-elle? Elle n'existe pas pour le
rôle. Si l'on joue Roméo et Juliette, celui qui accepte le rôle doit prononcer
des paroles déterminées et non celles de son choix. Voilà comment se concilient
la liberté de l'homme et les projets de Dieu. Le rôle, les projets de Dieu ne
peuvent être modifiés, mais les acteurs se déterminent eux-mêmes.
Il était écrit qu'il y aurait un Judas ; c'était obligatoire, mais cela
aurait pu être un autre que l'Iscariote. Celui-ci aurait pu refuser le rôle. Le
Christ savait que ce drame était écrit d'avance mais Judas ne savait pas qu'il
serait l'acteur. Le Christ a vu que Judas choisissait de jouer ce rôle, mais il
n'a rien pu faire pour l'en empêcher, car le drame devait être joué. La liberté
est en nous, mais pas dans les rôles eux-mêmes. Il faut qu'un crime s'accomplisse
à Paris, déterminé depuis vingt-cinq millions d'années, mais l'exécutant n'est
pas encore fixé; celui qui a vécu une vie qui le prédispose tout à fait à
accomplir cet acte sera choisi au dernier moment. La destinée choisit tel homme
pour être assassin parce qu'il s'est préparé pour l'être.
Ces connaissances peuvent vous sauver de beaucoup de faux jugements.
Cette question est très profonde et philosophique, il faudrait en parler
longuement pour montrer où s'étend notre liberté et où elle s'arrête. Nous
sommes libres avant d'avoir accepté de jouer un rôle, mais dès que nous avons
revêtu le costume requis, nous ne pouvons plus le quitter sans en payer les
conséquences. Si vous vous inscrivez à l'université, on vous oblige à étudier.
Personne n'est préalablement et définitivement marqué pour être méchant,
criminel, assassin. Chacun peut être choisi pour un autre rôle; mais une fois
le rôle accepté, c'est fini, il faut le jouer. Cela explique beaucoup de
choses. Vous êtes monté sur un train ou un bateau. Dans les limites de ces
véhicules, vous êtes libre, vous parlez, marchez, mangez, vous vous amusez et
travaillez à votre gré. Mais le véhicule est en marche dans une direction
déterminée, vous êtes dirigé malgré vous vers un lieu désigné.
Message-Audio de Omraam Mikhaël
Aïvanhov
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