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vendredi 2 janvier 2015

LE NOUVEL HOMME par Peter Deunov



Dans le monde physique, l’éveil de la conscience est provoqué par quelques grandes catastrophes. C’est à peine après un tel moment que l’homme sent surgir en lui un autre état d’âme, que l’on pourrait appeler mystique ou mieux encore : musical. Et il chante alors ; il pense musicalement ; il sent musicalement, il agit musicalement.

Quelqu’un naît, il chante ; quelqu’un meurt, il chante pareillement, parce que l’homme à la conscience éveillée voit. Pour lui, il n’y a pas de mort : la vie ne s’interrompt jamais. II la voit passer d’une gamme à l’autre, d’une tonalité dans une autre par de savantes modulations ; il entend battre son pouls immortel.

Chez l’homme à la conscience éveillée, le ton fondamental de la vie a résonné.

Aussi tout s’arrange-t-il musicalement en lui : chaque phénomène, chaque événement lui envoie un son particulier formant ainsi les différents tons d’une composition musicale. Le ton fondamental retentit en l’homme au moment où sa conscience s’éveille.

Lorsqu’il commence à devenir conscient de lui-même, le premier moment de la soi-conscience, c’est cela qui est le ton ‘do’ fondamental. Il va sans dire que ce do n’a rien de commun avec le "do" fondamental de notre diapason. Le ton fondamental a-t-il résonné en l’homme que déjà sa conscience commence à s’élever sur une échelle qui comprend 25.000 tons. L’oreille humaine, combien de tons perçoit-elle maintenant ?

Un nombre très limité. La voix humaine en produit moins encore : elle varie dans les étroites limites de deux à trois octaves. Pour le moment, nous nous servons des longues ondes de la musique. La musique spirituelle ou magique, qui tient la voie ascendante, qui a la propriété de raréfier la matière, de la dilater et de la modeler, emploie les ondes courtes. Ces ondes pénètrent tout.

Rien ne peut résister à leurs puissantes vibrations - ni maladie ni souffrances, ni découragements ni pessimisme ; ni même la mort.

Ce n’est donc pas une allégorie lorsque nous entendons affirmer par ceux qui connaissent les attributs de cette musique qu’elle peut guérir les malades et ressusciter les morts. La musique actuelle n’est que la préface de la vraie musique. Cette dernière est capable de réveiller la vie cachée en toutes choses tant elle est puissante ! La musique, c’est la respiration de la conscience. La conscience humaine respire par la musique. Le monde musical est le milieu par lequel l’âme se manifeste sur la terre. Sans musique, sans le milieu musical qui forme le monde des tons, l’âme et l’esprit de l’homme ne peuvent se manifester, comme il est également impossible à l’amour de se manifester sans milieu musical approprié. L’Amour cependant est la grande réalité de la vie. En disant que l’Amour ne peut se manifester sans musique, nous avons en vue le sage et bel ordre régnant dans les manifestations de la nature et qui dans le cas présent s’exprime par la subordination suivante : la musique est un milieu pour la conscience ; la conscience est un milieu pour l’intelligence humaine, et l’intelligence est un milieu pour l’Amour.

C’est ainsi que marchent les choses dans la vie ascendante. Voilà pourquoi nous insistons sur la musique comprise dans le sens le plus haut et le plus large comme milieu préparatoire pour la manifestation de la plus grande réalité du monde : l’Amour.

Il y a dans la musique une force puissante ! Si les hommes veulent se soumettre à une nouvelle éducation, s’ils veulent élever une génération pouvant inspirer la confiance, il faut qu’ils posent comme fondement de l’éducation, la musique dans le sens le plus étendu. Le sentiment musical est excessivement peu développé chez les gens d’aujourd’hui. Et ce sont ces gens qui peuvent se battre entre eux et supporter la cacophonie des canons qui sèment partout la mort et les ruines. Ce sont ces mêmes gens aussi qui peuvent se lancer dans de brutales luttes politiques et sociales et permettre d’employer la cruauté, la violence sous toutes ses formes.

Si l’âme des hommes était plus musicale, ils ne perdraient pas tellement de temps et d’énergie et ne feraient pas de si incroyables efforts pour obtenir de si minces résultats. Ils arrivent très difficilement à réaliser leurs plans parce qu’ils ne sont pas très intelligents et sont musicalement fort peu développés. Ce ne sont pas des mots vides de sens que nous prononçons ici. Toute une série de faits démontre que le son et le rythme recèlent en eux une force d’une puissance énorme : par l’action des sons de certains instruments on a vu des murs se renverser, des ponts s’écrouler, des lampes électriques voler en éclats. Ces expériences récemment faites prouvent que le récit de la Bible concernant l’écroulement des murs de Jéricho n’est vraisemblablement pas une légende ou une invention poétique.

On peut en dire autant des expériences des fakirs hindous et des charmeurs de serpents : ils arrivent, par certaines mélodies, à fasciner les fauves et à les maintenir devant eux tranquilles et soumis. Ces faits, tout imprégnés d’un profond symbolisme, nous révèlent l’influence magique de la musique largement appliquée dans la vie. C’est par la musique uniquement que s’écrouleront les ‘murs de Jéricho’ de l’étroit égoïsme national derrière lesquels se sont retranchés, armés jusqu’aux dents, les peuples contemporains ; c’est uniquement par la musique que l’on domptera les fauves des passions inapaisées qui minent maintenant la vie personnelle et sociale de tous.

Et en vérité, la nature crée à présent un nouveau type, un nouvel homme. Il entre dans la vie sans bruit, inaperçu, tout comme y entra jadis l’homme actuel, au milieu des géants, des mammifères, des reptiles et des oiseaux qui étaient dans le temps les dominateurs de la terre. Mais ce nouvel homme deviendra le maître de la terre comme l’est devenu l’homme actuel, cependant d’abord si faible et impuissant comparé aux monstres puissants qui l’entouraient. Et comme l’homme d’à présent s’est rendu maître de la force brutale des muscles et des mâchoires, des cornes et des sabots, c’est ainsi que le nouvel homme, qui entre aujourd’hui imperceptiblement dans le monde, vaincra la force destructive de l’humanité actuelle par sa nouvelle pensée, par la puissante énergie de ce monde musical où respire sa conscience réveillée. Un des attributs les plus caractéristiques du nouvel homme, c’est qu’il voit partout et de partout : devant lui, à de grandes distances ; derrière lui ; au-dessus de lui, dans l’espace céleste et au-dessous de lui, dans les entrailles de la terre.

Il voit ce qu’il se passe dans les soleils de la voie lactée et dans les autres univers étoilés. Et puisque son cerveau est constitué comme la radio la plus perfectionnée, il est à même de recevoir les ondes les plus courtes ; il perçoit cette sublime harmonie des sphères qu’ont entendue les Initiés de tous les temps. Ce portrait du nouvel homme paraîtra fantastique à bien des gens. Mais l’homme moderne, avec sa vie psychique si compliquée, avec sa culture exprimée dans la science, la religion, l’art, dans l’organisation sociale, avec toutes ses institutions dénotant le progrès : écoles, universités, théâtres, églises, etc., n’est-il pas fantastique et inconcevable pour les animaux ? Que savent-ils, eux, de tout cela et comment se le représentent-ils ? Il est probable que l’homme ne soit pour eux qu’un animal plus grand et plus rusé et toutes les institutions de la civilisation, des maisons - toujours des maisons.
Le nouvel homme qui vient à présent est la synthèse de tout. Il vient afin d’organiser le monde, afin d’y introduire ce quelque chose de grand, de beau qu’ont toujours si vivement appelé de leurs vœux tous les hommes plus élevés. Il vient tracer de nouvelles voies de communication avec le monde de la raison - invisible pour nous maintenant. C’est lui qui apporte la solution de toutes les torturantes questions qui font le tourment de l’humanité actuelle. Ce n’est pas un homme qui ne pense qu’à lui. Ne penser qu’à soi est le propre de l’animal. Il est en parfaite harmonie avec la raison universelle considérée dans son ensemble, avec tous les êtres intelligents, et pense comme eux. Il vit avec eux dans l’union la plus intime. C’est de lui seulement qu’il est possible d’affirmer qu’il pense dans le vrai sens du mot. Parce qu’il est l’homme de la Vérité et de la Liberté.

Ce qui veut dire qu’il s’est trouvé lui-même. Seul l’homme qui suit le chemin de la Vérité peut se trouver lui-même. Il sait qui il est. Il sait qu’il est un avec l’Amour et la Sagesse, c’est-à-dire : il est l’homme qui a trouvé sa Mère et son Père.

Ce n’est qu’en suivant le chemin de l’Amour que l’on peut trouver sa Mère. Ce n’est qu’en suivant le chemin de la Sagesse que l’on arrive à trouver son Père. Et en suivant le chemin de la Vérité, on peut se trouver soi-même. La Vérité est ce en quoi l’Amour et la Sagesse, la vie, le savoir et la lumière agissent dans un parfait ensemble. La Vérité est le résultat final de l’éternité. Cela ne veut pas dire que ce résultat soit quelque chose d’achevé, de définitif. C’est un résultat sans cesse renouvelé. La Vérité, ce sont les fruits qui mûrissent sans cesse sur l’arbre de la Vie.


Voilà ce que l’homme nouveau sait et proclame au sujet de la Vérité.

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