"Et
il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel…. "
Depuis presque deux mille ans que ces
lignes ont été écrites, on n’a encore jamais vu une seule ville descendre du
ciel, et on n’en verra jamais – inutile de regarder vers le ciel pour voir si
elle arrive. Pourquoi une ville devrait-elle descendre sur la terre ? Et
comment la faire descendre pour qu’elle n’écrase pas les pauvres humains ?
avec quels câbles ? Sans doute les meilleurs techniciens du Ciel
seront-ils engagés pour cette entreprise ... Mais lisez bien le texte…..
"Puis un des
sept anges qui tenaient les sept coupes vint, et il m’adressa la parole en
disant : Viens, je te montrerai l’épouse, la femme de l’Agneau… Et il me
montre la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel d’auprès de Dieu,
ayant la gloire de Dieu. Son éclat était semblable à celui d’une pierre très
précieuse, d’une pierre de jaspe transparente comme du cristal. Elle avait une
grande et haute muraille. Elle avait douze portes, et sur les portes douze
anges, et des noms écrits, ceux des douze tribus des fils d’Israël : à
l’orient trois portes, au nord trois portes, au midi trois portes, et à
l’occident trois portes. La muraille de la ville avait douze fondements, et sur
eux les douze noms des douze apôtres de l’Agneau.
Celui
qui me parlait avait pour mesure un roseau d’or, afin de mesurer la ville, ses
portes et sa muraille. La ville avait la forme d’un carré, et sa longueur était
égale à sa largeur. Il mesura la ville avec le roseau, et trouva douze mille
stades ; la longueur, la largeur et la hauteur en étaient égales. Il
mesura la muraille, et trouva cent quarante-quatre coudées, mesure d’home, qui
était celle de l’ange.
La
muraille était construite en jaspe, et la ville était d’or pur, semblable à du
verre pur. Les fondements de la muraille de la ville étaient ornés de pierres
précieuses de toute espèce ; le premier fondement était de jaspe, le
second de saphir, le troisième de calcédoine, le quatrième d’émeraude, le
cinquième de sardonyx, le sixième de sardoine, le septième de chrysolithe, le
huitième de béryl, le neuvième de topaze, le dixième de chrysoprase, le onzième
d’hyacinthe, le douzième d’améthyste. Les douze portes étaient douze
perles ; chaque porte était d’une seule perle. La place de la ville était
d’or pur, comme du verre transparent.
Je
ne vis point de temple dans la ville ; car le Seigneur Dieu tout-puissant
est son temple, ainsi que l’Agneau. La ville n’a besoin ni du soleil ni de la
lune pour l’éclairer ; car la gloire de Dieu l’éclaire, et l’Agneau est
son flambeau. Les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre y
apporteront leur gloire. Ses portes ne se fermeront point le jour, car là il
n’y aura point de nuit". Saint Jean.
Comment l’ange présente-t-il cette
ville ? Il dit : "Je te montrerai l’épouse, la femme de
l’Agneau". A-t-on jamais vu le mariage d’une ville et d’un agneau ?
Encore une fois, vous voyez, si on prend les textes sacrés à la lettre, cela
devient risible.
Cette ville qui descend du ciel est un
symbole, et pour comprendre ce qu’il signifie, il faut le mettre en relation
avec la vision précédente du "nouveau ciel" et de "la nouvelle
terre". La Jérusalem céleste est justement l’expression du nouveau ciel
qui vient s’incarner sur la terre, c’est pourquoi il est dit qu’elle
descend ; tout ce qui s’incarne est le résultat d’une descente. Et le ciel
ne peut s’incarner sur la terre qu’à travers des êtres humains qui, inspirés
par une nouvelle lumière, construiront la nouvelle Jérusalem, la nouvelle vie.
Toute réalisation, toute création est
l’oeuvre des deux principes masculin et féminin qui sont les deux principes de
l’esprit et de la matière. C’est pourquoi la ville, qui représente une
construction matérielle, est annoncée comme "l’épouse de l’Agneau".
Dans la religion chrétienne l’Agneau est un symbole du Christ, principe
masculin et il s’unit au principe féminin figuré ici par la ville. Sous quelque
forme que ce phénomène soit présenté, il s’agit toujours de l’union de l’esprit
et de la matière. Vous direz : "Mais cet Agneau qui symbolise le
Christ, c’est l’Agneau du sacrifice, on le voit, le plus souvent, portant une
croix" ! Oui, mais il faut comprendre de façon plus large cette
notion de sacrifice. La descente de l’esprit dans la matière est-elle autre
chose qu’un sacrifice ? Chaque fois que l’esprit s’incarne dans la
matière, il se limite, et la croix justement n’est qu’un des symboles de la
matière. Donc, les noces de l’Agneau et de la ville, comme l’image de l’Agneau
portant une croix, expriment exactement la même réalité.
Maintenant, pour que cette union de l’esprit et de la matière soit féconde, il
est nécessaire que la matière se purifie afin de donner à l’esprit qui descend
les possibilités de manifester sa lumière et toutes ses richesses. Et c’est ce
qu’exprime saint Jean quand il commence à décrire la ville en disant qu’elle
est semblable à "une pierre de jaspe transparente comme du cristal".
Le propre du cristal est de se laisser traverser par la lumière. Il symbolise
donc une matière purifiée qui n’oppose aucun obstacle aux radiations, aux
messages du monde divin. Et plus loin, cette même idée est reprise par la
notation : "La ville était d’or pur, semblable à du verre pur".
Cette ville a la forme d’un cube puisque
"la longueur, la largeur et la hauteur en étaient égales". Elle a
douze portes : trois au nord, trois au sud, trois à l’est, trois à
l’ouest, et elle repose sur douze fondements de pierres précieuses. Que de
symboles à interpréter ! Mais ils se complètent les uns et les autres et
forment une extraordinaire unité. La figure géométrique du cube, comme celle du
carré, repose sur le nombre 4 qui est le nombre de la matière. Car la matière
qui est constituée des 4 éléments : terre, eau, air et feu, s’organise
d’après les 4 directions de l’espace, les 4 points cardinaux. Cette forme
cubique de la Cité céleste, l’épouse de l’Agneau, cela souligne qu’elle est
bien un symbole de la matière à laquelle l’Agneau, c'est-à-dire le Christ,
s’unit en lui donnant l’éclat du cristal.
Omraam
A suivre….
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