Au contraire, son
rôle est d’involuer, c’est-à-dire de descendre pour animer la matière.
Dans la région sublime qui est la sienne, il est parfait.
C’est une question qui doit être très claire pour le disciple: l’esprit a
toutes les possibilités en haut, mais il est impuissant dans le plan matériel
tant que les organes du corps physique ne sont pas prêts à assurer sa
manifestation. Il est très important de comprendre cela, car les humains sont
influencés tantôt par la philosophie matérialiste, tantôt par une conception
erronée de la spiritualité, et ils ne parviennent pas à ajuster les deux.
Sous des formes diverses les alchimistes exprimaient
toujours la même idée: ils disaient de travailler sur la matière pour la rendre
subtile et la transmuter en or pur, symbole de la perfection. Ce n’est donc pas
tellement de l’âme et de l’esprit qu’il faut s’occuper, mais des instruments
physiques par l’intermédiaire desquels ils se manifestent, et un de ces
instruments privilégiés est évidemment le cerveau.
Quand vous rencontrez un être débile, ce n’est pas son
esprit qui est débile – son esprit est peut-être celui d’un grand sage – mais
c’est l’instrument grâce auquel il doit se manifester, son cerveau, qui est
détraqué. Donnez au plus grand violoniste un violon aux cordes distendues, il
ne pourra pas jouer.
L’esprit est aussi un virtuose qui a besoin, pour jouer,
d’un bon instrument. On demande trop à l’esprit: on lui donne un corps délabré
et on s’attend à ce qu’il fasse des merveilles. Eh non, il ne peut pas ; c’est
comme une étincelle qu’on voudrait faire jaillir d’une allumette humide, on ne
peut pas. Ce qui empêche les humains de recevoir des révélations du Ciel, c’est
qu’ils n’arrivent pas à se dégager de leurs soucis matériels, et ils sont
emprisonnés, étouffés. Ils ne pensent même pas à consacrer une minute pour se
lier au monde divin, au soleil, car ils ont pour unique préoccupation de savoir
comment ils vont régler ceci, arranger cela…
Je ne dis pas
qu’il faut abandonner ses affaires, mais il est important de déposer un moment
ses préoccupations quelque part, comme on dépose un fardeau. Regardez par
exemple un porteur qui transporte des fardeaux au cours d’une expédition en
haute montagne : de temps en temps il les dépose, il respire un peu, s’assied,
grignote quelque chose, boit, puis il reprend son chargement et poursuit
l’ascension.
Est-ce que vous ne pouvez pas en faire autant ? Pensez de
temps en temps à laisser vos soucis quelque part, une heure ou deux ; je vous
assure, personne ne viendra vous les prendre ! Il n’y a pas beaucoup de
candidats pour prendre les soucis des autres. Alors, déposez-les en toute
confiance – en repartant vous les retrouverez exactement où vous les avez
laissés – et mettez-vous en contact avec le Ciel.
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