Les
gens, devant un grand personnage, n'osent pas se montrer tels qu'ils sont, ils
se cachent ou se masquent, tandis que devant un enfant ils restent ouverts, ils
se révèlent. Pour connaître les gens, leur caractère, leurs qualités et leurs
défauts, il est avantageux de se faire petit, car ils ne se gêneront pas et
laisseront voir leur vie dans sa nudité.
Devant
un roi ils se montreraient tout autres, ils se fabriqueraient une personnalité
ou une attitude artificielle. Tout serait différent. Devant un homme qui se
rapetisse, chacun se laisse voir au naturel ! Si vous pouviez vous faire grain
de poussière pour entrer chez une femme, elle se déshabillerait devant vous,
tout simplement. Il y a une chanson sur ce sujet qui parle de trois petits
lutins, chacun racontant ce qu'il voit et entend là où il se tient. Or, le
troisième s'est faufilé dans les basques d'un bonhomme et il énumère beaucoup
de détails. Pour voir bien les choses, il vaut mieux se faire petit. Si l'on
est grand et important, tout le monde se camoufle devant votre regard.
Le
Maître Deunov nous dit aujourd'hui : "Ne faites pas beaucoup d'erreurs
afin de ne pas torturer le principe divin en vous". Pas beaucoup de
fautes.
Attention
! même la plus petite en engendre d'autres. Vous dites: "Je fais un tout
petit trou ici", oui, mais la pluie vient qui l'agrandira, et un jour
votre petit trou sera une galerie où les torrents, le vent, les orages
s'engouffreront, et bientôt ce sera un énorme tunnel. Prenez, par exemple, un
petit événement, un souvenir peu important; il a cependant laissé une trace
dans votre cerveau. A cause de cette trace, vous voudrez répéter ce souvenir,
si bien que le sillon se creusera davantage, et de répétition en répétition,
cela deviendra une habitude; la trace rendue ineffaçable, elle sera devenue un
trait de caractère.
On
dit: "Ce n'est qu'une toute petite tromperie", et il en découle que
l'on est devenu menteur. En Bulgarie on parle de mensonge blanc et de mensonge noir.
Tout le monde pense qu'un mensonge blanc ne tire pas à conséquence; c'est
permis. Peut-être, mais, inoffensif en lui-même, un mensonge risque de vous en
imposer d'autres. Un mensonge blanc se fait suivre de son jumeau, le noir.
Les
Maîtres insistent toujours sur l'amour. Il faut faire toute chose par amour,
sans attendre que d'autres vous nourrissent, vous aident, vous portent à bout
de bras. Bien des jeunes filles ne se marient que pour n'avoir pas à
travailler, pour que le mari leur gagne leur vie. Ce pauvre mari devra porter à
sa femme son déjeuner au lit, elle se lèvera paresseusement à midi, se
maquillera, se promènera chez les couturiers et dans les boutiques, ira chez le
coiffeur et la manucure, reviendra à la maison manger le repas préparé pour
elle....et le soir elle croira avoir beaucoup travaillé toute la journée!
D'autres
jeunes filles refusent de suivre leur mari ailleurs, parce qu'elles comptent
sur leur mère pour servir de gouvernante aux enfants qui naîtront peut-être. La
fille qui fait de sa mère sa domestique agit-elle par amour? Elle veut
s'amuser, aller au bal ou au spectacle, sa mère doit être là pour garder les
enfants et faire le ménage.
La
mère accepte souvent parce qu'elle est pleine d'amour. Mais la fille, où est
son amour? Un homme sincère et conscient dit à sa femme: "Ma petite épouse
chérie, nous labourerons la terre ensemble; nous ensemencerons ensemble notre
champ et nous en récolterons les fruits".
De
leur côté, des hommes souhaitent découvrir une veuve, riche héritière et
joyeuse parce qu'ils aiment s'amuser, jouer aux cartes, faire la noce. Peu
importe que la femme soit jeune ou vieille, pourvu qu'elle ait de l'argent.
Mais la femme chante les vertus de son premier mari, bientôt il n'y a plus dans
le couple que discussions et disputes.... Si un homme honnête et sincère dit à
sa future épouse: "Nous labourerons ensemble, épaule contre épaule",
la fille refuse cet avenir: "Est-ce ainsi que vous voulez me rendre
heureuse?"
Si
il l'avait trompée et abusée, elle aurait dit avoir trouvé le mari idéal. Et
combien de ménages vont mal pour des raisons que je n'ose dire! Chacun est
égoïste, chacun ramène tout à soi et ne pense qu'à une vie de facilité et de
fainéantise. Le mari et la femme doivent cesser de prendre tout à la légère et
se mettre à travailler ensemble, équitablement. Tantôt l'homme attend tout de
la femme, tantôt l'inverse. Cela ne peut engendrer que chicanes et
mécontentement.
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