La pédagogie Steiner-Waldorf est un
courant pédagogique qui s'associe lui-même à l'éducation nouvelle Elle est
fondée sur les conceptions éducatives de Rudolf Steiner, occultiste qui a
développé une pédagogie qui permettrait aux enfants d'acquérir les aptitudes
psychiques nécessaires à l'anthroposophie, doctrine ésotérique dont il est le
fondateur.
La
première école Waldorf en France fut créée en 1946, à Strasbourg. Cette
pédagogie est restée très marginale en France où il existe aujourd'hui
seulement une vingtaine d'écoles Steiner.
Cette pédagogie, destinée aux enfants de 3 à
18 ans, est pratiquée dans des jardins d'enfants (environ 2 000 dans le
monde) et dans des écoles Steiner-Waldorf associatives et autonomes (environ
1 000 dans le monde), principalement en Europe et en Amérique du Nord,
dont 200 en Allemagne. En 2013, on recense officiellement 1025 écoles
Waldorf dans le monde, dont 709 en Europe.
La pédagogie Steiner-Waldorf est notamment
dénoncée pour ses liens avec l'anthroposophie, qui est un mélange de doctrine
pseudo-scientifique et d'une religion occultiste. Elle est aussi fréquemment
soupçonnée de dérives sectaires, critiquée pour la formation défaillante de ses
enseignants, ou pour les problèmes sanitaires que ses établissements posent.
Question: Que pensez-vous de l'enseignement de Rudolf
Steiner ? Il semble, d'après lui, que l'homme ait besoin seulement de science,
de pensée, d'intelligence.
Omraam Mikhaël
Aïvanhov Répond :
Steiner n'a pas nié l'importance du sentiment. Il était trop évolué
pour cela. Mais il faut tenir compte de l'esprit de son époque. On ne
s'appuyait alors que sur ce qui est logique, scientifique, et pour être écouté,
Steiner a dû travailler dans ce sens. On se méfiait des églises, on critiquait
les prêtres et leur emprise, on ne se contentait plus de sentiments religieux
dénués de base intellectuelle, on triait toutes les idées avec sévérité. Pour
contenter cette exigence, il fallait des Initiés très qualifiés dans le domaine
scientifique. Steiner a joué un rôle magnifique dans ce sens, mais pour son
temps seulement. Son enseignement est véridique, mais il est trop intellectuel
pour notre temps. Il faut maintenant utiliser d'autres moyens, pour éviter que
l'homme ne tombe dans le piège dangereux d'un développement unilatéral,
l'intellectualisation.
Un système de pensée présente toujours un danger : une fois adopté, il
se cristallise et il devient incapable de recevoir ou même d'admettre le
nouveau qui arrive ensuite. Les Initiés nous apportent toujours un enseignement
dont les formes, les méthodes, les prescriptions sont mieux adaptées que les enseignements
antérieurs aux conditions du temps. On ne doit pas mourir pour défendre ce qui
est déjà dépassé.
Voyez l'Ancien Testament. Pour faire entrer dans la tête et le coeur
des Juifs son enseignement monothéiste et ses lois de vie, Moïse a dû les traiter
durement. On peut dire qu'il les a dressés, tant et si bien que sa philosophie
et sa morale se sont incrustées en eux. Lorsque le Christ vint leur apporter
quelque chose de supérieur, ils ne voulurent pas l'entendre. Ils le
crucifièrent, parce qu'il voulait leur donner plus de lumière. On ne doit pas,
quand des changements se préparent, s'obstiner à maintenir les formes
anciennes. La matière est passagère, périssable. Ce n'est pas sur elle que l'on
doit compter, mais sur ce qui est éternel, la lumière, l'esprit. Il ne faut pas
être formaliste, conformiste. Voyez le christianisme.
On pense que tel qu'il est pratiqué depuis longtemps, tel il doit
rester définitivement. Moi, je dis que le christianisme du Christ n'a pas
encore été compris. Toute la cruauté du monde, les massacres au nom de Jésus,
les guerres, est-ce être chrétien? Le christianisme est accepté dans une
certaine forme, mais pas dans l'esprit. Le vivre vraiment, c'est de pratiquer
les vertus, la bonté, c'est de réaliser la fraternité, d'aimer dans la pureté
et la vérité. On a torturé, martyrisé et fait mourir les premiers chrétiens.
Mais aujourd'hui, le christianisme est devenu tout aussi fanatique.
Qu'y a-t-il donc
que l'homme n'a pas compris ?
Je vous pose la question : Moïse et Jésus étaient-ils tous deux des
envoyés de Dieu ? Vous répondez oui, naturellement. Cependant il y avait dans
leurs deux enseignements des contradictions. Comment comprendre ? Moïse, aux
hommes de son temps, ne pouvait donner une philosophie supérieure.
Le peuple hébreu était dur, grossier, ignorant. Il n'aurait rien
compris à des préceptes de pureté, d'amour, de tendresse, de compassion. Mais
quand vint le Christ, la loi de Moïse devait céder la place à de nouvelles
conceptions de la vie. Un exemple: les holocaustes devaient être supprimés;
Jésus enseignant que les hommes ne devaient plus immoler des animaux, mais
sacrifier leur coeur, qui représente les sentiments inférieurs, ceux de la
nature animale. Moïse avait ordonné aux Hébreux des sacrifices extérieurs,
parce qu'ils ne pouvaient comprendre le sacrifice intérieur. Il a commencé par
le plus facile pour les conduire au difficile, par le visible pour les mener à
l'invisible.
Tous les Grands Maîtres ont agi de cette façon au long de l'histoire de
l'humanité.
Moïse de son temps et Jésus après lui ont donné les enseignements
convenant à leurs époques respectives. Il n'y avait pas contradiction, mais
évolution. En se cristallisant dans une forme, les hommes s'empêchent
d'évoluer. Le christianisme actuel devra se modifier. Le nouvel enseignement
sera différent dans ses formes, non dans son esprit. Les chrétiens s'y
opposeront, tout comme les Juifs se sont opposés à ce qu'apportait Jésus.
Aujourd'hui les hommes doivent marcher vers plus de pureté, notamment par la
nourriture choisie, vers plus de noblesse et de désintéressement.
Vous vous demandez : «Où la progression s'arrêtera-t-elle? Elle ne
s'arrêtera pas, tant que tous les hommes ne seront pas devenus des fils de
Dieu, lumineux comme des soleils. L'évolution de l'enseignement ne cessera que
lorsque la Fraternité englobera tout le monde et qu'il n'y aura plus qu'une
religion, la véritable. Jusqu'alors il ne faut pas s'étonner ou se formaliser
du fait que les enseignements diffèrent. On doit suivre celui qui a les
exigences les plus pures et les plus nobles, celui qui aux mêmes principes
donne le vêtement le plus beau. Il faut augmenter sa compréhension et affiner
sa sensibilité.
Omraam Mikhaël Aïvanhov
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