On remarque
souvent que ceux qui ont remporté des succès et obtenu une place élevée dans la
hiérarchie sociale, commencent à avoir une attitude froide, hautaine. Ils se croient
devenus quelque chose de fantastique, et pour épater la galerie, ils
plastronnent. C’est une attitude tellement répandue et préconisée que même si
ces gens-là arrivent dans la Fraternité, au lieu de sentir que c’est un endroit
où l’on doit être simple, naturel, accessible, confiant, fraternel, ils restent
glacés, figés. Sous prétexte qu’on est président, directeur, professeur,
docteur, on prend des airs distants, étrangers. Eh non, il ne faut pas !
Comment se
présente un véritable initié, un vrai disciple ? Toujours naturel, simple
accessible. Pourquoi jouer des comédies et mettre un masque ? "Mais
alors, il ne faut pas montrer qu’on a des capacités ? – Si, il faut montre
vos qualités. – Mais comment ? – Puis vous avez travaillé sur vous-même,
puisque vous vous êtes dessiné, sculpté vous-même, laissez donc votre corps,
les traits de votre visage, votre maintien, vos gestes parler en votre faveur.
Et vous, soyez simple et naturel". Pourquoi vouloir vous imposer d’une
manière artificielle ?
Laissez
votre visage montrer que vous êtes intelligent, fort, noble… Pourquoi prendre
des attitudes de grandeur, de puissance et de supériorité si votre visage doit
prouver le contraire en restant terne, insignifiant, sans lumière, sans amour,
sans vie ? Vous devenez vraiment ridicule !
Jésus
disait : "Si vous ne devenez pas comme des enfants vous n’entrerez
pas dans le royaume des cieux". Oui, les enfants ne prennent pas de poses,
ils sont simples, spontanés, naturels, ils sont comme ils sont. Dès que les
gens commencent à avoir une place dans la société, ils se mettent à jouer la
comédie et c’est vrai que ces gens-là ne sont pas dans le royaume de Dieu, cela
se voit : ils sont crispés, ternes, glacés, ce sont de grandes personnalités.
Mais vous, puisque vous suivez cet Enseignement, comprenez désormais que vos
qualités de sagesse, de pureté, de noblesse doivent transparaître sur votre
visage sans que vous ayez besoin d’emprunter toutes sortes d’attitudes pour les
souligner. Ne prenez pas de postures artificielles, sophistiquées, mais laissez
parler votre travail intérieur ; peu à peu, même à votre insu, il finira
par rendre témoignage de vous.
Donc,
armez-vous de patience et d’amour, parce que tout ce que vous désirez vraiment,
vous finirez par l’obtenir. Il y a des années, une petite fille de six ans
était venue me voir, et elle m’avait dit :"Je veux devenir comme le
Maître Peter Deunov… tout de suite… dans quelques siècles…" J’ai été
étonné de sa réflexion, surtout de l’entendre parler de quelques siècles comme
d’une semaine. Bien qu’ils en parlent souvent, les enfants n’ont pas la notion
du temps ; ils disent : hier, aujourd’hui, demain, sans trop savoir
ce que cela signifie ; pourtant j’ai pris la phrase de cette petite fille au
séreux, car elle contenait cette idée très profonde que, dans la vie spirituelle,
on ne doit jamais fixer soi-même un terme pour l’accomplissement de son
travail.
Combien de
temps cela vous prendre pour devenir parfait… ne vous en occupez pas, ce n’est pas
votre affaire. Et si vous êtes malade ne dites jamais : "Demain je
veux être guéri", mais dites : «O mon Dieu, le temps ne compte pas
pour moi. Si tu veux que je souffre des siècles, je suis à ta disposition, mais
dépêche-toi de m’apprendre à Te connaître, à T’aimer, le reste attendra autant
qu’il Te plaira ». Ainsi, vous sortez du temps, ou plutôt vous apprenez à
l’accélérer dans un domaine et à le ralentir…
Tant que les
hommes feront passer leur intérêt personnel avant celui de la collectivité, il
n’y aura pas de solution à leurs problèmes. Et quand je dis "l’intérêt de
la collectivité", il ne s’agit pas seulement de la collectivité des êtres humains,
mais de l’univers tout entier dont ils veulent toujours servir pour leur
satisfaction. Regardez comment ils exploitent les animaux, les arbres, les
montagnes, la mer… Et si jamais ils ont un jour des moyens techniques
suffisants, vous verrez ce qu’ils vont faire avec le soleil, la lune ou les
autres planètes. Tout ce qui existe est utilisé comme moyen en vue d’un seul
but : la satisfaction matérielle de l’homme.
Alors voilà
maintenant ce qu’Il faut changer : il faut intervertir le but et les moyens.
Avoir pour but la fraternité universelle ; et utiliser dans ce but tous les
moyens que nous possédons : toutes nos qualités, nos facultés, nos forces
et énergies. Ce n’est qu’à cette condition que les problèmes de l’humanité
seront résolus.
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