Pour qu’un enfant vienne au monde, il
faut que le père donne le germe à la mère et que la mère amène ce germe à
maturité. On peut donc dire que le père est créateur et la mère formatrice. Ce
germe que donne le père est un résumé, une condensation de sa propre
quintessence. Tout ce qu’il a vécu, tout ce qu’il vit s’exprime là, dans le
germe.
Je vous ai souvent expliqué comment
chaque mouvement de notre vie physique comme de notre vie psychique s’inscrit,
s’enregistre en nous, dans les chromosomes de nos cellules. Chaque cellule
possède donc une mémoire, et il ne sert à rien de jouer devant les autres la
comédie de l’honnêteté, de l’intégrité, de la bonté ; c’est ce qu’on fait
loin des regards, ce qu’on sent, ce qu’on pense dans un for intérieur qui
s’enregistre et se transmet en héritage de génération en génération. Si ce sont
des maladies et des vices qui se sont enregistrés, c’est eux qui se
transmettent ; et une fois transmis, allez chercher des pédagogues pour
éduquer l’enfant ou des médecins pour le soigner. Rien à faire, c’est trop
tard. Tout se transmet, et si cela ne se manifeste pas dans le premier enfant,
cela se manifestera dans le deuxième ou dans le troisième. Car la nature est
fidèle et véridique ; elle ne fait pousser que les graines qui ont été
semées.
C’est donc une erreur de croire que ce
que l’homme donne à la femme au moment de la conception est toujours de la même
nature. Si un homme n’a jamais travaillé sur lui-même pour s’ennoblir et se
purifier, il donnera à la mère le germe d’un être très ordinaire ou même d’un
criminel. Prenons un exemple ; vous ne le trouverez peut-être pas très
poétique, mais au moins il est clair. La fonction d’un robinet est de donner de
l’eau, et cette eau peut être sale ou cristalline. Celui qui entretient
continuellement en lui de mauvaises pensées, de mauvais sentiments, ne peut
répandre que de l’eau sale, tandis que celui qui ne cesse de travailler pour le
bien, pour la lumière, distribue de l’eau pure, vivifiante. Oui, ne soyez pas
étonné ; le germe que l’homme donne à la femme au moment de la conception
est différent suivant son degré d’évolution.
Donc, de même que la semence mise en
terre porte en elle le projet de ce que sera l’arbre ou la fleur, de même le
germe que le père donne à la mère au moment de la conception porte le projet de
ce que sera leur enfant, ses facultés, ses dons ou au contraire ses lacunes,
ses tares. Quant à la mère, pendant les neuf mois de la gestation, elle apporte
les matériaux qui serviront à la réalisation de ce projet, et là aussi je peux
vous révéler des choses extrêmement intéressantes et importantes qu’aucun
biologiste ne vous révélera, parce que ce n’est pas dans ce domaine que les
biologistes font leurs recherches. Moi, je vous parle de processus qui se
déroulent dans les plans psychique et spirituel.
Pendant les neuf mois de la gestation,
la mère ne travaille pas seulement à former le corps physique de l’enfant mais
aussi ses corps subtils ; à son insu elle travaille sur le germe que
l’homme lui a donné, créant ainsi les conditions favorables ou non à
l’épanouissement des diverses caractéristiques contenues dans ce germe. Ce
germe peut être celui d’un être très ordinaire ou bien très évolué, et c’est la
mère qui, par son activité psychique, peut favoriser ou au contraire entraver
les manifestations des tendances qu’il renferme.
Prenons un exemple. Supposons que le père
possède de grandes qualités intellectuelles et spirituelles ; il peut les
transmettre à ses enfants, mais si la mère est très peu évoluée ou si, pendant
la période de la gestation, elle se laisse aller à une vie désordonnée, à des
états de conscience inférieurs, elle s’oppose à la manifestation de toutes ces
bonnes qualités. Et l’inverse est aussi vrai ; une femme peut recevoir de
l’homme un germe défectueux, mais si elle sait travailler avec ses pensées et
ses sentiments pendant la gestation, toutes les particules pures et lumineuses
qui émanent d’elle vont s’opposer à la manifestation des tendances négatives.
En donnant le germe, l’homme fournit en quelque sorte le schéma, le projet de
ce que sera l’enfant ; quant à la femme, par la qualité des matériaux
qu’elle apporte (et cette qualité dépend de ce qu’elle est elle-même et de ce
qu’elle a vécu) ; elle a la faculté de réaliser ce projet ou, au
contraire, de s’opposer à sa réalisation. C’est pourquoi le pouvoir de la
femme, son pouvoir psychique, est immense durant tout le temps de la gestation.
La plupart des femmes ne se doutent pas
de l’influence de leurs états intérieurs sur l’enfant qu’elles sont en train de
porter. Beaucoup s’imaginent que l’enfant mène dans leur sein une existence
absolument indépendante d’elles, et donc que, de leur côté, elles sont libres
de faire ce qui leur plaît, d’avoir n’importe quelle pensée ou émotion sans que
cela touche le bébé. Elles attendent qu’il soit né pour s’occuper vraiment de
lui. Puis il y aura les instituteurs, et
si l’enfant pose des problèmes, elles l’amèneront chez un pédiatre qui trouvera
des solutions. Eh bien, non, lorsque l‘enfant naît, c’est déjà trop tard, il
est déterminé, et aucun pédagogue ne pourra changer sa nature profonde. Quel
que soit le traitement que vous faites subir au plomb, il reste du plomb ;
vous avez beau le couper, le limier, le polir pour le faire briller, afin qu’il
ressemble à de l’or, quelques minutes après il se ternit de nouveau, car c’est
du plomb. Il en est de même pour un enfant. Si dès l’origine vous ne faites pas
un enfant en or (symboliquement parlant), aucune intervention ne changera sa
nature profonde. Mais donnez à cet enfant les qualités de l’or et, même s’il
doit vivre dans les pires conditions, il restera incorruptible parce que sa
quintessence est de l’or pur.
Cette quintessence, c’est la mère,
seule, pendant la gestation, qui peut la donner à l’enfant en le nourrissant
chaque jour avec des pensées de lumière. Grâce à ces pensées, le germe qui
croît en elle absorbera ces matières pures et précieuses. C’est ainsi que
l’enfant qui naîtra deviendra un jour un artiste remarquable, un savant
éclairé, un saint, un messager du monde divin. La mère peut accomplir des
merveilles parce qu’elle possède la clé des forces de la vie. Ce qui se passe
en elle au moment de la gestion peut se comparer au processus physico-chimique
de la galvanoplastie. C’est pourquoi je l’ai appelé "la galvanoplastie
spirituelle".
C’est un fait très connu que, pendant la
grossesse, beaucoup de femmes sont la proie de désirs bizarres, d’impulsions
incontrôlées qu’elles n’avaient jamais ressentis jusque-là ; mais ce qu’on
ne sait pas, c’est la raison de ces phénomènes, et je vous la dirai. La femme
enceinte est souvent visitée par des entités ténébreuses qui désirent prendre
part plus tard à la vie de l’enfant ; elles poussent donc la mère à se
conduire de telle sorte que ce processus de la galvanoplastie se fasse dans le
plus grand désordre, ce qui permettra plus tard à ces entités d’entrer chez
l’enfant, d’aller et venir dans son âme et de se nourrir à travers lui. Donc,
pendant tout le temps de la gestation, la mère doit veiller à préserver
l’enfant ; consciemment, par la pensée, elle doit créer autour de lui une
atmosphère de pureté et de lumière pour le mettre à l’abri des attaques des entités
malfaisantes, mais aussi pour pouvoir travailler en collaboration avec l’âme
qui va s’incarner.
Car, contrairement à ce que pensent
certains, ce n’est pas pendant la gestation que l’âme entre dans le corps de
l’enfant. C’est vrai que dans le sein de la mère, l’enfant vit, son cœur bat,
il se nourrit ; mais l’âme n’a pas encore pénétré dans le corps ;
elle n’entre en lui qu’au moment de la naissance, avec son premier souffle.
Jusque-là, elle se tient auprès de la mère et travaille en collaboration avec
elle à la construction de ses différents corps (physique, astral, mental…). En
général la mère ne se rend pas compte de ce travail, car elle n’est pas assez
sensible ni éclairée. Mais même si elle ne peut pas tellement sentir et encore
moins voir cette âme, elle peut au moins lui parler, lui adresser des demandes
en lui disant : "Voilà, je te donnerai les meilleurs matériaux, je
t’aiderai, mais tâche, toi aussi, d’apporter telle et telle qualités pour que
cet enfant marche toujours dans la voie de la beauté, de la sagesse et de
l’amour".
Au moment où la mère prononce de tout
son cœur ces paroles qui sont puissantes, qui sont magiques, il émane d’elle
certaines particules, et l’esprit de l’enfant qui doit s’incarner les prend
comme matériaux pour construire ses différents corps. L’enfant lui-même ne
possède rien, il reçoit tous les matériaux de sa mère. C’est pourquoi, en les
lui donnant, elle doit être très consciente et, par ses pensées et ses
sentiments, ne lui donner que les particules les plus lumineuses, les plus
pures.
Tous ces phénomènes du monde invisible
sont inconnus de la majorité des gens. Mais c’est justement le rôle d’un
Enseignement initiatique de vous rendre sensible à tout ce monde subtil,
impalpable, mais réel, plus réel que la réalité elle-même. Grâce à lui vous
devenez plus conscient, plus attentif à tous les courants qui vous influencent,
à toutes les présences qui vous entourent. Et c’est cette conscience qui vous
rend capable de travailler pour le bien.
Les hommes et les femmes ne doivent
jamais oublier que les enfants qu’ils auront un jour refléteront d’une manière
ou d’une autre leur propre façon de penser et de vivre. Car tout ce qui se
passe dans la tête ou le cœur d’un être humain se réalise tôt ou tard ;
chacune de ses pensées, chacun de ses désirs, au moment où il paraît en lui,
est vivant, et l’enfant qui vient existait déjà dans la tête ou le cœur du père
et de la mère. Donc, si en grandissant, votre enfant devient un ange qui vous
aide, c’est qu’il était déjà une idée magnifique que vous avez nourrie en vous
durant des années, une idée qui s’est incarnée maintenant dans votre enfant et
qui, à travers lui, continue à vous aider. Mais si cet enfant ne vous cause que
des ennuis, sachez qu’il est l’incarnation d’une idée criminelle que vous avez
aussi alimentée. Car un enfant qui naît ne naît pas de rien. Et si vous me
demandez la raison de la naissance de vos enfants, je vous répondrai :
"Pour que vous sachiez ce que vous aviez dans votre tête". C’est de
cette façon que les hommes et les femmes apprennent à se connaître : à
travers leurs enfants.
D’ailleurs, si les mères avaient
l’habitude de tenir le journal de leur grossesse, elles constateraient que
l’enfant va d’une façon ou d’une autre répéter durant sa vie tous les états
traversés par elle au cours des neuf mois de la gestation. Mais cette
répétition se fait en sens inverse, c’est à dire que ce que la mère a vécu au
neuvième mois se manifestera dans la première période la vie de l’enfant, ce qu’elle
a vécu au huitième mois, dans la deuxième période, et ainsi de suite… La durée
d’une vie humaine pouvant être de quatre-vingts dix ans, on compte qu’un mois
de la grossesse de la mère correspond approximativement à dix ans de la vie de
l’enfant. Je conseille d’ailleurs aux femmes qui ont eu un ou plusieurs enfants
d’essayer de se souvenir des événements et des états qu’elles ont vécu pendant
qu’elles les portaient ; elles comprendront mieux certains de leurs traits
de caractère ou même certains de leurs problèmes de santé.
Une femme qui attend un enfant doit se
dire : "Voilà pendant neuf mois j’ai toutes les possibilités de faire
de mon enfant un être sain, beau, intelligent, noble, plein d’amour et qui sera
une bénédiction pour le monde entier. Je dois veiller à ne lui apporter par mes
pensées, mes sentiments, mes désirs, mes actes, que les éléments les plus purs
pour contribuer à sa formation". Et qu’elle se mette au travail ! Car
une fois né, c’est fini, l’enfant lui échappe, elle ne peut plus rien faire.
Maintenant,
il est certain que pour faire ce travail, les femmes ont besoin de bonnes conditions
matérielles et psychiques qui, malheureusement, ne leur sont que très rarement
accordées. C’est pourquoi je pense, étant donné l’importance de cette question,
que ce sont les gouvernements qui devraient s’en préoccuper, et je vous ai même
indiqué, dans les grandes lignes, un plan qui permettrait d’améliorer la
situation. Oui, car au lieu de continuer à dépenser des sommes colossales pour
des écoles spécialisées, des hôpitaux, des tribunaux, des prisons, les
gouvernements devraient s’occuper du point de départ : la femme enceinte,
et prendre des mesures afin de lui donner les meilleurs conditions pendant la
gestation. Cela entraînerait moins de dépenses et les résultats seraient
meilleurs pour toute la société.
La véritable éducation d’un enfant
commence avant sa naissance, je ne le répéterai jamais assez. Elle commence par
l’éducation de ses parents qui doivent, longtemps à l’avance, se préparer
intérieurement afin d’attirer dans leur famille un esprit exceptionnel. Une
fois qu’ils ont conçu cet enfant dans la plus grande lumière et pureté, il faut
que la mère, consciente des pouvoirs que lui a donnés la nature, travaille à
former pour cet esprit un corps physique et des corps psychiques faits des meilleurs
matériaux.
Une entité supérieure ne peut accepter
de venir s’incarner que chez des êtres qui sont déjà parvenus à un certain
degré de pureté et de maîtrise. Ce qui est important pour une telle entité, ce
n’est pas d’entrer dans une famille fortunée ou glorieuse ; elle préfère
même des familles modestes où elle ne risque pas d’être tentée par la facilité.
Mais elle a besoin de recevoir, des parents chez qui elle descendra, une
hérédité qui n’entravera pas le travail spirituel pour lequel elle a décidé de
venir sur la terre. Très peu d’hommes et de femmes présentent les qualités
nécessaires à l’incarnation de grands esprits, et c’est pourquoi la terre est
peuplée de tellement de gens ordinaires, de malades et de criminels, alors
qu’elle pourrait être peuplée de divinités. Si déjà quelques milliers de
parents dans le monde décidaient de faire ce travail, en trois ou quatre
générations, l’humanité serait réellement transformée.
Extrait
de Omraam dans "Cherchez le Royaume de Dieu et sa Justice" aux éditions
Prosveta – page 622/673.
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