Je vous raconterai une anecdote.
L’aventure suivante s’est, paraît-il, passée à New York. Deux automobilistes,
qui roulaient à vive allure, se sont heurtés : il n’y eut aucun blessé et
très peu de dégâts matériels. Chacun reconnut qu’ayant fait un excès de
vitesse, il pouvait être la cause de l’accident, et ils se quittèrent sans rien
se réclamer. Un très long temps s’écoula. Un jour, à leur grande surprise, tous
deux furent convoqués au tribunal. Que s’était-il passé ? Une
institutrice, qui avait assisté à la collision, avait porté plainte contre eux.
La vue du choc des deux voitures l’avait tellement bouleversée qu’elle en était
tombée malade au point de ne plus pouvoir continuer à exercer son métier :
elle ne cessait d’entendre d’étranges bruits dans sa tête. Et la justice
condamna les deux hommes à lui verser des indemnités.
Voilà une histoire très intéressante
car, en fait, elle nous révèle certaines lois qui régissent le monde invisible.
Deux personnes qui, par leur conduite, ont produit des dégâts, pensent avoir
parfaitement réglé l’affaire parce qu’elles se sont arrangées entre elles. Eh
bien, non, une troisième personne, quelque part dans le monde, peut avoir reçu
un choc à cause d’elles, et la justice un jour viendra leur demander des
comptes. Les coupables diront : "Mais cette affaire ne regardait que
nous – Eh non, répondra la justice, vous devez payer". C’est ainsi que la
destinée vient surprendre les humains sans qu’ils aient fait directement du mal
aux autres. Cela vous est déjà arrivé chaque fois que vous vous étonnez de
devoir payer alors que vous ne vous sentez pas responsable, c’est la preuve que
vous êtes responsable tout de même ; la loi divine vous a jugé
responsable.
La loi de la responsabilité, je ne
connais que cela. Si vous croyez que j’invente, que je plaisante. Ce dont je
vous parle représente mes préoccupations de tous les jours, c’est ma vie. Alors
tâchez, vous aussi, de devenir plus conscient des effets que peuvent produire
sur les autres vos états bons ou mauvais. Si vous ne me croyez pas, tant pis
pour vous, un jour vous le vérifierez. Quand vous arriverez de l’autre côté et
qu’on vous montrera : "Voilà vous avez été la cause de tel ou tel
crime, de tel ou tel accident", vous aurez beau protester en disant que
vous n’avez jamais fait tout ce mal, que vous n’avez jamais volé, jamais tué,
on vous répondra : "C’est entendu, mais par vos pensées, vos
sentiments, vos désirs, vous avez influencé les êtres qui ont fait ce
mal". Chaque être est toujours en relation avec les habitants de la
région, du milieu auquel il appartient. Quand il s’avilit, il entraîne beaucoup
d’autres avec lui, et quand il s’élève, également. C’est ce qui fait que le
bien et le mal sont si puissants : parce qu’ils ne sont pas isolés. Le mal
a des ramifications, des accointances, des liaisons incalculables, et le bien
aussi. C’est pourquoi chaque être est non seulement responsable de ce qu’il
fait, mais aussi de ce qu’il pense et des sensations qu’il éprouve.
Combien réalisent ainsi sans le savoir
les projets de personnes qu’ils ne connaissent même pas. Cela vous paraît
invraisemblable, mais c’est ainsi. Parce que les pensées et les sentiments sont
des puissances agissantes qui peuvent influencer ceux qui, par leur structure
psychique, sont convenablement préparés pour capter les ondes émises par
d’autres. Combien de gens faibles ont fini par commettre des crimes, parce
qu’ils étaient poussés par la force des pensées et des sentiments négatifs
d’autres personnes. Et comme la justice n’est pas clairvoyante, elle n’a pas
puni ceux qui avaient lancé dans l’espace ces pensées et ces sentiments
criminels, mais ceux qui les avaient mis à exécution, alors qu’en réalité ils
n’étaient pas les vrais coupables. Bien sûr, ils étaient coupables de s’être
abandonnés et affaiblis au point de devenir les instruments de courants
négatifs ; mais les véritables instigateurs de ces crimes n’étaient pas
eux.
Vous direz : "mais comment se
fait-il que des pensées et des sentiments aient un pouvoir pareil" ?
Parce que toutes les pensées, tous les sentiments que les humains forment
consciemment ou inconsciemment sont des êtres vivants qu’ils alimentent chaque
jour de leurs propres émanations. Cela vous étonne ? Eh bien, c’est la
réalité : ces pensées et ces sentiments, bons ou mauvais, sont de petites
créatures que nous mettons au monde et qui, pour subsister, se nourrissent de
la substance même de leur créateur.
Combien de fois j’ai insisté sur le fait
que la vie psychique est à l’image de la vie physique. Dans une famille, des
enfants, c’est beaucoup de bras et de jambes pour seconder les parents dans le
travail, tout est vite fait dans la maison quand les parents ont de bons
enfants. Et si ces enfants remportent des prix, c’est les parents qu’on vient
féliciter. Par contre, si les enfants sont trop turbulents, non seulement ils
abîment tout dans la maison, mais ils font du vacarme et des dégâts dans le
quartier, et les passants, les voisins, la police même viennent trouver le père
et la mère pour demander des comptes. Car les parents sont considérés comme
responsables des bêtises de leurs enfants, et c’est eux qui sont obligés de réparer
les dégâts, de "payer les pots cassés". Eh bien, la même chose se
produit dans le plan psychique. C’est pourquoi il est tellement important de
connaître ces vérités du monde intérieur afin de devenir un créateur conscient.
Il ne suffit pas de se conformer
extérieurement à des règles, il faut s’habituer intérieurement à créer sans
arrêt des pensées et des sentiments bénéfiques, lumineux, à envoyer jour et
nuit de son cœur, d es on âme, ces petits êtres invisibles mais réels qui
agissent favorablement sur toutes les créatures. Mais demandez aux humains ce
qu’ils font avec leurs pensées et leurs sentiments. Ils créent des êtres
malfaisants, des monstres. Oui, s’ils veulent bien s’arrêter un moment pour
réfléchir, les gens de bonne foi sont obligés de reconnaître qu’à tel ou tel
moment ils se sont permis d’avoir des pensées et des sentiments malsains,
destructeurs, et des pensées et ces sentiments ne restent pas sans effet.
Ce ne sont pas seulement les paroles ou
les actes qui produisent des résultats, mais tous les mouvements de la vie
intérieure ; car là aussi on remue des éléments, on met en marche des
appareils, on déclenche des courants, on projette des forces, on provoque des
entités, et il y a forcément des conséquences. Un jour, on arrivera à photographier
les pensées et les sentiments sont matériels, d’une matière extrêmement
subtile, mais c’est de la matière ; et un jour, grâce au développement des
techniques, on mettra au point des appareils qui pourront les photographier.
Alors, que de choses on découvrira.
Si vous dites : "J’ai le droit
d’avoir toutes les pensées et tous les sentiments, tous les désirs qui me
plaisent, cela ne regarde que moi" eh bien non, justement, car vous devez
ensuite rejeter une grande quantité de déchets. Or, étant donné que dans le
plan psychique il n’existe pas, comme dans le plan physique, de lieux réservés
à l’élimination, vous serez obligé de vous en débarrasser sur tous ceux qui
vous entourent. Comme les animaux. Les animaux (sauf exception) n’ont pas
d’endroits spéciaux pour déposer leurs excréments et ils salissent tout sans
s’inquiéter. L’animal est à l’image des corps astral et mental inférieur de
l’homme. Les hommes qui se nourrissent de sentiments, de pensées et de désirs
grossiers se comportent exactement comme les animaux ; ils déposent
partout des ordures. C’est pourquoi l’atmosphère psychique de la terre devient
un véritable marécage.
Qu’est-ce qu’un marécage ? Un
endroit qu’aucune eau nouvelle ne vient purifier et où grouillent des bestioles
de toutes sortes ; elles prennent leur nourriture et rejettent leurs
excréments dans la même eau, les unes absorbant les saletés des autres. Voilà
l’humanité : des vers, des têtards, des grenouilles dans un marécage, en
train de rejeter leurs saletés et d’avaler celles du voisin ; la haire, la
sensualité, la méchanceté, la jalousie, la cupidité… s’ils étaient un peu
clairvoyants, ils verraient des formes horribles, noires, gluantes, qui sortent
d’une quantité de créatures pour aller s’accumuler dans les couches de l’atmosphère.
De plus en plus on se plaint de la
pollution. Les scientifiques sont alertés et révèlent que tout est
pollué : la terre, l’eau, l’air, et que les plantes, les poissons, les
oiseaux, les humains sont en train de s’asphyxier. Ils ne savent plus comment y
remédier. Et d’ailleurs, même s’ils trouvaient le moyen, ce ne serait que pour
améliorer extérieurement la situation.
Or, c’est insuffisant. Car dans le monde psychique il se propage aussi
des miasmes qui sont en train d’asphyxier l’humanité, et les personnes qui sont
vraiment sensibles sentent que l’atmosphère du monde psychique est encore plus
irrespirable que celle du monde physique. On se plaint des gaz d’échappement
des voitures, mais les humains aussi ne font rien d’autre que d’empoisonner l’atmosphère
spirituelle par des gaz toxiques ; leurs mauvaises pensées et leurs
sentiments de haine, de jalousie, de colère, de sensualité. Tout ce qui moisit
et pourrit dans l’homme comme pensées et sentiments impurs, produit des
exhalaisons pestilentielles. On accuse les voiture mais qu’est-ce que les
voitures à côté de plusieurs milliards de créatures ignorantes qui n’ont jamais
appris à maîtriser leur vie intérieure ?
Omraam
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