Pour apprivoiser et dominer les bêtes
sauvages, fakirs et yogis savent concentrer leur pensée et la projeter par le
regard. La D. C. A. , c'est le regard.
En rencontrant ce regard, les animaux,
panthères, lions, serpents, savent s'ils ont affaire à un Initié ou non. Cela
vous étonne. Il n'y a pas sur terre, dans l'eau ou dans l'air un animal qui
n'obéisse à l'homme. Tous reconnaissent que l'homme a la possibilité de les
dominer.
Si les petits chiens aboient contre vous et
veulent vous mordre, c'est parce qu'ils sentent que votre conscience n'est pas
encore développée, que vous n'êtes pas encore capable de maîtriser la
situation. Ils vous sentent faible, esclave, chancelant, incertain, incapable
d'orienter la lumière de votre projecteur intérieur, alors ils se moquent de vous.
Les animaux ne craignent pas celui dont le monde intérieur n'est pas organisé,
tandis qu'ils se laissent dominer par eux qui connaissent et respectent les
lois; ils leur sont soumis.
Il n'y a pas que le regard dont on puisse se
servir pour imposer le respect à un animal.
Certains gestes peuvent être utiles. En voici
un dont j'ai appris à me servir : tendre vers eux brusquement la main droite,
avec le médius et l'index écartés et tendus, les autres doigts restant repliés
dans la main.
En Bulgarie, j'ai eu à affronter quelquefois
des chiens véritablement féroces dans les campagnes. Les paysans possèdent de
tels chiens pour se protéger, et il est impossible d'approcher une ferme sans
risquer de se faire attaquer par eux.
On doit attendre que le propriétaire vienne et
les rappelle avant de vous introduire dans la maison.
Je me suis trouvé un jour devant une niche ou
une chienne gardait sa portée de chiots, et je profitai de démontrer à des amis
qui m'accompagnaient l'efficacité de ce geste. Je leur dis donc de le faire
devant la chienne, qui sans doute aboierait encore furieusement, mais qui
obéirait et rentrerait dans sa niche.
Et c'est ce qui se produisit. Si vous avez
l'occasion de tenter l'expérience, vous constaterez que le chien hurle, mais
qu'il est immobilisé, comme paralysé. J'ai dû avoir recours à cette méthode une
fois que j'étais dans les montagnes et que de gros chiens m'attaquèrent.
Je les ai immobilisés par le geste de ma main
et par mon regard. Ils se sont accroupis sur le sol, sans plus bouger. Ensuite
je les ai libérés par quelques paroles et ils se sont éloignés.
Ce geste, qui est un signe de bifurcation, on
ne doit jamais le faire devant des amis, car il suffirait à disperser leurs
forces, il les anéantirait. Je ne me suis permis qu'une fois d'en user dans une
réunion, il y a très longtemps, devant un frère qui empoisonnait toujours
l'harmonie et le travail collectifs. Je lui adressai la parole pour qu'il
change d'attitude, et involontairement j'ai fait ce geste de la main devant
lui.
Aussitôt il s'est calmé, et dès lors il fut
apprivoisé, dompté, il ne perturba plus la Fraternité. C'est un geste qui
remonte à une haute antiquité. Les Chinois le connaissent et le pratiquent.
Un conseil : faites-le par la pensée devant
vos ennemis intérieurs, en projetant la lumière de votre esprit sur eux.
Inondez d'amour ces sous-marins et de lumière ces bombardiers menaçants. Si
vous n'êtes pas vigilants, ces ennemis vous détruiront. Donc la chose
primordiale, c'est la vigilance. Combien sont plongés dans les malheurs et les
souffrances parce qu'ils ne se sont pas observés et analysés!
Il faut sans cesse surveiller l'ennemi, puis,
quand il se présente, le regarder bien en face pour le faire fuir. Vos
adversaires aiment l'obscurité, ils savent que dans la lumière que vous
projetez sur eux ils ne seront pas libres d'agir. Les malfaiteurs recherchent
toujours l'ombre.
Christ n'a-t-il pas dit que les voleurs
attendent pour commettre leurs méfaits que le maître de la maison soit endormi ?
Gardez votre lumière, et le voleur sera obligé d'attendre une autre occasion,
une autre nuit. Si la lumière ne s'éteint jamais, peut-être renoncera-t-il à
vous attaquer et ira-t-il ailleurs. Dans les lieux bien éclairés, les ennemis
n'osent pas entrer. Il leur faut la nuit ; il n'y a pas de plus puissant
protecteur que la pensée.
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