De Grands Maîtres peuvent-ils, d'une incarnation à l'autre, perdre les
connaissances et les pouvoirs qu'ils possédaient?
Si Lucifer, le premier ange né de Dieu, a pu
perdre sa lumière, n'importe qui peut perdre ses biens d'une incarnation à
l'autre, même les Grands Maîtres. Voyez l’Égypte. Elle avait une culture d'une
valeur immense, indescriptible; ses mages et ses sages ont donné à l'humanité
une science colossale, et tout a été détruit dans ce pays.
Et l'Inde, elle aussi, était dans le passé une
grande puissance avec une civilisation de haute valeur. Qu'est-elle devenue?
Autrefois les Yogis se comptaient par
centaines, ils enseignaient dans les rues, on les consultait. Aujourd'hui, ils
se cachent parce qu'il n'y a plus guère de disciples prêts à consacrer leur vie
à la concentration, à la recherche spirituelle. Le matérialisme,
l'industrialisation, l'européanisation détruisent lentement cet aspect
supérieur de la culture hindoue. En Égypte, la dégradation a été introduite par
de faux Initiés qui déclarèrent la guerre au bien en évoquant des esprits de
luxure et de sensualité, en vivant avec des femmes dans la débauche et le vice.
Cela amena la déchéance d'une civilisation
basée sur une profonde initiation. Certains symboles utilisés dans ce temps-là
subsistent, qu'on retrouve chez les Rose-Croix en particulier.
Une question m'a été posée: "Peut-on
suivre plusieurs directions spirituelles en même temps?"
Ma réponse sera nuancée, tâchez donc de bien
me comprendre. En général cela n'est pas recommandé, mais tout dépend de la
personne que cela concerne. Comme une abeille butine toutes les fleurs pour en
recueillir le pollen dont elle extraira le miel, un être très évolué, un grand
génie peut chercher partout et choisir parmi toutes les choses qu'il apprend
celles qui lui conviennent. Mais pour en être capable, il faut d'abord posséder
des critères de jugement. Celui qui n'est encore qu'une chenille ne pourra se
nourrir que de feuilles, et il risque fort de se détruire lui-même.
Si l'on n'a pas encore acquis une certaine
connaissance, on développe mieux ses facultés en ne suivant qu'une direction.
Plutôt que d'aller partout et de n'être fixé nulle part, il vaut mieux adopter
une direction et la suivre de toute sa force. Si le choix est mauvais, on
recevra des chocs qui feront reconnaître qu'on s'est trompé, tandis que si l'on
touche à tout, on n'aura aucun moyen de distinguer le bon ou le mauvais chemin.
Le mélange de nourriture fait des dégâts, plus gravement qu'une seule, qui, si
elle est toxique, révélera immédiatement son défaut.
Actuellement, on a tendance à tout mêler, si
bien qu'on n'apprend rien à fond. C'est la culture encyclopédique du vingtième
siècle. Il faut tout connaître, tout savoir. Les yogis eux, prennent une chose,
évitent de mélanger et aussi de juger et de critiquer, et ils deviennent si
puissants qu'ils nous dépassent de loin par la suite. Ils ont compris qu'une
chose poursuivie avec constance donne une force, une puissance incomparables.
Avec toutes nos connaissances, nous restons incapables de diriger les autres et
de nous diriger nous-mêmes. Si donc on commence par aller partout, il faut,
aussitôt qu'on a senti la vérité d'un enseignement, s'y tenir sans plus le
lâcher. Saint-Paul a dit: "Allez partout, mais tenez-vous à la
vérité".
L'enseignement de mon Maître est tellement
gravé en moi que toute nouvelle chose vient prendre sa place autour de lui.
Cela se produit lorsqu'on a suivi une direction longtemps, non pas au début des
études. On n'aborde pas l'océan avant de savoir nager.
Je puis donc aller n'importe où et garder
équilibre et lucidité. En réalité est bon et vrai tout ce qui vous rapproche de
Dieu, tout ce qui vous aide à approfondir la sagesse divine, tout ce qui
augmente la chaleur de votre amour et tout ce qui fortifie votre volonté de
faire le bien.
Chacun doit chercher son chemin, son Maître.
Une méthode bonne pour l'un ne l'est pas forcément pour l'autre. C'est comme
pour la nourriture. Dieu a donné une multitude de fruits, de légumes et de
céréales, et chacun doit choisir ses aliments; ceux qui le renforcent, le
nourrissent, lui donnent des possibilités d'agir et de penser mieux, qui
maintiennent ou améliorent sa santé, ce sont ceux qui lui conviennent, à lui,
pas nécessairement à tout le monde. Mais il ne faut pas déduire de cela que les
divers aliments ou les divers enseignements se contredisent.
En Inde, il y avait de nombreux Maîtres. Il
arrivait fréquemment qu'un gourou dise au disciple venu vers lui: "Ce
n'est pas moi qui ai reçu l'ordre de t'instruire". Ce disciple ne
correspondait pas à ses vibrations. La mentalité, les ondes qui émanent de
quelqu'un peuvent ne pas correspondre à celles d'un Maître.
C'est une question qu'il faut comprendre.
Chacun doit trouver la voie et les méthodes qui lui conviennent.
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