Jésus disait : "Nul ne peut aller
au Père que par moi". Que signifient ces mots ? Quelle est cette entité
spirituelle suffisamment vaste pour que tous les êtres humains doivent passer
par elle afin d’arriver jusqu’à leur Père céleste ? Cette entité cosmique, les
chrétiens l’appellent le Christ, le Fils de Dieu, la deuxième personne de la
Trinité, cette émanation du Père qui est à l’œuvre dans l’univers. Et en disant
: "Nul ne peut aller au Père que par moi", Jésus s’identifiait à ce
principe universel qui n’a ni commencement ni fin.
Jésus est un homme qui est né et a vécu
en Palestine, il y a deux mille ans, et qui est parvenu à un tel degré de
pureté, de sainteté qu’il a reçu l’Esprit du Christ. C’est pourquoi il a été
appelé Jésus-Christ. Mais le Christ en tant que principe divin peut naître dans
le cœur et dans l’âme de tout être humain parvenu au même degré d’évolution que
Jésus. C’est ce principe du Christ qui s’est manifesté à travers Orphée, Moïse,
Zoroastre, Bouddha et tous les grands Maîtres de l’humanité.
Il a existé un seul Jésus, mais il y a
eu, il y a, il peut y avoir de nombreux Christs. Jésus reste un personnage
unique qui est à la tête de la religion chrétienne, comme Moïse est à la tête
de la religion juive, comme Bouddha est à la tête des bouddhistes, ou Mahomet à
la tête des musulmans… Le Christ, lui n’est pas le chef ou le fondateur d’une
religion, mais de toutes les religions, c’est lui qui au cours de l’histoire
les a inspirées. Lorsque le prince Gautama a atteint l’illumination, il a été
appelé Bouddha, c’est dire l’Eveillé, et
tous ceux qui parviennent à cet état "bouddhique", nous pourrions
dire aussi "christique", sont appelés là-bas des bouddhas. Gautama
n’a pas été le sel, il y en a beaucoup d’autres. Bouddha ou Christ n’est pas le
nom d’un individu particulier mais celui d’un principe cosmique, d’un état de
conscience divin.
Il est temps que les chrétiens
abandonnent cette croyance erronée que seul Jésus est le Christ, le Fils unique
de Dieu, sacrifié par son Père pour sauver les humains ; car elle entraîne
d’abord comme conséquence logique que tous ceux qui ne sont pas chrétiens ou
qui n’acceptent pas cette croyance, sont rejetés par Dieu. Alors, pouvez-vous
calculer le nombre de ceux qui seront rejetés ?... Quelqu’un dira : "Mais
moi, comme je suis chrétien, je crois ce qu’enseigne la doctrine
chrétienne". Je sais, mais les Eglises chrétiennes se trompent et elles
devront elles aussi réviser cette doctrine insensée. Quant à l’Eglise qui se
dit "catholique", c’est à dire "universelle", en réalité
elle n’est pas uniquement fondée sur des principes universels. Et il en est de même de toutes les religions
: non seulement chacune a ses croyances particulières, mais il y entre encore
des considérations limitées de races, de nations, de castes.
Toutes les religions ont tendance à
insister sur certaines vérités qui sont essentielles, bien sûr, mais au
détriment d’autres vérités qui sont pourtant tout aussi essentielles. C’est
exactement comme si, votre vie durant, vous ne mangiez chaque jour que deux ou
trois aliments. En admettant même que ces aliments soient de la meilleure
qualité, votre organisme souffrirait de toutes sortes de carences. De la même
façon, quelques vérités enseignées par une religion ne peuvent pas répondre à
tous les besoins de l’âme et de l’esprit. Une religion n’est universelle que si
elle présente toutes les vérités qui permettent à chaque être humain de
réaliser le travail spirituel correspondant aux besoins de l’âme et de
l’esprit.
S’il y a tant de religions dans le
monde, et qui n’ont pas cessé de s’affronter, c’est parce que chacune est
adaptée à telle ou telle mentalité particulière ou, pire encore, utilisée pour
servir des intérêts particuliers. C’est pourquoi maintenant on voit des
chrétiens devenir bouddhistes ou musulmans, des juifs ou des musulmans devenir
chrétiens, etc. ils vont chercher ailleurs ce qu’ils ne trouvent pas dans la
religion où ils ont été élevés. Quand viendra la religion universelle personne
n’aura envie d’aller chercher ailleurs, ni de combattre ou de sous-estimer ceux
qui n’ont pas la même religion ; tous seront dans l’unique religion qui
répondra aux besoins de chacun. Il est temps d’en finir avec le côté racial et
sectaire des religions. Même le christianisme est encore une religion sectaire.
Ou, plus exactement, ce sont les chrétiens qui, en fabriquant tellement de
dogmes et d’instituions, en ont fait une religion sectaire, trahissant ainsi la
pensée de Jésus qui avait répondu à la Samaritaine : "L’heure vient, et
elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en
vérité ; car ce sont ces adorateurs que le père demande".
Le jour où tous les hommes sur la terre
seront capables d’adorer Dieu en esprit et en vérité, à ce moment-là oui, on
pourra parler d’une religion universelle, et le symbole de cette religion sera
le soleil. Parce que derrière le soleil se trouve le Dieu de tous les hommes.
Les chrétiens n’ont pas besoin des dieux des hindouistes, ni les hindouistes du
Dieu des chrétiens, ni les musulmans du Dieu des juifs… et toutes ces divisions
ne servent qu’à entretenir des hostilités ; mais tous ont besoin de
comprendre et d’aimer cette puissance qui leur apporte la lumière, la chaleur
et la vie. La religion chrétienne n’éclaire et ne réchauffe que quelques
millions de personnes dans le monde – et encore l’histoire ne dit pas quelle
lumière et quelle chaleur elle leur donne.
Combien y en a-t-il qui n’ont jamais
entendu parler du christianisme ! Et malheureusement pour le
christianisme, ils se sentent bien mieux aussi. La religion apportée par Jésus
était parfaite, je ne le nie pas. Mais depuis les siècles ont l’a tellement
déformée par des ajouts ou des suppressions qu’elle a fini par devenir un
bouillon de culture où prolifèrent les germes de toutes sortes de fermentations
nocives. C’est pourquoi il est temps pour les chrétiens de revenir eux aussi
vers ce principe vivant qui est à l’origine de toutes les religions, et de
déchiffrer ce symbole de la religion universelle : le soleil.
La religion solaire, c’est de donner et
d’unir, car le soleil éclaire, chauffe et vivifie toutes les créatures. Avant
même que la première religion n’apparaisse, le soleil était là qui disait aux
humains : "Faites comme moi, éclairez, chauffez, vivifiez, débarrassez-vous
de vos conceptions limitées, embrassez le monde entier par votre intelligence
et votre amour". Mais au lieu de comprendre, ils continuent à s’affronter
pour imposer leur conception d’un Dieu qu’aucun d’eux n’a jamais vu.
Le langage du soleil est le langage
universel, il est accessible à tous puisque c’est le langage de la lumière, de
la chaleur et de la vie. Les hommes, les animaux, les plantes, toutes les
créatures comprennent ce langage, tandis que les autres langages, il n’est
jamais sûr qu’on les comprenne. Si vous croyez que certaines tribus d’Afrique
ou d’Océanie ont compris le langage chrétien, bien qu’on leur ait envoyé des
missionnaires ! Et les anthropophages qui se plainaient paraît-il de
n’avoir plus de missionnaires à manger, qu’avaient-ils compris du langage
chrétien ? Seul le soleil est accessible à tous, même si évidemment chacun
le comprend d’après son degré d’évolution.
Comment s’imaginer qu’il a fallu
attendre des millions d’années après l’apparition de l’homme sur la terre pour
que Dieu se révèle au monde une seule fois par son fils Jésus ? Et encore
n’a-t-il touché ainsi qu’une infime minorité d’êtres humains… Quelle injustice,
quelle cruauté ! En réalité, chaque matin, dans ce temple de la nature
créé par Dieu, le soleil qui se lève répand ses bénédictions : la vie, la
lumière et la chaleur qui sont les manifestations de la Trinité divine. Et il
ne fait aucune distinction de religion ou de race : il distribue à
tous : noirs, jaunes, blancs, juifs, bouddhistes, chrétiens, musulmans,
athées. Alors, il faut cesser de s’imaginer qu’une religion peut prétendre être
la seule véridique et s’imposer au monde entier.
C’est à tous les hommes sur la terre de
marcher ensemble vers le soleil, car le Père céleste est comme le soleil :
les religions, les races, ça lui est égal, ce n’est pas ce qu’il regarde. Qu’on
l’adore dans un temps, une cathédrale, une synagogue, une mosquée ou sur une
montagne, il n’en donne pas deux centimes. Il ne regarde que les qualités et
les vertus de ses enfants, qu’ils se disent ou non croyants. Et même si vous
vous présentez devant lui en disant fièrement : "Moi, j’appartiens à
la grande Fraternité Blanche Universelle", peut-être va-t-il seulement
vous répondre : "Mais mon pauvre vieux, regarde comment tu es :
tu trompes les autres, tu les calomnies, tu te bagarres avec eux. Alors ce
titre ne veut rien dire, tu n’es pas encore dans la véritable Fraternité
Blanche Universelle. Va t’améliorer, et ensuite on verra". Voilà comment
le Seigneur considère les choses. Et il est aussi inutile de lui montrer votre
croix, cotre certificat de baptême ou toute autre marque de votre appartenance
à une religion ; ce sont des signes extérieurs et il ne reconnaît que les
signes intérieurs.
Une religion ne peut être universelle
que si elle place le soleil au centre de son enseignement. Je sais, beaucoup
repousseront cette idée sous prétexte qu’on doit adorer Dieu seul. Mais qui a
dit d’adorer le soleil ? Pas moi en tout cas. Moi je ne cesse de vous
répéter simplement que lorsque Dieu a créé le monde, il a laissé partout son
sceau, c’est à dire des indices, des traces, des reflets, pour que les humains
puissent le retrouver. Et le reflet le
plus éloquent est le soleil. C’est à travers lui que Dieu, qui ne veut pas
rester absolument caché et inaccessible, se manifeste pour laisser aux humains
la possibilité de le retrouver. Dieu n’est n dans la lumière ni dans la chaleur
ni dans la vie du soleil, mais il se manifeste à travers elles pour que tous les
humains puissent l’atteindre, communier avec lui. Le faire pénétrer en eux.
Tant qu’ils refuseront d’accepter cette idée, ils seront dans le vide, car Dieu
restera pour eux quelque chose de lointain, d’insaisissable, et ils
continueront à s’affronter pour des questions de doctrines ou de rites.
Omraam
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