Tout être humain est une entité
individuelle qui a sa vie propre ; mais il n’est pas seul, il fait partie
d’un ensemble, et la question qui se pose à chacun, c’est de concilier les
exigences de la vie individuelle avec celles de la vie collective. Chaque individu
est particulier, c’est l’intelligence cosmique qui a créé cette diversité des
créatures et on ne doit pas essayer de les niveler, de les uniformiser. Chacun
a le droit de se manifester avec ses différences, son originalité, mais à
condition de s’harmoniser avec l’ensemble, comme dans un orchestre. Oui, entre
ces instruments que sont le violon, le violoncelle, le piano, le hautbois, la
flûte, la harpe, la trompette, les cymbales, la grosse caisse, que de
différences de forme, de matière, de sonorité !... Mais de cette diversité
naît une harmonie parfaite. C’est donc à chacun d’apprendre comment ajuster
pour lui-même la question de la vie individuelle et de la vie collective.
Chaque individu est indépendant,
autonome, c’est entendu, mais il est aussi lié à la collectivité humaine, et
au-delà encore à tous les règnes de la nature, à la collectivité cosmique. Nous
vivons donc simultanément deux vies : personnelle et collective. C’est une
réalité que les humains vivent quotidiennement, mais la plupart du temps elle
échappe à leur conscience. Il est donc souhaitable qu’ils cherchent à la rendre
consciente, mais aussi qu’ils arrivent à trouver un équilibre entre
l’individuel et le collectif. Celui qui s’oublie complètement, pour qui seule
compte la collectivité, va souffrir et péricliter. Mais celui qui s’occupe
exclusivement de lui-même entre en conflit avec la collectivité, car il oublie
qu’il n’est qu’une infime partie d’un tout avec lequel il doit faire des
échanges raisonnables et harmonieux.
Donc, celui qui est poussé à se fondre
dans la vie collective, universelle, ne doit pas perdre la conscience de son
moi, afin de pouvoir toujours penser et agir en individu autonome et
responsable. Et celui qui se sent un être bien distinct des autres, tout en gardant
le sentiment de son individualité propre, doit comprendre qu’il appartient à un
ensemble, qu’il est une cellule de l’organisme social. Et de plus il
n’appartient pas à cet ensemble qu’est l’univers comme s’il était seulement une
pierre, une plante ou un animal ; en tant qu’être pensant, il a un rôle à
jouer : il doit participer à la construction de cet édifice qu’est la vie
collective.
Seulement, comprenez-moi bien, quand je
parle de "collectivité", il ne s’agit pas uniquement de la
collectivité humaine, mais aussi de l’univers entier, de toutes les créatures
dans l’univers, jusqu’à Dieu lui-même. Et on peut donner une comparaison ;
cette collectivité, cette immensité pour laquelle vous travaillez est comme une
banque, et tout ce que vous faites pour elle est un placement qui vous
reviendra un jour amplifié. Comme l’univers fait toujours des affaires
formidables, qu’il s’enrichit sans cesse de nouvelles constellations, de
nouvelles nébuleuses, de nouvelles galaxies, toutes ces richesses viendront un
jour vers vous. Elles ne viendront pas tout de suite, évidement, mais elles
viendront.
Quand on place une somme dans une
banque, ce n’est pas le lendemain que l’on reçoit les intérêts, on doit
attendre, et plus on attend, plus ces intérêts sont élevés. C’est exactement la
même loi dans le plan spirituel. Vous travaillez avec beaucoup d’amour,
beaucoup de patience, beaucoup de confiance, et vous n’avez d’abord aucun
résultat. Mais ne vous découragez pas ; si vous vous découragez, c’est que
vous n’avez pas bien déchiffré le sens des lois qui régissent la banque et
l’administration. Apprenez à les déchiffrer, vous comprendrez qu’il faut
attendre. Ensuite, les richesses pleuvront de tous les côtés, et même si vous
essayez de vous sauver, impossible, l’univers tout entier vous jettera ses
bénédictions sur la tête. Parce que vous les aurez provoquées. C’est la
justice.
Tant que les humains ne sauront pas
équilibrer vie individuelle et vie collective et qu’ils feront passer leur
intérêt personnel avant celui de la collectivité, il n’y aura pas de solution à
leurs problèmes. Et, là encore, quand je dis l’intérêt de la collectivité, je
ne parle pas uniquement de la collectivité des êtres humains, mais de l’univers
entier. Ils veulent toujours se servir de l’univers pour leur seule
satisfaction. Regardez comment ils exploitent la flore, la faune, le sol, le
sous-sol, la mer, etc. Si jamais ils ont un jour des moyens techniques
suffisants, vous verrez ce qu’ils vont faire avec le soleil, la lune ou les
autres planètes…. Et même le Seigneur, s’ils pouvaient, ils s’arrangeraient
pour l’asservir, pour le mettre en bouteilles afin de le vendre ou faire cuire
leur repas. Tout ce qui existe, l’homme l’utilise comme moyen en vue d’un seul
but ; sa satisfaction matérielle. Alors, voilà maintenant ce qu’il faut
changer ; il faut intervertir le but et les moyens ; avoir pour but
la fraternité universelle, l’harmonie universelle et utiliser dans ce but tous
les matériaux que nous avons à notre disposition, mais aussi nos qualités, nos
facultés, nos énergies. Ce n’est qu’à cette condition que tous les problèmes de
l’humanité seront un jour résolus.
Omraam.
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