Nous allons
aborder maintenant la musique spirituelle. Nous verrons comment elle est
apparue, et dans quelles conditions. Je vais vous donner un aperçu de musique
spirituelle. Dans l’église, le chant grec - tel qu’on le pratique aujourd’hui
-, n’est pas un chant spirituel. Avec le temps, je vous donnerai des aperçus de
la musique spirituelle, afin que vous sachiez en quoi elle consiste. Vous devez
créer quelque chose de spirituel afin que le ciel s’ouvre quand vous chantez.
La façon dont vous chantez actuellement n’est en rien de la musique occulte :
le ciel ne s’ouvre pas. Cela n’est pas non plus un exercice. Quand quelqu’un
commence à chanter dans l’église, (le Maître imite le pope : yé, yéé, yéé), les
gens disent : « C’est une parfaite
psalmodie ! » Que peut-il sortir d’une tête grecque ? Je reconnais que les
Grecs ont créé quelque chose dans l’art, mais ce n’est pas d’eux que pouvait
naître la musique. Ils sont reconnus pour la beauté, mais nous devons chercher
le chant chez les Hindous, les Arabes, les Égyptiens, et jusqu’à un certain
point, chez les Juifs. Mais chercher un chant chez les Anglais ou les Français
(Qui est-ce, qui est-ce ! Qui es-tu, qui êtes-vous ?). Les Turcs disent : «
Kess et qui haba. » Ce n’est pas tout à fait cela, je l’adapte un peu, mais je
dis qu’il n’y a pas de profondeur dans une prononciation placée haut, dans une
prononciation nasillarde, alors que le chant occulte doit venir davantage de la
gorge. La musique occulte exige d’être calme et d’avoir devant les yeux une
image vivante qui nous inspire, comme par exemple, celle d’une rivière, d’une
montagne, du soleil, d’une personne, d’une jolie jeune fille, d’un beau jeune
homme ou d’une belle demeure. C’est seulement dans ce cas que vous pourrez
chanter en l’honneur de quelque chose ; cela dépend du talent ou du génie de
celui qui chantera.
Actuellement,
des obstacles se dressent devant nous, et nous en rencontrons beaucoup - de
très grands obstacles, que nous devons écarter de manière raisonnable.
Aujourd’hui, si vous chantez beaucoup de chants religieux, on vous dit que ce
n’est pas bien ; si vous chantez beaucoup de chants populaires, on vous dit
aussi que ce n’est pas bon. Nous chanterons des chants proches de la nature.
Vous
adresserez votre chant à une source, à une montagne, au lever du soleil, aux
étoiles, à une rivière. Vous chanterez en l’honneur des vertus d’une personne
vivante, bien réelle. Vous vous exprimerez simplement, mais en toute vérité. À
l’occasion, vous direz : « Je vous jouerai un motif simple, mais vrai. » Certaines
personnes parlent avec un langage très scientifique, de spécialiste, mais ce
qu’elles disent est faux. C’est ainsi que sont dits les mensonges. Nous
commencerons par ce qui est simple et infime, mais vrai.
Quelqu’un
demande : « D’où as-tu pris ce thème ? As-tu vu cette rivière ? - Viens voir
d’où j’ai pris mon thème : de cette rivière ! La vois-tu ? Repose-toi auprès
d’elle et tu éprouveras la même joie qu’elle. Écoute la rivière et tu
deviendras comme elle. » On trouvera les mêmes vibrations et les mêmes
mouvements dans la lumière. Elle se projette sur une surface inclinée et comme
l’eau de la source, elle saute de proche en proche. Elle aussi fait des
mouvements rapides. Celui qui est prêt à le constater apercevra ces mouvements.
(Le Maître joue « Dis-moi ta tristesse ») Le mouvement de la lumière est approximativement le même que
celui d’un ruisseau. Et
maintenant, saisissez-vous la différence entre ces exercices ? Vous pourrez
constater une infime différence dans leur construction et dans leur authenticité.
Pourquoi sont-ils authentiques ? Parce qu’ils expriment des sons qui existent
dans la nature.
Que peuvent
créer les Bulgares ? Vous direz : « Puisque ce chant est bulgare, vous l’avez
déjà entendu. » S’il est bulgare, que celui qui l’a déjà entendu me le chante !
Avez-vous déjà entendu ce motif quelque part ? (Le Maître joue « Force vive,
dis-moi où l’eau jaillit »). Si vous chantez ce motif, tout d’abord fort, puis
doucement, vous ressentirez deux influences différentes. En le chantant d’abord
fort, puis doucement, s’élèvera une haute vague suivie d’une vague qui
s’atténue. Si, lorsque vous chantez à haute voix, quelqu’un passe près de vous
et dit : « Il chante trop fort ! », cela n’est pas vrai. Je vais maintenant
vous jouer ce morceau doucement. (Et le Maître joue fort, puis doucement «
dis-moi où l’eau jaillit »).
Des
déformations sont apparues dans la musique. Voilà, par exemple, d’où viennent
les méprises dans la musique. (Le Maître joue « Le soleil se lève » avec des
trémolos). Ces déformations des tons faussent la mélodie, à la suite de quoi
elle est modifiée. Les tons fondamentaux se trouvent dans « où l’eau jaillit »
(Le maître joue des tons purs, sans trémolos). Là, nous sommes arrivés à la
musique occulte. (Puis le Maître joue en faisant des trémolos). Saisissez-vous
la différence entre ces deux manières de jouer ? Suite à de petits
laisser-aller naissent des déformations et l’image qui en résulte perd son
authenticité. Venons-en
maintenant au deuxième motif de ce chant. Pouvez6vous chanter ce deuxième motif
? Chantons doucement « Dis-moi ta tristesse. » (Nous chantons tous, puis le
Maître chante seul).
D’où vient
ce « yé, yé », comment est-il apparu dans le chant grec ? (Le Maître chante en traînant la voix «
Bla-a-a-go-o-o-ost » plusieurs fois et avec des trémolos variés). Ce « yé, yé »
est né de la déformation des tons et de l’exclusion des consonnes. Dans la
musique occulte, il faut donner un sens à chaque syllabe. (Le Maître chante «
Bla a-a-gost, bla-go-o-ost » plusieurs fois, puis « ao-ao-aou-aou... »). Leur musique spirituelle doit être entièrement
corrigée. L’Église grecque doit comprendre que tous les motifs de sa musique
doivent être corrigés, les mots y sont disposés sans ordre. Les Grecs disent
que les Juifs ont créé les psaumes ; mais étaient-ils présents pour en
connaître l’original juif ? L’hébreu est une langue analytique. En elle
n’existent que deux temps : le passé et le futur ; il n’y a pas de présent. D’autre part, les Grecs traduisent un
mot hébreu soit avec un article défini soit avec un article indéfini et ils
conjuguent les verbes au passé, au futur, mais aussi selon un autre temps
impropre à l’hébreu. Ils donnent ainsi au mot un autre sens, dont les
vibrations qui en résultent dans l’intellect sont d’une autre origine, et
créent dans l’âme un courant différent de celui produit par l’original. Par
exemple, le premier psaume n’est pas bien traduit. Je constate la même chose
pour les Évangiles. Leur traduction n’est pas correcte. Pour traduire quelque
chose, il faut le vivre, se transporter au temps où vivait le Christ,
comprendre l’Esprit. En pénétrant en Paul, en Pierre et en Christ, alors tu
peux traduire. Mais de nos jours, les gens font une traduction littérale et en
conséquence, ceux qui lisent l’Évangile n’y croient pas parce que la traduction
n’est pas juste.
L’Esprit en
est absent. Ce n’est pas une critique, mais vous, en tant que disciples
occultes, vous ne devez pas vous tromper. Vous devez avoir une juste opinion
pour chaque chose, ni plus ni moins ! Ne soyez pas sévères dans votre
appréciation ; dites la vérité telle qu’elle est.
Certains
disent d’une musique qu’elle est ordinaire, qu’elle appartient au monde, et
qu’une autre est spirituelle. Je vous donnerai maintenant un autre thème : la Différence
entre la musique ordinaire et la musique spirituelle. Écrivez peu, mais en
donnant des exemples. Choisissez des chants ordinaires et des chants spirituels
pour distinguer la différence entre eux.
Vous disposez de certaines représentations parmi les chants bulgares : «
Bien-aimé, bien-aimé, bien-aimé Stoyan. »
En écoutant
ce chant, il produira tout de suite une certaine humeur chez l’homme religieux
qui dira : « Pourquoi nous parle-t-il de cela maintenant ? » Et toi, face à
Dieu, dans quelle disposition seras-tu ? Comment L’accepteras-tu ? Comme juge
qui te soumettra à son jugement, comme bienfaiteur qui t’aidera ou enfin, comme
un bien-aimé qui te donnera son Amour ? Tu pourras L’entrevoir sous beaucoup
d’autres jours.
« Bien-aimé,
Stoyan. » Qu’y a-t-il de mal dans ce « bien-aimé ? » Est-ce vraiment un
bien-aimé ? Dès qu’apparaît ce doute, on constate que ces mots perdent tout de
suite leur sens poétique et prennent alors un sens érotique. L’image «
Bien-aimé, bien-aimé, Stoyan », n’est pas l’image de l’amour, mais celle d’un
banquier qui prête de l’argent. Tu dis alors : « Tu me dépouilleras ou est-ce
moi qui te dépouillerais ?
Est-ce moi
qui te dépouillerais ou est-ce toi qui me dépouilleras ? » Bien, mais si un
poète vient près de toi, comment te louera-t-il ? Il dira : « Ma belle. » En
quoi réside la beauté ? Derrière cette beauté doit se trouver une vertu. La
beauté sans vertu n’est rien. On dit d’une jeune fille qu’elle est belle. En
quoi réside sa beauté ? Ses yeux sont noirs, ils expriment des sentiments
profonds. Les sourcils noirs expriment la force et l’énergie, alors que les
sourcils fins expriment la douceur des sentiments, la tendresse. « Notre Mara
est belle, avec des sourcils finement dessinés. » Quand le poète décrit les
fins sourcils de Mara, c’est qu’elle a un cœur doux et tendre. Les sourcils
fins doivent évoquer cette image. Cependant, dès que je dis les mots ‘sourcils
fins’, cela représente quelque chose de faible, sans caractère. Ces sourcils ne
nous évoquent rien. Si dans ces yeux noirs tu ne vois pas la profondeur des
sentiments, ils sont sans valeur. Que signifient les yeux bleus ? Quelque chose
qui porte une idée élevée, qui existe au ciel. S’ils ne portent pas cette idée,
les yeux bleus sont sans valeur. Chaque symbole, ‘noirs’ ou ‘bleus’, doit avoir
un sens ; cela est de la musique ! Les poètes, dans la poésie actuelle, se
démentent. Ils devraient combiner les mots de telle sorte que l’idée soit mise
en évidence. Quand les poètes actuels font une description, ils doivent tout
d’abord en donner l’idée. À des sourcils fins ne peut correspondre un petit
front. Cette Mara aux fins sourcils ne peut avoir un front d’une hauteur de
deux doigts, et le poète ne peut la dépeindre avec une tête large comme celle
d’un bouledogue anglais, mais au contraire, avec un visage légèrement allongé
et une tête au sommet arrondi. Le poète doit donner à ce visage une expression
vivante, le reflet d’un élan spirituel. Il lui donnera un nez bien fait et un
regard sans strabisme. Les images produites doivent ressortir.
S’il ne
tient pas compte de ces considérations, tout le reste ne sera que des mots
vides de sens. S’il ne parvient pas à trouver ce qui formera un riche tableau,
son langage restera érotique : car le bel homme comme l’homme bon ont chacun
leur propre image. Et il en est ainsi dans la nature où le loup comme la brebis
ont leur image. De même, tous les animaux selon leur caractère, leur
sensibilité et leur intelligence, ont une image qui correspond à ce qu’ils
portent en eux-mêmes. Nous ne pouvons rien créer de nouveau et nous décrirons
les choses telles qu’elles sont. Chacun peut modifier sa forme extérieure.
C’est pour cette raison que vous êtes des disciples occultes : afin d’effectuer
cette transformation.
Tout
d’abord, je veux que vous aimiez la musique, car la musique et la poésie sont
nécessaires à votre noblesse. Puis nous devons entrer dans la vie, n’est-ce pas
! Non pour peiner, car la peine montre que vous êtes hors du Paradis. On
travaille dans le Paradis et on peine en enfer. Tous disent que l’on doit
peiner. N’utilisez pas le mot ‘peine’, mais dites : « Travaillons ! » L’Esprit
peine et travaille ; il commence par la peine et termine avec le travail.
Certains disent : « Nous travaillerons et peinerons. » Cela signifie que vous
êtes au Paradis et que vous en serez chassé, et que dehors vous peinerez. Si
nous peinons, nous ne sommes pas au Paradis ; nous travaillerons afin d’entrer
au Paradis. La ‘peine’ signifie que tu te trouves entre deux principes - tu
peines. Le travail est en rapport avec la liberté ; il se fait selon le libre
arbitre. C’est pourquoi la musique est un travail ; de même que la poésie et
aussi le chant, la lecture, l’étude sont un travail et non de la peine. On dit
: « Cet élève peine, qu’il sorte ! » La peine est pour le champ, mais dans
l’École, tu travailleras. Pourquoi dis-je que dans l’École tu travailleras, et
que tu le feras en étant bien disposé ? Parce que si tu ne viens pas bien
disposé, ta place n’est pas ici. Vous êtes au Paradis où vous devez oublier
votre peine. Comment, par exemple, sera réglé le problème du prochain
référendum, etc.
Tout cela
restera dehors. Le référendum se déroulera exactement tel que le karma l’a
déterminé, rien de plus. Cela se passera très bien. Avec ce référendum, ils
vont une deuxième fois bien apprendre leur leçon. Maintenant, le Seigneur vous
appelle en disant : « Allez-vous ou non apprendre ? » Là il y a aussi une école
: celle de la loi de
Moïse, mais
ici, c’est celle de la loi du Christ. Ici, il y a la musique, il y a tout ; et
tout est permis : vous chanterez, vous écrirez des poèmes, vous étudierez l’art
de soigner, vous aurez du temps pour faire des promenades, pour les meilleures
activités.
Quelqu’un
dira : « Mais ce n’est pas ainsi qu’est la vie. » Nous la ferons ainsi !
Jusqu’à présent, il n’en était pas ainsi, car les principes avec lesquels nous
travaillions étaient tels qu’ils devaient être, mais nous les rendrons
conformes. Cela dépend de nous. Comme je vous l’ai dit ce matin, je n’aime pas
que quelqu’un mange le contenu de votre bol à votre place, mais je veux que ce
soit vous qui le mangiez.
Pourquoi ?
Parce que de ce bol, de ce repas dépend votre avenir. Vous étudierez et vous
chanterez. Vous dites : « Untel chante bien. » Et toi aussi tu chanteras. « Je
ne suis pas fait pour ce travail. » Non, non, tu es né pour lui, mais par la
suite, tu as négligé ce don. Tu étudieras, car tu es né pour ce travail. Nous
retrouverons tout ce qui a été perdu.
Peter DEUNOV
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