La perte de mémoire résulte des
inquiétudes et des contraintes. Le monde contemporain est rempli de telles
inquiétudes et on les rencontre à chaque pas. Le sens musical élimine
progressivement ces inquiétudes et équilibre l’âme. Alors, l’intellect reste
plus calme et la mémoire s’améliore. En premier lieu bien sûr, le matin ou le
soir, les plus doués d’entre vous consacreront une heure à la musique. Cela
peut être une demi-heure le matin et une demi-heure le soir. Ceux qui sont
moyennement doués consacreront une demi-heure à la musique et les autres un
quart d’heure. Vous vous exercerez au moins quinze minutes à chanter. Celui qui
n’est pas prédisposé à le faire dira :
« Hé, le temps de chauffer ma voix,
ceci, cela... », et le temps sera passé. Oui, quinze minutes sont suffisantes.
C’est simplement pour donner un élan. Un exercice plus court est nécessaire à
celui qui doit se développer et l’impulsion à l’égard du chant se renforcera
graduellement. Il est difficile de donner un exercice de longue durée à celui
dont les organes ne sont pas développés, car il renoncera à la musique. Chacun
peut y consacrer quinze minutes, voire une demi-heure ou une heure. Ceux qui
chanteront une heure ne seront qu’une dizaine parmi vous, mais qu’ils ne le
fassent pas par ambition de manière à dire : « Nous aussi, nous pouvons chanter
une heure ! »
Vous chanterez selon votre aptitude.
Quand vous aurez chanté pendant une heure, que le désir de continuer se
manifeste et que vous puissiez dire : « J’aimerais continuer à chanter, mais le
temps imparti est écoulé, cela suffit. » Que celui qui chantera une demi-heure
dise lui aussi : « J’aimerais continuer à chanter, mais le temps imparti est
écoulé. » Et que celui qui chantera durant quinze minutes dise de même. Gardez
toujours une petite impulsion qui vous donnera l’envie de chanter.
C’est cela qui est correct. En tant que
disciples, je vous donnerai un thème à mettre en musique, quelques paroles, que
chacun mettra en musique selon ses possibilités. Si cela vous est difficile ou
impossible, nous ne le considérerons pas comme une faute, mais faites ce que
vous pouvez. Si vous ne pouvez transcrire les notes, vous chanterez la mélodie.
Ensuite, en venant ici, vous chanterez, en tant que disciples, les uns après
les autres. Cela sera un agréable divertissement, on pourra dire que vous aurez
donné un concert occulte. Grâce à cette musique occulte, ceux qui sont doués
amélioreront leur propre façon de jouer leur musique dans le monde. Ils
commenceront à se distinguer des autres musiciens. La musique occulte n’est pas
pour le monde, mais elle peut donner un élan à la musique contemporaine et
chaque musicien peut en bénéficier et apporter une autre lumière aux mélodies,
soit jouées, soit chantées. Comment devons-nous chanter ? Vous chanterez de
diverses manières et, avec l’expérience, vous découvrirez par quoi se distingue
le chant occulte. Dès que l’on chante de manière occulte, le silence s’établit
immédiatement et on est pris, on ne peut y échapper ; on est envahi par le
désir d’écouter, on abandonne ce que l’on est en train de faire et on dit : «
Il chante merveilleusement bien ! » Il vit ce qu’il chante, autant avec son
intellect qu’avec son cœur et son âme. Des forces pénètrent dans son intellect
et son cœur, tout son être participe, tout son être chante. Cela ne peut
s’expliquer avec des mots. Dans le peuple se trouvent des gens simples qui
chantent de manière occulte. Ils ne chantent pas toujours, mais seulement quand
ils sont de bonne humeur.
Maintenant, supposez que vous soyez
condamné à mort et que l’on vous dise : « Vous serez acquitté seulement si
après une année vous avez appris à bien chanter. C’est à cette condition que
nous vous laisserons la vie sauve. » Vous allez chanter et, alors, avec quelle
inspiration ! Vous direz : « Comment pourrai-je ne pas chanter ? Bien sûr que
je chanterai ! » Les amoureux chantent très bien. Ils disent : « Ma vie dépend
de ce chant. » Celui qui n’est pas condamné à mort ne peut chanter.
Si vous chantez les paroles : « Force
vive, force vive, force vive », je vous demande : « Est-ce la même chose de
dire ‘force vive’ ou ‘vive force’ ? » Dans les sciences occultes, ‘force vive’
signifie la force qui sort des animaux et ‘vive force’ celle qui sort des
hommes. L’une de ces forces doit passer par les animaux, sortir de ce qui est
matériel et la seconde doit sortir de la vie. De la vie sort une force
raisonnable. C’est en cela que réside la signification occulte de ‘force vive’
et de ‘vive force’.
Quand je dis : « Moi, j’aime », cela ne
concerne que le plan physique ; c’est l’homme matériel, c’est toi qui aimes
quelqu’un. Mais, quand tu dis : « J’aime », cet amour n’est pas matériel, il
est de nature spirituelle. Quand vous
n’ajoutez pas ‘moi’, ce n’est pas matériel. « Moi, j’aime », cela signifie que
tu cherches à en tirer un certain profit. Quand vous dites : « Moi, je crois »,
c’est faible, matériel, vous avez un intérêt personnel à croire. Mais « Je
crois », cela est fort. Toutes les paroles qui ont besoin d’un support, sont
faibles. « J’ai soif », cela est fort. Celui qui dit : « Moi, j’ai faim », n’a
pas faim. Un homme affamé ne dirait pas : « Moi, j’ai faim. » Il abrège le
temps et dit : « J’ai faim » et non : « J’ai tellement faim, j’ai tellement
faim, que mon ventre... » Ainsi, si quelqu’un dit : « Moi, je suis affamé, j’ai
parcouru un long chemin…, etc. », il n’a pas faim ; sachez-le bien. C’est une
loi de la psychologie. « J’aime », cela est fort. « Je vous aime beaucoup », il
n’aime pas, son amour est moindre. Cela peut être démontré. « J’aime » et «
J’ai de l’affection » les vibrations du mot ‘aimer’ sont unes, et les
vibrations du mot ‘affectionner’, sont autres. Que vous en ayez conscience ou
non, cela est un autre problème. Mais si vous commencez à chanter, vous le
comprendrez. C’est seulement par le biais de la musique que vous vous
apercevrez quel mot est le plus fort ou le plus faible. Par exemple, supposons
que vous vous trouviez chez un avare. Vous pouvez faire une expérience
musicale. Il est aux aguets, ‘comme si un serpent était entré dans sa bourse’.
Il est aux aguets, il serre sa bourse et ne peut l’ouvrir. Commencez à lui chanter
: « J’aime, j’aime » (Le Maître chante doucement ces paroles) sans jugement.
Si par ce chant, vous pouvez améliorer
son état, son intérêt pour l’argent va commencer à diminuer progressivement, et
d’un coup, il sortira sa bourse et l’ouvrira. Regardez autour de vous, il
existe des musiciens qui connaissent cette loi de la psychologie. De tels
musiciens ne disent rien, ne tendent pas leur chapeau, mais quand ils
commencent à jouer, alors... Un instrumentiste de talent, qui comprend les
sciences occultes, ne tendra pas son chapeau. Quand il s’assoit et commence à
jouer, celui qui l’écoute se réjouit, une idée lui vient à l’esprit et il dit :
« Enfin, je vais me manifester en tant qu’homme, je vais lui donner une pièce.
» Il commence à chercher dans son porte-monnaie et sort une pièce, deux
pièces...
Le musicien continue à jouer. Celui qui
l’écoute tire trois, quatre, cinq, six, sept, huit, dix, vingt pièces et après
les avoir données, il éprouve un sentiment agréable. Mais si le musicien ne
continue pas à jouer, on ne lui donne rien. Les vibrations de la musique ont la
vertu d’élargir la conscience. Un jour, je choisirai un tel homme et vous
chanterez devant lui pour voir s’il sortira son porte-monnaie. Je ferai
l’expérience de voir si vous savez chanter. Il n’est pas seulement important de
chanter, mais d’obtenir un résultat. Si vous agissez sur la conscience de
l’avare, votre musique est occulte, divine, et avec une telle musique, vous
pouvez travailler. Cette méthode est pratiquée en Amérique, mais parfois sans
succès. Certains peuvent chanter auprès d’un homme riche, capable de donner
10.000 dollars. Quand il les entend chanter, au lieu d’ouvrir largement son
portefeuille, il peut ne leur donner que 20 à 30 dollars, pas plus. Ils
chantent beaucoup, mais ne peuvent toucher la profondeur de l’âme. Tandis que
quelques sœurs chantent et l’homme présent ouvre son portefeuille et leur donne
10, 15, 20.000 leva. Ainsi, elles récoltent de l’argent. D’autres, toute une
chorale, ont fait une tournée pour chanter et à leur retour n’avaient récolté
qu’un centième de ce que les précédentes avaient reçu. Ainsi, la nature ouvre
son portefeuille uniquement pour celui qui est en conformité avec ses lois.
C’est pourquoi je dis que nous travaillerons conformément aux lois vivantes de
la nature. En ce qui concerne les résultats de ces lois, il n’existe aucune
exception.
D’autre part, quand vous chantez, prenez
soin d’écouter la voix des autres. Certains d’entre vous n’y prêtent pas
attention. Tout d’abord, si vous ne pouvez maîtriser votre voix, écoutez ceux
qui chantent le plus juste et, avec une oreille attentive, apprenez des autres.
Si vous faites tous attention, nous chanterons de manière excellente.
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