Je vois que plusieurs parmi vous se sentent fatigués et disent : "J'ai fait des sacrifices, des efforts, mais à quoi cela servira-t-il ? Cela suffit. Pourquoi me faire des illusions puisque Darwin dit qu'il n'y a que la loi de l'égoïsme, du carnage ? Les poissons se mangent entre eux partout dans les eaux. Dans les forêts les fauves se ravagent, s'engloutissent mutuellement. Jetons un regard sur les sociétés: partout les hommes s'entre-tuent. On ne voit partout que lutte, colère, violence, guerre, cruauté. Pourquoi, moi tout seul, dois-je faire une exception ?
Luttons plutôt des deux pieds et des deux mains; donnons des coups partout. C'est de cette façon que nous réussirons". Tout le monde pense de cette manière; parlez avec n'importe qui pour vous en convaincre. Pour tous l'évidence est que l'égoïsme et la méchanceté règnent en tous lieux. Et ils ne veulent pas être bêtes plus que les autres. Tout cela est vrai.
Mais on ne voit que...ce qui se voit.
Ce qui se voit, c'est le plus mensonger, le plus trompeur, ce n'est que la moitié de la vérité. Sur terre nous ne voyons que le côté terrestre de la vie, et c'est l'égoïsme qui règne à ce niveau. Jetons aussi un regard en haut, nous verrons alors qu'il n'y a pas que la terre. Il y a aussi le soleil. C'est l'autre moitié de la vérité.
Tandis que tous les animaux et les hommes ne font qu'absorber, engloutir, prendre, ravager, le soleil ne fait que briller, rayonner, projeter, donner, se sacrifier. Pourquoi?
Pour nous faire vivre, pour nous faire penser et être heureux.
Aurions-nous encore la vie et le bonheur si il n'existait pas une autre loi, qu'on ne voit pas, si il n'existait pas une vie sublime ? Quelle est donc cette autre loi ?
- Celle de l'amour. Ce n'est pas la loi de la terre, c'est celle du soleil. Si on ne regarde pas plus loin que la terre, on tire des conclusions fausses.
Tout ce qui vit, se meut et se réjouit puise son existence à une source, à une autre entité. Sans la loi du sacrifice, il ne peut recevoir ni la vie, ni la joie. Vous êtes belle, savante, intelligente ; et vous oubliez que vous le devez à d'autres.
Combien d'êtres se sont sacrifiés afin que vous puissiez être ce que vous êtes aujourd'hui ? On parle de lutte, d'égoïsme, mais c'est 50% de la vérité. Cette vérité n'est que partielle. Pour être raisonnable et sage, il faut tout considérer, les deux moitiés. Tous ceux qui se trouvent sur la terre (dans la matière), ne pensent qu'à prendre, à boire, à manger, à s'amuser, sans penser que d'autres êtres soutiennent les créatures terrestres, les aiment, sont patients et attentifs envers elles, attendent qu'elles deviennent des esprits raisonnables et adultes. Au long d'une existence, l'homme passe par les mêmes phases.
L'enfant vit dans la loi de la lutte, de l'égoïsme. Il ne réfléchit pas beaucoup, il ne se dit pas qu'il doit aider ses parents, il ne pense qu'à manger et boire, à dormir, tirer les cheveux des autres, pousser des cris. Il n'a pas encore atteint la loi du sacrifice. C'est la mère qui suit cette loi ; elle est plus raisonnable que l'enfant et lui dit: "Mon petit, je vais te nourrir, ne pleure pas, sois sage, etc..." Elle se plaint de l'égoïsme de son petit, mais elle l'appelle "mon mignon". Elle voit combien peu il pense à elle, et elle en est contente parce que cela lui permet de manifester la loi d'amour. Elle a la foi et l'espérance. Elle pense: "Mon enfant est tout petit, mais il deviendra un roi, un grand musicien, un saint, il vaincra le monde entier". Parfois le mignon devient un voyou, ce qui n'empêche pas sa mère de penser de lui de belles choses. Elle a la foi, l'espérance, l'amour et ne pense qu'à son enfant.
Avant que l'enfant n'existât, la mère existait ; avant la terre, le ciel ; avant la loi de l'égoïsme et de la méchanceté celle de la bonté, de la beauté, de la lumière. Tous disent: "Je sais bien que la mère existait avant son enfant". Alors si la mère précède l'enfant, comment pouvons-nous nier qu'il y ait pour nous une autre mère qui avec patience attend que nous quittions l'état d'enfance ?
Car nous crions, nous nous battons avec les autres, nous ignorons les lois, nous méprisons et ravageons tout. La mère dit de l'enfant: "C'est un égoïste, il ne pense à personne, mais je lui donnerai ce dont il a besoin, je l'éclairerai, je le dirigerai, je le guiderai, je le protégerai et un jour il comprendra qu'il a grandi grâce à moi, qu'il a pris ma vie".
La mère spirituelle qui est au-dessus de nous parle de même. Les égoïstes qui vivent dans la méchanceté et la lutte ne sont que des enfants. Ils ne sont pas encore arrivés à comprendre qu'il est une autre loi, celle du sacrifice. Ces hommes-là sont des bébés, des poupons. Souvent ils s'oublient dans leurs propres vêtements et leur mère le supporte. Elle vient, ou envoie quelqu'un pour les nettoyer; mais jusqu'à quand cela durera-t-il? Jusqu'à ce que l'enfant comprenne la loi du sacrifice, sans laquelle rien dans la nature n'existerait.
Par contre, les enfants de la Fraternité Blanche ont compris qu'il existe une grande loi; ils ont choisi de vivre autrement, avec ces principes: se soutenir, s'aider mutuellement, s'éclairer, s'aimer, cesser de se faire du mal. Ils veulent donner un exemple. Vous penserez que cela est difficile et que vous aimez mieux attendre que les autres le fassent. C'est alors que vous êtes un enfant, un bébé.
Celui qui donne l'exemple de cette nouvelle attitude est une mère. Il plaît à la mère de travailler ainsi. Doit-on lui dire: "Levez-vous plusieurs fois pendant la nuit pour votre enfant. Vous devez le laver, le nourrir". Non,il n'est pas nécessaire de lui dire cela; elle se lève d'elle-même la nuit, avec plaisir, pour soigner son enfant, le surveiller, le caresser, le cajoler. Elle a l'amour dans le coeur. Nous aussi, quand l'amour nous visitera, nous n'aurons plus besoin que les autres nous disent de faire des sacrifices. Si vous avez encore besoin qu'on vous encourage, qu'on vous cajole, qu'on vous pousse à faire des sacrifices pour cette Fraternité Blanche, c'est que vous êtes encore loin d'elle. Les mères vraiment mères n'ont pas besoin d'être encouragées à soigner leur enfant; c'est une joie pour elles.
Message-Audio No 99 du 18 octobre 1942
de Omraam Mikhaël Aïvanhov
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