Sachez qu'avec l'aide de son activité
raisonnable, de son intelligence et de son coeur, l'homme peut descendre dans
le monde matériel pour y étudier le mal en tant que force et principe agissant
dans le monde. Seul l'homme qui a donné voie en lui-même à l'idéal, au principe
initial divin, peut atteindre cette possibilité.
Quand l'homme peut-il ouvrir son intelligence et son coeur au divin ?
Quand il vit selon les grandes lois de l'existence ; alors il est
semblable à la source qui donne à tous. Lorsque la conscience divine s'éveille
en lui, il a quelque chose à donner de lui-même. Il est joyeux et content.
Toutefois, quand il considère les questions du point de vue de son intellect et
de son coeur, l'homme vit dans le monde matériel, dans la vie matérielle. S'il
commence à aborder les questions du point de vue du monde raisonnable ou du monde
divin, il se hausse jusqu'à sa tête et se manifeste de là. De sa tête,
c'est-à-dire des branches de la vie, l'homme descend dans la vie matérielle,
dans les racines du mal. Du moment où il donne issue en lui-même au divin, il
domine parfaitement et facilement le mal.
Dans le monde matériel, l'intelligence et le coeur travaillent
simultanément".
L'homme peut descendre pour étudier le mal, mais cela ne veut pas dire
tomber. Il y a une chute, et il y a une descente raisonnable. Cette descente à
l'aide de l'intelligence et du coeur, tous les Initiés doivent la faire. Ce
n'est pas une chute. La chute est ce qui se fait sans l'aide ni du coeur ni de
la conscience. Quand on descend avec la conscience afin d'étudier, ce n'est pas
une chute. L'homme qui, en lui, a donné une voie à l'idéal peut descendre, mais
les autres tomberont et rouleront très bas dans la matière sans pouvoir se
relever ni en sortir. Lorsqu'on est lié à un idéal, on descend à la manière de
celui qui descend dans un puits lié à une corde. Il peut remonter. Il ne tombe
pas.
Nastradine Hodja décida un jour de nettoyer son puits, aucun de ses
serviteurs ni de ses fils ne voulant le faire. Il avait donné à ses valets
ordre d'applaudir et de crier "Aïla Hodja" chaque fois qu'il
éternuait. Or, au moment où ses serviteurs le hissaient du fond du puits,
suspendu à la corde, il se mit à éternuer. Aussitôt tous lâchèrent la corde
pour l'applaudir, et Nastradine Hodja tomba dans le puits à toute vitesse! Les
valets n'étaient pas coupables, ils n'avaient
fait qu'obéir à l'ordre de leur maître.
Quand on est lié à une corde, c'est-à-dire à un idéal, à une idée
placée dans le monde divin, on ne peut pas tomber, alors même qu'on éternue,
car personne là-haut ne criera: "Aïla Hodja!" les esprits raisonnables
disent plutôt: "Tant que vous faites tous les sacrifices et tous les
efforts possibles pour soutenir votre idéal divin, vous pouvez descendre au
centre de la terre, nous vous en retirerons". Le Maître Deunov dit que les
êtres liés à l'idéal, au principe initial divin, descendront.
Tous, nous sommes descendus pour étudier. Pour quelle raison
devons-nous descendre dans la matière? Pour une très grande raison. Les Initiés
disent: "Nous descendons pour étudier et connaître la matière - le mal -
et pour y prendre des forces, parce que la matière - le mal - est une
condensation de la force. Tous les esprits descendent dans la matière pour la
transformer, la vivifier, la spiritualiser. Vous pensez que cela n'est pas
nécessaire, qu'il vaudrait mieux rester dans la lumière et la magnificence du
ciel où il y a serviteurs, danses et spectacles.
C'est le plus grand secret de la science occulte que je vais vous
expliquer. Je ne sais combien parmi vous comprendront.
Les plantes prennent leur nourriture du règne des minéraux; elles
absorbent et transforment leur matière, dont l'état est le plus dur, le plus
dense, le plus immobile, le plus pétrifié. Les plantes sont les premiers
ouvriers chargés de transformer et de vivifier la matière. Elles lui donnent le
mouvement, car elles ont en effet le mouvement, une vie, une croissance. Aussi
commencent-elles avec une patience extraordinaire: elles prennent la terre, la
mangent, la transforment en nourriture.
Les animaux, à leur tour, absorbent ce que les plantes ont élaboré et
lui donnent une sensibilité et une vitalité plus grandes. Que font les hommes ?
Ils prennent les animaux pour les manger. Ils tâchent de faire évoluer la
matière animale qui est encore épaisse et grossière. Alors que chez les pierres
règne l'immobilité, chez les plantes la croissance et chez les animaux une
sensibilité mêlée au désir et au sentiment, chez l'homme c'est la pensée et la
raison qui se manifestent.
La matière ne s'arrête pas là. Les anges
descendent et nous mangent. Vous pensez que c'est affreux ? Ils ne nous mangent
pas de la façon que vous croyez.
Voyez la différence entre les carnivores et les végétariens: les
carnivores mangent les animaux; les végétariens ne prennent que leur lait, leurs
oeufs, leur laine. Ils ne mangent pas l'animal, mais ce qu'il produit. C'est de
cette façon que les anges nous mangent ; ils ne nous avalent pas, ils sont
végétariens. Ils mangent nos pensées, nos sentiments. Tout ce que nous
fabriquons en nous de plus tendre, de plus doux, de plus affectueux, les anges
le prennent et s'en nourrissent. Nous sommes pareils à des plantes qui
produisent des fruits, des fleurs que cueillent les anges. Ils ne cassent pas
nos branches; ils nous arrosent au contraire, nous soignent afin que nous
donnions des fruits encore meilleurs. Il existe aussi des anges quelque peu
carnivores: les anges noirs, les démons. Quelquefois ils avalent l'homme
complètement, ne laissant de lui aucune trace. N'oubliez pas ces deux sortes
d'anges. La matière ne s'arrête pas au niveau des anges. A leur tour, les
archanges se nourrissent des anges. Les dieux viennent manger les archanges,
ainsi de suite jusqu'à ce que la matière parvienne à Dieu. Préparée par les
esprits sublimes, Dieu la mange.
Message-Audio
No 99 du 18 octobre 1942
de Omraam Mikhaël Aïvanhov
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