Tant que tu penses que Dieu est à
l’extérieur, tu vas te sentir le droit de tout faire et tu diras : Seigneur
pardonne-moi, mais tu sais j’ai encore ce défaut, ou j’aime encore faire telle
ou telle chose. Ne regarde pas trop, ferme les yeux quand tu me vois faire
telle ou telle chose.
Alors que si tu arrêtes d’imaginer un Dieu qui
est dehors et que tu deviens conscient d’un Dieu qui est en toi, comme lorsque
tu portes un enfant dans le ventre, à ce moment-là, tout ce que tu fais, tu ne
le fais pas à l’encontre de la loi de Dieu et du plaisir de Dieu, mais tu le
fais à l’encontre de toi-même, et en le faisant tu t’alourdis, tu t’empêches la
vision, tu t’empêches le bonheur, tu t’empêches la liberté.
C’est alors que tu t’aperçois que tu n’as plus
rien à reprocher à Dieu et que tu n’as qu’une chose à faire, c’est te prendre
en mains, te lever, te bouger, te discipliner, te raisonner, t’analyser et
décider non pas d’être chaque jour un meilleur homme. On s’en moque des gens
qui deviennent mieux, il n’y a pas plus prétentieux qu’un homme qui devient
meilleur de jour en jour. Il devient tellement meilleur qu’un jour il devient
abominable.
Ce que nous voulons, c’est des hommes libres, de
plus en plus libres. Libre face à un ennemi qui te vole, libre face à un ennemi
qui te donne des coups, libre face à un ennemi qui t’insulte.
C’est ça la spiritualité. Ce n’est pas recevoir
les coups, les insultes, les vols et puis dire à Dieu : je lui ai pardonné.
Alors prends-moi dans ton éden quand je passerai de l’autre côté. Non, c’est
être libre face à l’insulte, face aux coups, face au vol. Ce n’est pas se
sentir volé, ce n’est pas se sentir insulté. Automatiquement on vit une vie qui
est sans limite.
Untel m’a pris de l’argent, bien sûr je n’ai
plus de quoi manger à cause de cela et pour plusieurs jours je n’ai vraiment
rien à me mettre sous la dent. Cependant, si je ne me sens pas volé, si je
considère simplement que l’autre a pris de l’argent et que je ne me considère
pas volé, je ne vais pas être dans l’angoisse, la peur, la colère, sentir
l’injustice et reprocher à Dieu que des hommes tels que lui existent et qu’il
n’y ait pas une loi sociale capable d’éviter de telle action. Par une simple
attitude mentale, je vais éviter toutes ces émotions, toutes ces pensées,
toutes ces revendications. Si je ne me sens pas volé, mais que je constate que
de l’argent m’a été pris, je suis libre, mes émotions sont belles, elles ne
tombent pas dans le sentiment d’être agressé, d’être volé, elles restent en
l’air comme si rien ne s’était passé.
Libre comme un aigle qui vole en altitude.
Libre. Et du fait que je suis libre la compensation va venir sur moi. Mais bien
sûr l’argent va me manquer, mais je vais trouver un ami qui va me donner tous
les repas qu’il faut, et cela vaut bien tout l’argent du monde, parce que de
l’or c’est l’amour qui rayonne. Lorsque l’on mange à deux, c’est bien mieux que
de manger tout seul.
Lorsque Dieu essaie de compenser les choses,
l’homme s’attend toujours à voir revenir ce qu’il a perdu et il ne comprend pas
que dans la compensation qui lui est faite, c’est un mieux qui lui est apporté.
Par exemple celui qui est volé s’attend à ce qu’on lui rende de l’argent ou
s’attend à ce qu’on le fasse gagner dans une loterie. Tout ce qu’il veut voir
revenir c’est de l’argent et il sera mécontent de voir venir vers lui
simplement un ami qui l’invite pour une semaine à manger et à dormir.
Pourquoi
il en sera mécontent ?
Tout simplement parce qu’il ne sera pas capable
de voir qu’un objet qui lui est pris soit remplacé par de l’amour qui lui est
donné et qui vient d’un cœur vivant qui est porté par son ami qui vient vers
lui. Il préfère cet argent mort, parce que c’est son argent. On lui a pris son
argent, il faut qu’on lui rende son argent.
Alors que cet acte plein de vie, plein d’amour
et qui sort d’un homme vivant, il le refuse. Parce que ce n’est pas de
l’argent, c’est de l’amour, alors l’amour on y pense après lorsque l’on a été
dédommagé. Et pourtant Dieu dédommage d’une manière différente, il dédommage
avec l’amour.
Alors sachez reconnaître les cadeaux de Dieu et
les accepter. Ce ne sont pas forcément des cadeaux d’argent, des cadeaux
matériels, mais ce sont toujours des cadeaux d’amour qui passent par des êtres
vivants, des cœurs vibrants. Prenez-les, et vous verrez qu’en n’étant plus
sensible à cette note d’amour, vous allez remarquer davantage tous les cadeaux
que vous fait le ciel au cours de votre vie.
Pour l’instant vous trouvez que cela sort du bon
cœur de monsieur ou de madame et vous ne voyez pas le doigt de Dieu derrière.
C’est Dommage, parce qu’à force de prier un Dieu qui est dehors et qui n’existe
pas et ne pas voir un Dieu qui est dedans et qui sort des autres pour aller
vers vous, vous allez finir de vivre sans Dieu et être triste, tout seul et
abandonné.
Donc, en apprenant à voir un Dieu dedans, vous
le verrez aussi en chaque homme. Et chaque fois qu’un homme fera quelque chose
pour vous, vous verrez Dieu en action et ce Dieu-là, oui, il est vivant et vous
pouvez le remercier.
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