Mikhaël était arrivé à l’un des moments les plus
importants de son existence. Il avait tant travaillé à orienter son
intelligence vers la sagesse, à purifier son cœur, à fortifier sa volonté, il
avait tant supplié Dieu de venir habiter en lui qu’il était prêt à recevoir
l’Esprit. Quand il parlera plus tard de son illumination à l’âge de quinze ans
et demi, il la reliera à l’expérience mystique de ses neuf ans, inspirée par le Livre des Proverbes : il
dira qu’il était entré en lui-même une seconde fois.
Tout d’abord, la lecture d’une œuvre du philosophe Emerson sur l’Âme supérieure produisit en lui, selon sa propre
expression, « un effet très puissant ». À la même époque, il
découvrit un autre texte qui faisait un portrait de l’aura de Bouddha et des
splendeurs du monde invisible. Ces deux écrits eurent sur lui une influence
décisive et, apparemment, c’est la description de l’aura de Bouddha qui l’amena
à traverser le seuil de l’extase.
Un matin d’été, il se rendit comme d’habitude au lever du
soleil au bord de la mer. Après avoir gravi une colline, il s’assit dans un
verger. Il méditait depuis un certain temps lorsqu’il sentit autour de lui la
présence d’entités célestes. Soudainement, il se trouva plongé dans une lumière
éclatante et fut ravi en extase.
Les quelques réflexions qu’il a faites plus tard sur son
illumination sont très évocatrices, mais on sent bien qu’il lui a été
impossible d’en exprimer l’essentiel, de la partager ou de la décrire. Ce qui
est certain, c’est qu’il a vu un Être mystérieux, un de ces êtres divins qui se
manifestent comme une pure lumière et qui ont un effet tellement puissant sur
les mystiques que ceux-ci ont le sentiment d’avoir vu Dieu. Il fera un jour
cette réflexion :
« J’avais toujours la même idée, d’être comme Bouddha,
comme Jésus. C’était ça le plus important pour moi… c’était tellement beau que
j’ai perdu la tête. De voir cet être, avec ces couleurs, avec ces
lumières ! Il était presque invisible, et autour de lui, il y avait une
lumière fantastique. Et moi, je me trouvais dans une lumière, un bonheur, une
extase… tellement grande, tellement puissante que je ne savais plus où j’étais.
C’était une joie délirante, c’était le ciel, c’était l’univers. Ensuite, je me
suis dit que si Dieu n’était pas beau, je ne croirais pas en lui. Ce qui est
resté dans ma tête comme la chose la plus essentielle, ce n’étaient ni les
pouvoirs, ni le savoir, ni la richesse, ni la gloire, non… c’était la
beauté. »
la biographie d'un
maître spirituel véritable (Pages 79-80)
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