Certains jours, vous l'avez remarqué, votre
matière obéit, votre cerveau fonctionne bien, votre coeur aussi, votre volonté
est forte ; vous vous sentez un roi, un maître, vous nagez partout en étant à
l'aise et vous êtes content de vous.
Deux jours plus tard, sinon même le lendemain
déjà, vous avez beau essayer de retrouver le même état de joie, d'inspiration,
de légèreté, vous vous sentez limité, stupide, timide, votre volonté n'est plus
dynamique du tout, vous ne savez plus rien.
Pourquoi ?
Votre corps physique est le même. Voici ce qui
s'est passé. Durant les jours d'euphorie que vous avez connus, votre esprit
s'était rapproché de la matière assez pour la vivifier, l'animer, la
magnétiser, si bien qu'elle obéissait comme un instrument à toutes vibrations,
à toutes les incitations. Ensuite, ayant d'autres travaux à exécuter ailleurs,
l'esprit s'est quelque peu éloigné de votre corps et la matière est restée
seule, délaissée et triste.
L'homme, c'est toute une famille. Il y a un
père, une mère, un fils et une fille, tous logés dans la même maison. La
famille et la maison extérieures ne sont que le reflet de principes qui se
trouvent dans votre vie intérieure, elles en sont comme une réplique visible.
Nous avons tout, la maison et la famille au-dedans de nous. Là où il n'y a ni
fils ni fille, un valet et une servante s'occupent l'un du mari et l'autre de
la femme.
Le corps physique, c'est leur maison. Le valet
c'est l'intellect ; la servante, c'est le coeur. La maîtresse de maison c'est
l'âme, et le maître, c'est l'esprit.
L'esprit est souvent appelé au-dehors pour ses
divers travaux, il voyage à l'étranger pour ses affaires. Sa femme solitaire,
s'attriste, et elle ne peut communiquer avec son mari que par lettres.
Quand il revient avec des cadeaux, c'est la
joie pour toute la maisonnée. L'âme se réjouit avec les serviteurs, parce que
l'esprit est revenu. Quand l'esprit est absent, on se sent mal dans sa peau, on
est triste, mélancolique, et on mange davantage. Il arrive que l'esprit emmène
avec lui en voyage l'âme, sa compagne, laissant la maison à la garde des
serviteurs, avec la consigne d'y maintenir l'ordre et de ne rien dérober.
Ces serviteurs, s'ils ne sont pas très
évolués, se disent: "Nous voilà seuls, profitons", et ils se mettent
à piller les placards pour se régaler et régaler leurs amis. Ils invitent les
voisins à venir boire et chanter, ils font mille folies, ils détériorent tout
dans la maison, ils font de la casse. A leur retour, le maître et la maîtresse
de maison voient les dégâts et ils punissent ces mauvais serviteurs, parce
qu'il est très difficile d'en obtenir d'autres. La mentalité des domestiques
actuels, qui exigent, volent, agissent à leur guise, est révélateur de l'état
de l'intellect et du coeur dans l'humanité en général. S'il y a une
amélioration un jour, elle se manifestera dans les deux domaines.
Il y a correspondance entre le dévouement et
l'honnêteté des serviteurs d'une part et la sagesse de l'humanité d'autre part.
Bien sûr, l'âme est triste quand l'esprit s'absente, mais au moins elle peut
surveiller les sentiments et les pensées, elle les dirige et elle évite les
actes stupides.
Quand les maîtres s'en vont ensemble, coeur et
intellect s'unissent pour mettre la maison au pillage. Ils s'associent avec d'autres
dans le plan astral et fomentent toutes sortes de perturbations dans
l'organisme. Lorsque l'âme et l'esprit reviennent, ils doivent reprendre en
main l'éducation de l'intellect et du coeur.
C'est une histoire qui se répète pour tout le
monde chaque jour, chaque semaine ou chaque mois. Cette famille qu'on a en
soi-même, on n'y pense pas, on ne la voit pas. C'est pourtant ainsi que les
choses se passent dans notre être intérieur.
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