Le Maître –
Imaginons qu’un jour une personne de votre connaissance vous dise :
"Vous êtes jeune encore, pourquoi gâchez-vous votre vie dans cette
Fraternité en renonçant à tellement de plaisirs de votre âge ? Prier,
méditer, faire des exercices spirituels, jeûner même, au lieu de profiter de la
vie comme tout le monde, ce n’est pas intelligent. Un jour vous le regretterez".
Alors voilà, c’est clair, prenez maintenant les paroles de cette personne et
préparez chacun votre réponse. Exercez-vous à chercher la meilleure réponse
pour le cas où quelqu’un vous adresserait ces réflexions. Est-ce que vous avez
pensé à préparer d’avance les meilleurs arguments ? Ce n’est pas sûr….
Bon ! pendant
que vous réfléchissez, moi je vais vous raconter une anecdote, mais vous avez
le droit de ne pas m’écouter ; cherchez et trouvez la bonne réponse. Il faut
toujours trouver la bonne réponse, regardez : un touriste était monté avec
un guide au troisième étage de la tour Eiffel ; arrivé là-haut, il lui
pose la question : "Y a-t-il des désespérés qui se jettent souvent de
cette plate-forme" ? Et le guide répond : "Pas souvent,
Monsieur, une seule fois". Il avait su trouver la réponse.
Alors
maintenant, je vous écoute ! Il n’y pas de candidats ? Vous voyez,
personne n’ose s’exposer, c’est toujours moi qui dois me compromettre
publiquement. Je vais attendre encore quelques minutes… C’est vrai que vous ne
savez pas quoi répondre ? Si, mais vous n’osez pas. Allez, prenez la
parole, sinon comment me prouverez-vous que vous savez ? Il faut me le
prouver.
Une sœur – Il faut inviter cette personne à
mieux connaître notre Enseignement, à comparer la vie que nous menons et la
sienne, et à voir qu’elle est la façon de vivre qui donne les meilleurs résultats.
Le Maître – C’est bien, mais ce n’est pas une
réponse qui pourra la convaincre.
Une sœur – Moi, je prendrai cette personne au
mot et je lui dirai : "Si vous avez une aussi formidable expérience
de la vie, eh bien, donnez-moi des conseils" et comme ces conseils ne
seront vraisemblablement pas fameux, je lui demanderai : "Comment se
fait-il que vous qui avez si bien joui de la vie vous n’arriviez pas à me transmettre
quelque chose que j’ai toujours cherché et que j’ai trouvé d’une autre
manière" ?
Le Maître – ça non plus, ce n’est pas
convaincant, parce que cette personne peut vous répondre de façon très
intelligente, et c’est vous qui serez convaincue par ses arguments et non elle
par les vôtres. Il faut trouver autre chose.
Même sœur – Peut-être même que je ne lui
répondrai pas.
Le Maître – non, c’est l’attitude la plus facile,
mais elle ne donnera pas de résultats. En vous taisant vous n’arriverez pas à ébranler
quelqu’un ou à le faire réfléchir. Or, il faut arriver à ébranler un peu cet
être-là dans ses convictions, qu’il ne s’imagine pas que sa conception de la
vie est infaillible. Il faut l’amener à
se dire : "Peut-être y a-t-il quelque chose que je ne connais
pas". Il faut donc parler.
Les
matérialistes sont des gens très forts, très coriaces, ils savent ce qu’ils savent,
ils sont riches, ils ont réussi dans la vie, et vous qui n’avez pas tout ce qu’ils
ont, comment allez-vous leur prouver que
vous êtes sur un meilleur chemin qu’eux ?
Ce sont des
gens de taille, ne croyez pas que je vous ai choisi comme adversaire une petit bonhomme
minable ou un pauvre bougre de rien du tout, ce serait trop facile. Non, ce
sont des gens qui sont comblés, comment allez-vous leur montrer qu’ils font
fausse route ? Ils ne croient ni à l’âme, ni à l’esprit, ni à la
réincarnation, ni aux lois de la morale. Ils ne croient même pas qu’il existe
des lois dans la nature qui peuvent un jour les saisir, les punir, les broyer.
Du moment qu’ils ont réussi ! …
Mais réussi
en quoi ? Voilà ce que vous devez éclaircir pour les amener sur un autre
terrain et leur montrer que là, précisément, ils ne sont rien. Comment
allez-vous vous y prendre ?
Une sœur – Ils auront des épreuves.
Le Maître – Quelles épreuves ?
Même sœur – Face aux épreuves ils sont sans défense,
ils ne sont plus rien malgré leur argent et leur place dans la société.
Le Maître – Comment "sans
défense" ?
Même sœur – Ils n’ont pas de réserves.
Le Maître – Et voilà qu’ils se portent bien,
ils mangent bien, ils dorment bien. Non, c’est encore un argument faible.
Un frère – Il faut leur dire qu’ils ont
oublié le principal, le Créateur de toutes choses.
Le Maître – Le Créateur de toutes
choses ? Mais ils n’y croient pas ! Vous ne pourrez jamais les
convaincre en leur parlent du Créateur.
Une sœur – A partir du moment où les gens ne
croient à rien il est très difficile de les convaincre. On peut les ébranler,
quelquefois même les allécher en leur montrant qu’on est heureux, qu’on possède
quelque chose que peut-être ils n’ont pas mais s’ils ne croient ni en Dieu ni
en une vie future, on ne peut pas les toucher.
Le Maître – Si, vous le pouvez, mais à condition
de savoir comment, car ce sont quand même des êtres intelligents ; ils ne
sont pas encore arrivés à tout connaître, mais ils sont capables de comprendre
beaucoup de choses. Alors, si vous savez leur donner des arguments ils
comprendront qu’il existe encore d’autres régions qu’ils n’ont pas été explorées,
que même s’ils se trouvent très bien là où ils sont, il existe d’autres
domaines que certains êtres très avancés ont visités. Là, ils ne peuvent pas
dire non, ce qui est déjà un point de gagné. Mais pour les convaincre il faut
se placer sur le terrain de la logique, du raisonnement, de la constatation de
faits concrets et non sur le terrain du mysticisme, de la religion ou du
sentiment. L’intelligence, la logique, ils ne croient qu’à ça, c’est le seul
terrain où il se peut qu’ils vous donnent raison.
Cela ne veut
pas dire qu’ils changeront de vie, qu’ils renonceront à leurs plaisirs, qu’ils
vous suivront à la Fraternité, non, mais ils seront obligés de reconnaître
qu’ils en sont restés à un stade inférieur. Au début ils diront que toutes vos
idées ne les intéressent pas, mais ils finiront par avouer que la véritable
raison de leur attitude, c’est qu’ils ne se sentent pas capables d’abandonner
leurs plaisirs pour aller plus loin ; alors ils ne vous considéreront plus
comme un égaré, et c’est eux qui se sentiront moins fiers. Ils diront :
"Oui, c’est très beau, mais moi je ne peux pas" et ce sera une façon
de s’avouer vaincus. Combien de fois déjà j’ai entendu cela dans les conversations.
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