Lorsque
les Kabbalistes interprètent le nom de Dieu, le Tétragramme Iod, Hé, Vav, Hé,
ils identifient Iod au Créateur, le Père céleste ; le premier Hé, à la
mère divine, la Nature ; et le Vav et le deuxième Hé au Fils et à la Fille
qui sont la répétition du Père et de la Mère dans le plan de la manifestation.
Ces quatre entités cosmiques qui sont représentées dans l’être humains lui-même
par l’esprit, l’âme, l’intellect et le cœur, sont également représentées dans
la famille humaine par le père, la mère, le fils et la fille. Ainsi, du haut en
bas de la création, depuis Dieu jusqu’à l’individu en passant par la famille,
on retrouve l’idée de ces quatre principes qui soutiennent l’univers. C’est
donc à chaque être humain de comprendre comment, en travaillant sur la faille
qu’il porte en lui-même, il pet faire que son appartenance à la famille puisse
s’élargir aux dimensions de la famille Universelle. C’est de cette
compréhension que dépend le salut de l’humanité.
Le
Créateur a prévu que, pour l’équilibre de la création, chaque créature aurait
ce dont elle a besoin pour vivre et s’épanouir. C’est pourquoi, quand les
humains s’affrontent et se détruisent pour faire triompher leurs intérêts
personnels, ils travaillent contre le Créateur. Même s’il les a créés
différents, ce n’est pas pour que ces différences leur servent à se combatte.
Tous sont sortis de Dieu, et Dieu souffre de les voir s’entre-déchirer. Ils se
croient souvent justifiés dans leurs luttes sous prétexte qu’ils les mènent au
nom d’intérêts supérieurs. Mais la réalité, ‘st qu’ils ne sont inspirés que par
l’ignorance et l’égoïsme. La défense de ces intérêts-là, du moment qu’elle va
contre l’intérêt de la création en son entier, les entraînera à la ruine. Oui,
le véritable intérêt des créatures se confond avec celui du Créateur. Seule la
rencontre de l’intérêt des humains et de l’intérêt de Dieu produit les
bénédictions pour tous.
Ce
n’est pas en vivant repliées sur elles-mêmes pour défendre leurs biens ou leurs
privilèges que les familles peuvent être protégées. La preuve, c’est que
conscients ou non, qu’ils acceptent ou non d’en tenir compte, les humains
appartiennent à une collectivité, et si dans cette collectivité se produisent
des troubles ou des malheurs, leurs biens individuels ne seront plus en
sécurité. Donc, même s’ils consacrent tout leur temps à arranger leurs affaires
personnes, en réalité elles ne seront jamais définitivement arrangées ; il
y a toujours quelques inconvénients qui peuvent survenir de la part de la
collectivité.
Le
destin des familles est nécessairement lié à celui de la collectivité,
l’histoire l’a montré ; combien de familles tellement puissantes et riches
paraissaient à l’abri de toute attente. Mais des troubles se produisaient dans
la collectivité et elles finissaient par tout perdre, même la vie parfois.
Seule l’amélioration de la vie collective peut mettre chaque individu en
sécurité et à l’abri du besoin. C’est donc à chacun maintenant de remplacer son
point de vue limité, égocentrique, par un point de vue plus veste, plus
universel ; il y gagnera non seulement sur le plan matériel, mais encore
et surtout sur le plan de la conscience.
Depuis
quelques dizaines d’années, c’est vrai, les idées d’universalité, de fraternité
se répandent de plus en plus. Mais pas encore suffisamment, et c’est à la jeune
génération de continuer ce travail. Mais les adultes doivent faciliter la tâche
de la jeunesse en lui faisant comprendre que ce n’est pas parce qu’on fonde une
famille, ce qui entraîne nécessairement un beau-père, une belle-mère, des
belles-sœurs, des beaux-frères et des quantités d’oncles, de tantes, de neveux,
de nièces et de cousins, qu’on élargit vraiment sa conscience. On ajoute
seulement quelques relations de plus ... ce qui n’empêche pas de rester
aussi étroit, limité et égoïste qu’avant.
L’élargissement
de la conscience se manifeste par une attitude de noblesse, de
désintéressement, de sacrifice qui s’étend au monde entier. C’est ainsi qu’on
se sent appartenir à la grande famille universelle et on s’en réjouit.
La
conscience s’éveille véritablement en l’homme quand se manifeste chez lui la
sensibilité aux notions d’universalité. Cette faculté lui permet de sentir que
les autres et lui-même sont étroitement liés, comme les différentes parties
d’un organisme ; Même si en apparence chaque être est isolé, séparé, en
réalité il y a une part spirituelle de lui-même qui entre dans la collectivité,
qui vit dans toutes les créatures. Au moment où cette conscience spirituelle
s’éveille en lui, chacun ressent tout ce qui arrive de bon ou de mauvais aux
autres comme si c’était à lui que cela arrivait, et il s’efforce de ne leur
faire que bien, car c’est à lui-même qu’il fait ce bien.
Quand
j’entends dire parfois à certains, avec un air tellement malheureux :
"Je suis seul, je n’ai pas de famille", je suis sidéré.
Comment ? Il n’a pas de faille ? Il a une famille immense, mais sa
conscience est tellement limitée, obscurcie qu’il ne le sent pas. Et c’est le
cas de millions d’êtres dans le monde. Ils se sentent seuls, et pourtant. Alors vous, au moins, commencez
à travailler sur cet élargissement de la conscience. Comprenez que même si vous
n’aviez plus ni père ni mère, ni frère ni sœur, ni aucune famille par le sang,
ce ne serait pas encore une raison pour vous croire seuls. Il faut que vous
sachiez, que vous sentiez que vous êtes tous fils et filles du même Père, l’Esprit
cosmique, et de la même Mère, la Nature Universelle. Travaillez pour tous vos
frères et sœurs du monde entier, et vous ne serez plus jamais abandonnés ni
malheureux.
Omraam.
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