Il existe
une coutume millénaire de faire brûler de l'encens ou d'autres substances
odorantes dans les temples et dans les églises. La fumée qui s'élève en spirale
du brûle-parfum est un symbole de la montée de Kundalini à travers les chakras.
Le brûle-parfum avec la braise représente le chakra Muladhara, et la fumée
représente le serpent de feu, Kundalini. Ce symbole du brûle-parfum montre
qu'il faut jeter certaines matières dans le foyer et l'alimenter pour que la
force commence à s'élever.
En
maintenant la tradition de brûler de l'encens dans les églises, le
christianisme a conservé des rites qui lui ont été transmis depuis un passé
très lointain, même si leur sens a fini par se perdre.
Si on jette
un regard sur d'autres traditions spirituelles, on trouvera cette science de
Kundalini sous une autre forme. Dans la tradition grecque, par exemple, elle
apparaît sous la forme du caducée d'Hermès avec les deux serpents entrelacés
autour d'une baguette centrale. Les deux serpents, ce sont Ida et Pingala, les
deux courants qui entourent le canal Souchoumna et que le yogi active par la
respiration pour éveiller Kundalini. Dans la tradition kabbalistique, on retrouve cette même
science dans l'Arbre séphirotique avec les deux piliers de la rigueur (positif)
et de la clémence (négatif) situés de part et d'autre du pilier central ou
pilier de l'équilibre. Deux courants descendent de la séphira Kéther, passent
par Hohmah et Binah, se croisent dans Daath, passent par tlessed et Guébourah,
se croisent dans Tiphéreth, passent par Netsah et Hod et se croisent enfin dans
Iésod qui, symboliquement, représente les organes génitaux.
Et si vous
allez au Tibet, vous verrez que les architectes tibétains ont caché cette
science de Kundalini et
des chakras dans la façon de construire ces édifices sacrés qu'ils appellent
des « stupas ».
Partout, à l'entrée
des sanctuaires, des monastères, sur les bords des chemins, on voit ces
constructions qui possèdent toutes la même structure: une base en forme de
cube, puis une partie ronde, sphérique ; ensuite une partie conique,
triangulaire, au-dessus de laquelle se trouve un élément en arc de cercle comme
un croissant de lune, lui-même surmonté d'un orne ment en forme de flamme que l'on peut
aussi comparer à un pouce dressé, ou à la lettre lod de l'alphabet hébraïque .
Toute la
science de l'homme et de l'univers est cachée dans la structure de ces
édifices. En effet, ces cinq
formes géométriques correspondent d'après la tradition tibétaine aux cinq
éléments: le cube, à la terre; la sphère, à l'eau ; le cône, au feu; le demi
cercle, à l'air; et la flamme,
à l'éther. Ces cinq formes et ces cinq éléments correspondent en l'homme aux
cinq chakras, car les Tibétains ont adopté le système des cinq chakras en
réduisant deux fois deux chakras à un seul. Ainsi Je cube représente Muladhara
et Svadhisthana réunis ensemble parce qu'ils sont tous les deux liés à la
terre, à la matière la plus condensée. Au-dessus se trouve le chakra ombilical
Manipura représenté par Je cercle; puis Anahata, le chakra du cœur, représenté
par le triangle. Plus haut le chakra de la gorge, Visuddha, est figuré par la
lune ; et les deux derniers Ajna et Sahasrara sont rassem blés eux aussi en une même figure,
celle de la flamme.
Chacun de
ces cinq centres est le siège d'un Dhyani-Bouddha ou Bouddha de méditation. Ce
sont en commençant par le centre inférieur: Amogha siddhi, Ratnasambhava, Akshobhia,
Arnithabha et Vairocana. Ces cinq Dhyani-Bouddhas ont chacun leur qualité, leur
vertu propre. On les appelle aussi les Bouddhas des cinq sagesses car chaque
vertu est considérée comme une sagesse.
Ces cinq
Dhyani-Boudhas sont très vénérés au Tibet, mais au-dessus de tous est vénéré le
Bouddha Avalokiteshvar.
D'après la légende il est le fils du Bouddha Arnithabha, et c'est lui qui
prononça pour la première fois les syllabes sacrées : OM MANI PADMÉ HUM. La
légende rapporte aussi qu'un jour où il regardait le monde des humains, devant
leurs souffrances et
leurs misères infinies, il fut saisi pour eux d'une telle compassion que sa
tête vola en éclats.
Son père, le
Bouddha Amithabha, lui donna alors dix têtes auxquelles il ajouta la sienne
propre, en même temps que du corps d' Avalokiteshvar sortaient mille bras.
C'est donc avec onze têtes et mille bras qu'il est représenté venant au secours
des humains. Voilà en résumé comment les Tibétains, qui ont reçu sur les
chakras le même enseignement que les hindous, ont exprimé toute cette science
dans la structure de leurs édifices sacrés qui reflète la structure de l'être
humain et celle de l'univers.
Cf. Les fruits de l'Arbre de Vie ,
Œuvres complètes, t. 32, chap. III : « L'Arbre de Vie, structures et symboles
».
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