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mercredi 13 août 2014

Ceux qui choisissent la voie de la spiritualité


Ceux qui choisissent la voie de la spiritualité doivent savoir que le plus grand danger est de s’y aventurer sans guide. Je suis toujours étonné de constater que des gens qui n’auraient jamais l’idée de faire l’ascension d’un sommet sans être accompagnés d’un guide expérimenté, se lancent comme ça, tout seul, à l’assaut des montagnes spirituelles où les dangers de s’égarer, de tomber dans des gouffres ou d’être ensevelis sous des avalanches sont beaucoup plus grands. Vous direz qu’il n’est pas toujours facile de rencontrer des guides sûrs. C’est vrai. Mais tout de même, à défaut de les rencontrer en chair et en os, la tradition spirituelle présente suffisamment d’exemples et a laissé suffisamment d’ouvrages pour éclairer, orienter celui qui désire sincèrement marcher dans cette voie. Et c’est alors qu’il découvrira que le monde spirituel est le plus réel, le plus sûr, le plus clair, et qu’il reste pour l’éternité immuable et beau.

Oui, mais à condition d’accepter la discipline indispensable, car pour pouvoir capter, utiliser et surtout maîtriser les courants du monde invisible, il faut préalablement développer certaines qualités et vertus : le désintéressement, l’humilité, la pureté… Dans ce domaine, la volonté ne suffit pas, il y a tout un travail préparatoire à faire. Beaucoup de spiritualistes sont là en train d’insister, de désirer, de souhaiter, mais comme ils n’ont pas pensé à préparer les conditions préalables pour que les processus attendus se produisent, ils n’obtiennent aucun résultat ; ou pire, ils se cassent la tête.

Donc, que celui qui décide de s’engager sur le chemin spirituel comprenne dès le début une chose essentielle : il doit préparer son travail. Un ouvrier, un artisan le savent ;  regardez un peintre, un maçon, un boulanger, un chirurgien ; avant de se lancer dans leurs travaux, ils réunissent autour d’eaux tous les outils et matériaux dont ils auront besoin – sans parler des années d’études qu’ils ont d’abord dû faire ! Et le chimiste sait que s’il veut obtenir une certaine réaction, il doit mettre en présence tel et tel corps dans des conditions déterminées d’avance : pureté, quantité, température, etc. si les conditions sont respectée s, il parvient au résultat attendu ; sinon il a beau regarder dans son éprouvette… rien. Ou alors il fait tout sauter !

Eh bien, voilà où est l’erreur de beaucoup de prétendus spiritualistes. Ils ne donnent pas à leur activité une base solide. Ils se lancent comme ça, sans aucun préparatif, en pensant qu’il suffit d’en avoir le désir et la volonté pour que le monde invisible se révèle à eux, que les anges viennent les servir et que tous les pouvoirs tombent entre leur mains. Eh oui, malheureusement, beaucoup trop de gens s’imaginent que pour devenir des Initiés, il suffit d’en avoir le désir ou la volonté. Tout de suite ils se présentent avec des airs supérieurs, une mine inspirée, et ils se croient capables d’instruire les autres. Mais ils sont tout simplement ridicules. Ridicules et dangereux, car ils ne savent même pas de quoi ils parlent.

Dans la vie spirituelle, il existe une règle qui vaut que lorsqu’on reçoit une vérité, on commence par la vivre avant d’en parler et de la répandre autour de soi. Oui, vous devez d’abord éprouver une vérité, faire des exercices, des expériences avec elle, au point qu’elles deviennent enfin chair et os en vous, qu’elle ne fasse plus qu’un avec vous. Si vous commencez à prêcher dès le lendemain des vérités que vous venez à peine de recevoir, vous les perdrez. Il faut garder un certain temps ces vérités en vous, sans rien dire, et vivre avec elles, les faire vôtres, pour qu’elles vous apportent des éclaircissements, des forces et vous aident à triompher des difficultés que vous aurez à traverser. A ce moment-là, non seulement elles ne vous quitteront plus, mais quand vous en parlerez aux autres, elles auront une telle force, une telle puissance à cause de votre accent de sincérité, que vous arriverez à les leur faire partager. En attendant, taisez-vous, gardez votre travail secret ainsi que les résultats auxquels vous aspirez.

Certains diront : "Mais si nous parlons, c’est pour aider les autres. Nous voyons qu’ils sont dans l’erreur, et nous voulons leur faire du bien". Non, si vous voulez vraiment travailler pour le bien, commencez par laisser les autres tranquilles. Vos parents, vos amis, ne les prêchez pas, car vous ne réussirez qu’à vous rendre insupportables pour eux. Occupez-vous d’abord de vous transformer, de vous perfectionner. Sinon, savez-vous ce qui va arriver ? Vous ressemblerez à celui qui, les mains pleines de cambouis, voit une petite tache sur la figure de son ami : "Attends, lui dit-il, je vais t’enlever cette tache". Et avec ses mains toutes noires, il le barbouille entièrement. Eh oui, voilà ce que font tous ceux qui se croient capables de conduire les autres sur le chemin de l’Initiation alors qu’ils n’ont pas encore commencé le véritable travail de purification, de désintéressement, de maîtrise de soi.

Le véritable spiritualiste ne s’impose jamais aux autres. Pendant des années et des années, sans rien dire, il apporte chaque jour des éléments nouveaux à l’édifice qu’il a entrepris de construire dans le monde invisible, jusqu’au moment où même les plus aveugles commencent à s’exclamer :"Oh, mais il y a une construction ici" eh oui, parce qu’il a commencé par le toit, par le monde divin. Il faut seulement travailler, prier, et les choses apparaîtront peu à peu d’elles-mêmes. Sans que vous ayez besoin de parler, même malgré vous, ce que vous êtes se manifestera.

Celui qui a compris ce qu’est véritablement le travail spirituel, accepte de passer vingt ans, trente ans, toute la vie même à se préparer sous la direction d’un Maître, qu’il soit vivant ou non, et c’est ensuite qu’en très peu de de temps il obtient des résultats. Dans le domaine spirituel, c’est la préparation qui est longue. Mais les gens ne se préparent pas ; ils continuent à entretenir toutes sortes de miasmes dans leur tête et dans leur cœur, et parce que de temps à autre sils lisent quelques livres ésotériques, qu’ils méditent soi-disant, et se livrent à quelques cérémonies magiques, ça leur suffit. A eux, oui, peut-être. Mais ne réalité, cela ne suffit pas, il y a des conditions préalables à remplir. Et celui qui les remplit est obligé de découvrir que les lois du monde spirituel sont aussi sûres et véridiques que celles du monde physique : te travail spirituel apporte autant de résultats que le travail dans la matière. 

Donc, la question n’est pas de douter ou de croire à la réalité du travail spirituel, mais de trouver des meilleures méthodes pour avancer… les meilleures, c’est à dire les moins dangereuses, les plus efficaces ; peut-être les plus longues, mais dont les résultats sont les plus durables. Le malheur, c’est que les gens sont pressés, ils n’ont ni le temps, ni la patience. Ils croient qu’ils peuvent devenir des initiés, des mages, des voyants, comme on devient pédicure ou manucure. Dès qu’ils obtiennent un petit résultat, ils font tout un tapage avec a et ils induisent beaucoup de gens en erreur, profitant de ce que la foule, qui n’a pas de critères, avale tout. Mais ils doivent savoir qu’ils auront un jour des comptes à rendre au Ciel.

Vous vous demandez, bien sûr, pourquoi ce travail est si long ? La réponse est  simple : c’est que vous ne l’avez pas encore commencé dans vos incarnations antérieures ; alors, votre matière psychique est devenue tellement compacte, épaisse, qu’elle oppose une grande résistance, et pour la changer, le rendre sensible, il faut beaucoup de temps. Si vous vous étiez déjà exercé depuis longtemps dans ce sens, votre matière serait à présent beaucoup plus souple, malléable et facile à éduquer. Cette préparation aurait facilité le travail de l’esprit en vous.

Alors, maintenant, ne perdez pas un temps précieux en tergiversations : commencez ce travail dès aujourd’hui sans vous laisser aller au doute et au découragement. Ou plutôt, si vous doutez, doutez non pas des lois ou du Ciel, mais de vos capacités : là bien sûr, il y a parfois de quoi douter et se décourager. Mais il faut toujours garder sa foi dans la véracité des lois divines. Quoi qu’il arrive, ne vous laissez pas arrêter par le fait qu’il vous est impossible de constater avec vos yeux les progrès que vous avez réalisés et les répercussions de ces progrès sur votre entourage. Travaillez, c’est tout, en sachant que ce qui compte pour le Ciel, ce ne sont pas vos succès, mais vos efforts. Vous n’avez pas réussi ? Ce n’est pas grave, le Ciel ne vous en tiendra pas rigueur. Car en réalité les succès ne dépendant pas tellement de nous, mais du Ciel. Ce qui dépend de nous, ce sont les efforts, car le Ciel ne peut pas les faire à notre place. Mais pour le succès, c’est lui qui décide du moment. Combien de saints, de prophètes, d’Initiés ont quitté la terre sans voir les fruits de leur travail ! malgré leur lumière, leur intégrité, leur élévation spirituelle, ils n’ont pas réussi à faire triompher leurs idées, ce qui nous prouve bien que leur succès ne dépendait pas d’eux.

Celui qui s’engage sur la voie de la spiritualité doit le faire avec une conscience éclairée de la réalité des choses. La bonne volonté ne suffit pas, ni les efforts ni les sacrifices, il faut aussi connaître les lois qui régissent le monde invisible. Souvent on se tourmente : "Pourquoi je ne réussis pas mieux ? Pourquoi rien ne change" ? en réalité, de grandes transformations se sont déjà produites, mais elles sont encore trop subtiles pour être visibles. Et si je vous parle ainsi, ne pensez pas que ce sont seulement des paroles comme ça, pour vous encourager. Non, on peut encourager les gens, mais quelques minutes ou quelques jours après, ces encouragements sont démentis par la réalité parce qu’ils ne reposent sur rien de solide. On dit à quelqu’un : "Mais ne t’inquiète pas, mon vieux, tu guériras, tu nous enterreras tous" et il meurt le lendemain. Voilà des encouragements !... Mais quand moi je vous affirme que, si vous faites le travail de tout votre cœur, de toute votre âme, même si cela ne se voit pas encore, ce travail donne vraiment des résultats, là ce sont des encouragements réels, solides car ils sont basés sur un savoir initiatique.

Il ne faut pas vous imaginer que du moment que vous avez entrepris un certain travail, les choses vont se dérouler exactement comme vous l’espérez : que vos instincts vont se plier à votre volonté, que la sagesse et la raison vont triompher en vous et que le Ciel entier, émerveillé, n’aura rien d’autre à faire qu’à se pencher sur vous pour réaliser tous vos désirs. Ne vous conduisez pas comme tous ces soi-disant spiritualistes qui, voyant qu’ils n’ont pas réussi comme ils le souhaitaient et dans le temps qu’ils souhaitaient, s’aigrissent et importunent les autres avec leurs sublimes ambitions déçues. Sachez que le Ciel et la Terre se sont juré de donner à chacun ce qu’il mérite. Alors, pourquoi s’inquiéter ? Il n’y a pas à se demander si les entités qui dirigent votre destin sont intelligentes et bonnes, ou si elles se sont endormies et ovus ont oublié. Il y a seulement à se demander si on fait bien son travail.

Il ne faut pas se lancer dans la vie spirituelle sans en connaître les lois, sinon les résultats sont quelquefois pires que si on restait le plus ordinaire des matérialistes. Du moment que vous avez trouvé le véritable travail, rien ne doit plus pouvoir vous arrêter. Lorsque j’étais jeune disciple du Maître Peter Deunov, en Bulgarie, il avait l’habitude de me répéter ces mots : "Rabota, rabota, rabota… Vrémé, vrémé, vrémé… Véra, véra, véra…"

Rabota signifie le travail : vrémé, le temps, et véra, la foi.

Jamais il ne m’a expliqué pourquoi il répétait ces trois mots, mais des années cela m’a préoccupé, et j’ai compris qu’il y avait condensé toute une philosophie. Donc, voilà : le travail, mais aussi la foi qui est nécessaire pour l’entreprendre et le continuer, et  surtout le temps. Car il faut le temps ! Que l’on ne s’imagine pas que tout va être réalisé d’un seul coup. Maintenant, je connais ce qu’est "vrémé". Les années ont passé et je vois que "vrémé", c’est vraiment quelque chose ! 

Omraam 

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