Combien de personnes croient agir conformément au
bien qu’elles comprennent et qu’elles aiment. En réalité, elles font exactement
le contraire, mais impossible de le leur faire admettre. Pourquoi ? Parce
qu’elles s’imaginent qu’il suffit d’accepter mentalement un idéal et de
souhaiter le réaliser pour y parvenir. Eh bien non, malheureusement non, c’est
même là que commence la partie la plus difficile. Voilà pourquoi une des
premières qualités du disciple est la lucidité
Et savez-vous que c’est le diable qui pousse souvent
les êtres au repentir pour qu’ils continuent de mieux en mieux dans la voie de
l’erreur avec des forces fraîches, une ardeur renouvelée ? Eh non, bien
sûr, vous ne le savez pas. En regrettant, en pleurant, on renforce le désir de
l’autre côté ; c’est comme si, dans ces larmes et ces regrets, les désirs
puisaient des forces pour se déchaîner à nouveau. Eh oui, c’est cela la nature
humaine, et celui qui ne connaît pas ses détours et ses pièges continue à
commettre des erreurs.
Il est préférable de bien se conduire, mais mal se
conduire n’est pas encore le plus grave. Le plus grave est de ne pas en être
conscient. Celui qui est incapable de voir qu’il a mal agit finit par être pris
dans des contradictions inextricables. Il rencontre des échecs, il est rejeté
par les autres et il ne comprend pas pourquoi ; il se croyait
irréprochable, il était convaincu que les autres l’approuveraient,
l’admireraient même. Il est troublé parce qui lui arrive, il s’imagine que le
monde entier se ligue contre lui, ce qui influence très négativement ses
pensées et ses sentiments ; il se révolte et dans cette révolte, il perd
sa lumière et il perd son amour. Tout cela parce qu’il refuse d’admettre qu’il
n’a pas réussi à faire le travail dans le troisième plan ; la réalisation.
Il est presque inutile de s’engager dans la vie
spirituelle tant qu’on n’a pas compris à quel point la nature inférieure de
l’homme est coriace et combien le travail à entreprendre sur elle demande de
vigilance, d’humilité, d’abnégation. Parce qu’elles ont trouvé un enseignement
spirituel, beaucoup trop de personnes croient qu’elles vont rapidement se
transformer ; Eh non, la maîtrise de la vie psychique est tellement plus
difficile qu’elles ne l’imaginent. Il existe bien dans chaque être humain cette
capacité de renouvellement, de régénération, de divinisation, mais c’est un
processus très lent, et ce que chacun peut réaliser dans cette existence dépend
du travail déjà commencé dans les incarnations antérieures.
Pour celui qui n’a pas conscience des difficultés
qu’on rencontre inévitablement dans la vie spirituelle, il est impossible de
progresser, et il est encore plus
impossible d’aider les autres ; devant le peu de résultats il se
découragera très vite. Un instructeur, un guide spirituel explique, répète, il
a l’impression d’être compris ; mais voilà que ceux qui disent le suivre
font exactement le contraire de ce qu’ils semblaient avoir compris. Avec le
temps, comment ne pas être fatigué, découragé et même irrité ? Or, la
qualité d’un instructeur, c’est la stabilité, la patience, l’indulgence.
Cette stabilité, cette patience et cette indulgence
tellement indispensables, c’est le soleil qui en donne l’exemple. Donc, comme le
soleil, un guide spirituel doit donner sa lumière, et ensuite ceux qu’il a éclairés
font ce qu’ils peuvent…. Chaque jour je regarde le soleil et je vois qu’il ne
s’indigne pas, qu’il ne s’obscurcit pas, qu’l ne se décourage pas sous prétexte
que les humains ne savent pas apprécier et utiliser sa lumière. Alors, je me
dis que, moi non plus, je ne dois ni m’indigner, ni me décourager, ni
m’obscurcir.
Je n’ai pas besoin qu’on m’explique combien il est difficile
d’aider les humains à s’améliorer. Même quand ils se disent ses disciples,
souvent ils croient mieux savoir que leur Maître ce qui est bon pour eu. Ils
veulent faire leurs expériences et ils les font. Quelque temps après, quand ils
ont été bien malmenés et déçus par la vie, enfin ils comprennent. A ce
moment-là, ils veulent faire profiter les autres de ce savoir nouvellement
acquis, mais pourquoi les autres les écouteraient-ils ? Eux aussi veulent
faire leurs expériences. Et voilà pourquoi la sagesse que les uns ont gagnée au
prix de tant d’efforts profite si rarement aux autres.
Il faut que les humains aient été bien piqués et
bien mordus par la vie pour admettre que les sages disent vrai. Les voilà donc
à leur tour devenus sages ; mais ils ne sont pas nombreux ceux qui
chercheront à bénéficier de leur sagesse. C’est pourquoi chaque nouvelle
génération répète les erreurs de la précédente. C’est vrai pour les individus,
et c’est vrai aussi pour les collectivités.
Qui veut vraiment tirer les leçons de l’histoire ?
Une lumière
vous est donnée, elle éclaire votre chemin. Décidez-vous à marcher ; Jésus
disait : "La lumière est encore pour peu de temps au milieu de
vous ; marchez tant que vous avez la lumière, afin que les ténèbres ne
vous surprennent point". Cette lumière dont parle Jésus n’est évidemment
pas celle du jour par opposition à l’obscurité de la nuit, elle représente les
bonnes conditions intérieures et extérieures qui nous sont données pour
progresser.
Quand elles sont plongées dans les difficultés et
les épreuves, combien de personnes prennent soudains conscience de leur
ignorance, de leur faiblesse et se disent : "Si j’avais su…"
Elles auraient pu savoir, car toutes les conditions leur avaient été données à
un certain moment pour apprendre, s’exercer, se renforcer ; mais elles ont
négligé ces bonnes conditions ; la vie spirituelle demande des efforts, et
d’autres activités, d’autres préoccupation leur paraissaient à ce moment-là
plus importantes.
Et maintenant, c’est trop tard ? demanderez-vous.
Non, il n’est jamais trop tard, le chemin de la vie
est long, infini, et d’autres conditions vous seront données dans cette
existence ou dans une autre. Tâchez alors de ne pas les laisser passer, afin de
ne pas avoir une fois de plus à vous dire ; si j’avais su… !
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