L’énergie sexuelle vient de très haut,
mais en passant par les organes génitaux, elle produit des sensations, une
excitation, un désir de rapprochement, et il se peut que dans ces
manifestations, il n’y ait absolument aucun amour.
C’est ainsi chez les animaux. A
certaines périodes de l’année, ils s’accouplent, mais le font-ils par amour?
Souvent, ils se déchirent et chez certains insectes comme la mante religieuse
ou certaines araignées, la femelle mange le mâle.
Est-ce
de l’amour ? Non, c’est de la pure
sexualité. L’amour commence quand cette énergie touche en même temps d’autres
centres en l’homme : le cœur, le cerveau, l’âme et l’esprit. A ce moment-là,
cette attraction, ce désir que l’on a de se rapprocher de quelqu’un est
éclairé, illuminé par des pensées, des sentiments, un goût esthétique; on ne
recherche plus une satisfaction purement égoïste où l’on ne tient absolument
aucun compte du partenaire.
L’amour, c’est de la sexualité, si vous
voulez, mais.... élargie, éclairée, transformée. L’amour possède tellement de
degrés et de manifestations qu’on ne peut même pas les énumérer et les classer.
Il arrive par exemple, qu’un homme aime une jeune et jolie femme, mais sans
être tellement attiré physiquement par elle : il veut surtout la voir heureuse,
en bonne santé, instruite, riche, bien placée dans la société, etc...
Comment
expliquer cela ? Ce n’est pas
uniquement de la sexualité, mais de l’amour ; c’est donc un degré supérieur.
Mais il doit entrer quand même un peu de sexualité dans cet amour, car on peut
se poser la question : pourquoi cet homme ne s’est-il pas attaché à une autre
personne, à une femme vieille et laide, ou à un autre homme ?
Oui, si on analyse, on découvrira au
moins un faible degré de sexualité. La sexualité... l’amour... ce n’est donc
qu’une question de degrés. Lorsque vous ne vous arrêtez plus seulement sur quelques sensations
physiques grossières, mais que vous sentez les degrés supérieurs de cette force
cosmique vous envahir, c’est cela l’amour, et vous communiez avec les régions
célestes.
Mais combien de gens, une fois leur
désir assouvi, se quittent ou même commencent à se battre ! Ce qui compte pour
eux, c’est seulement de se décharger, de se débarrasser d’une tension, et si
après quelque temps, cette énergie s’accumule de nouveau en eux, ils
redeviennent souriants et tendres, mais dans le seul but de satisfaire à
nouveau leur animalité. Quel amour y a-t-il là?
On a des besoins, des désirs et c’est
normal, surtout quand on est jeune. La nature, qui a tout prévu, a trouvé cela
nécessaire pour la propagation de l’espèce. Si l’homme et la femme restaient
froids l’un devant l’autre, s’ils étaient dégagés de ces impulsions et de ces
instincts, c’en serait fini de l’humanité. C’est donc la nature qui pousse les
créatures à se rapprocher physiquement, mais l’amour c’est autre chose.
On peut dire que la sexualité est une
tendance purement égocentrique qui pousse l’être humain à ne rechercher que son
plaisir, et cela peut l’amener à la plus grande cruauté, car il ne pense pas à
l’autre, il ne cherche qu’à se satisfaire. Tandis que l’amour, le véritable
amour pense tout d’abord au bonheur de l’autre, il est basé sur le sacrifice :
sacrifice de temps, de forces, d’argent, pour aider l’autre, pour lui permettre
de s’épanouir et de développer toutes ses possibilités. Et la spiritualité
justement commence là où l’amour domine la sexualité, quand l’être humain
devient capable d’arracher quelque chose de lui-même pour le bien de l’autre.
Tant qu’on n’est pas capable de se priver de quoi que ce soit, ce n’est pas de
l’amour. Quand un homme se jette sur une fille, est-ce qu’il pense au mal qu’il
peut lui faire? Non, et il est même prêt à la tuer pour assouvir
ses instincts.
C’est cela, la sexualité, un instinct
purement bestial. Vous direz : «C’est évident, il n’y a rien de divin
là-dedans!» Si, la sexualité est d’origine divine, mais tant que l’être humain
ne sait pas se maîtriser, ses manifestations ne sont évidemment pas divines. Ce
qu’il y a de bon dans la sexualité, c’est qu’elle travaille à la propagation de
’espèce, mais si on ne l’oriente que vers le plaisir, c’est du gâchis.
Actuellement, on a inventé des choses invraisemblables dans ce domaine. Il y a
la pilule, bien sûr, mais on vend aussi une quantité de produits et d’objets
que je ne veux même pas nommer. Il ne s’agit plus, ici, de la propagation de
l’espèce, mais exclusivement du plaisir.
Je ne m’arrêterai pas sur cette question
pour discuter si ces choses-là doivent exister ou non. Dans l’état actuel de
l’humanité, même des moralistes, même des religieux ont trouvé nécessaire,
inévitable qu’elles existent, parce que la nature inférieure, la nature animale dans l’homme est encore
tellement puissante que, si on ne la laissait pas se manifester, elle
produirait des phénomènes encore plus préjudiciables. Donc, je ne veux pas
discuter là-dessus, je dis seulement qu’il est dommage qu’on n’instruise pas
les humains sur les avantages de contrôler cette énergie, et de l’utiliser dans
un but divin, pour des travaux spirituels, au lieu d’avoir recours à toutes
sortes de produits et de fabrications pour se vautrer dans le plaisir.
Dans leurs manifestations extérieures il
n’y a guère de différence entre l’amour et la sexualité : ce sont les mêmes
gestes, les mêmes étreintes, les mêmes baisers... La différence est dans la
direction que prennent les énergies.
Discutons-en sur " La Vie Devant Soi "
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