Lorsque vous écouter un ami parler, vous êtes
obligés, pour le comprendre, de vibrer à l’unisson avec lui. Comprendre un
être, c’est vibrer à l’unisson avec lui, voilà la définition de la
compréhension. Pour recevoir une émission de radio, vous devez capter une
certaine longueur d’onde ; de même, pour recevoir des pensées, des
sentiments, des paroles, vous devez être sur la même longueur d’onde que celui
qui les émet. Si vous ne comprenez pas quelqu’un, c’est que vous ne savez pas
ou ne voulez pas vibrer à l’unisson avec lui, vous élever, ou vous abaisser, à
son niveau de conscience. Mais quand vous le comprenez, c’est que vous êtes
arrivés, pour un moment au moins, à vous mettre à son diapason. Voilà le secret
de la compréhension. La compréhension est une sorte d’accord avec un objet ou
un être.
En réalité, il y aurait ici quelques
précisions à apporter. Quand vous écoutez parler quelqu’un, une partie de vous
est obligée d’être en accord pour entendre et saisir le sens de ses paroles,
mais une partie peut ne pas être d’accord. Ce n’est pas parce que vous écoutez
quelqu’un et essayez de le comprendre que vous êtes du mêmes avis que
lui ; vous pouvez être d’accord pour l’entendre, pour le comprendre, tout
en n’étant pas d’accord avec ce qu’il dit. Mais si, non seulement vous prêtez
l’oreille, mais encore vous consentez et participez de tout votre être à ce qui
est dit, vous êtes à ce moment-là doublement d’accord. Il existe donc plusieurs
degrés d’accord.
L’être humain est constitués d’un certain
nombre d’organes dont les vibrations sont différentes ; les longueurs d’onde du cœur, du cerveau, du
foie, de l’estomac, de la rate, etc… ne sont pas identiques ; oui, mais
l’organisme lui-même les embrasse toutes. Et la pensée, disons le cerveau, bien
que ce ne soit pas la même chose, est le reflet du comportement de toutes les
cellules dont il exprime la volonté, les désirs, les caprices, les
tiraillements et les souffrances. Ce sont donc les cellules du cerveau - quelques
milliards de cellules – qui sont préparées pour être les porte-paroles de
l’individu tout entier. Les autres cellules parlent aussi, elles expliquent,
elles demandent, mais il leur manque un instrument, une "bouche" qui
leur permette de se faire comprendre, et c’est donc le cerveau qui est chargé
exprimer la volonté, les penchants et les besoins de tout ce peuple que
représente l’organisme. Mais ce n’est pas parce que le cerveau est intelligent,
qu’il peut faire parler la langue, rouler les yeux et bouger le nez, qu’il est
le seul à savoir s’exprimer ; non, tout parle dans l’homme, mais pour le
moment, c’est le cerveau qui qui a reçu la mission d’exprimer tous les autres
organes. Pas tout le cerveau, d’ailleurs, seulement quelques cellules au milieu
du front, les autres cellules sont une fonction différente.
Tous ces organes dont l’homme est constitué
sont rarement d’accord les uns avec les autres ; ce que l’estomac veut, le
cœur ne le veut pas ; ou ce que le cœur veut, c’est le cerveau qui le
refuse. L’être humain n’est pas bien accordé, il est pris dans les conflits,
tiraillé par les opinions et des passions contraires, et il est malheureux. Une
partie de lui-même aspire à la bonté, à la lumière, à l’honnêteté, tandis
qu’une autre partie le pousse à la cruauté, aux ténèbres et à la violence.
Que devons-nous faire maintenant de toutes
ces tendances hétéroclites et contradictoires en nous ? Justement, grâce à
ces quelques cellules du cerveau qui sont éveillées et intelligente s, il faut
découvrir le moyen de dominer, dompter, apaiser, et surtout unir toutes les
autres, afin qu’elles ne forment plus qu’un seul pays, et non plusieurs états,
plusieurs petites principautés qui se font la guerre. Ici, c’est l’histoire qui
va nous servir d’exemple. Il y a quelques siècles, chaque pays était divisé en
duchés, principautés ou petits royaumes qui étaient continuellement en guerre
jusqu’au jour où, plus ou moins rapidement bien sûr, grâce à un élargissement
de la conscience, ils sont arrivés à mieux se comprendre et à faire l’Union. De
la même façon il faut qu’apparaisse un jour dans le cerveau humain une lumière,
une intelligence, un "roi" qui prenne le pouvoir et qui arrive à
convaincre les cellules de tous les organes qu’elles doivent mettre l’intérêt collectif
à la première place, et que pour devenir vraiment puissantes et riches il est
nécessaire qu’elles soient toutes unies.
Mais jamais les humains ne pourront arriver à
cet état d’harmonie dans un monde où règne la philosophie du désordre, de
l’anarchie et de la désagrégation. Il faut donc trouver sur la terre un endroit
où l’on cultive la philosophie de l’harmonie, et là, après avoir pénétré et approfondi toutes
ces grandes vérités, faire un travail sur soi-même.
Ce travail est le meilleur qui existe. Aucune
activité au monde ne peut dépasser celle de l’homme qui fait des efforts pour
introduire en lui-même l’harmonie, l’ordre, la beauté, pour s’unir à
l’intelligence cosmique et se fusionner avec elle. Tous les humains exercent un
métier (ce qui est très bien et très nécessaire, car chacun doit subvenir à ses
besoins) mais ils ont abandonné la meilleure activité qui existe ; faire
un travail sur soi-même pour projeter dans toutes ses cellules, jusqu’aux
atomes et aux électrons, ce rayon de l’harmonie qui fera vibrer toutes les
particules à l’unisson, en accord avec une idée divine, et nuit et jour
continuer à communiquer à tout son organisme la conviction qu’il n’a besoin que
de cette harmonie.
Cette loi, la plus formidable que
l’Intelligence cosmique nous ai donnée, se trouve là où personne ne la cherche,
là où les philosophes et les religieux ne savent plus regarder ; dans la
nature et plus particulièrement dans l’agriculture. Oui, dans l’agriculture.
Tous les agriculteurs savent que, s’ils plantent un figuier, ils ne récolteront
pas des raisons, mais des figues, et qu’ils ne cueilleront pas des poires sur
un pommier. C’est là la plus grande loi morale ; on récolte ce qu’on a
semé ou planté.
Les agriculteurs furent donc les premiers
moralistes ; c’est eux qui se sont aperçus que l’Intelligence de la nature
avait établi une loi stricte et immuable. Ensuite, ils ont observé la vie, le
comportement et les sanctions des hommes, et ils ont constaté que là aussi on
retrouve les lois de l’agriculture on ne
récolte rien d’autre que ce que l’on a semé, ce qui veut dire que si vous vous
conduisez avec cruauté, égoïsme, violence, un jour ou l’autre cette cruauté,
cet égoïsme et cette violence retomberont sur vous. C’est aussi la loi de
l’écho, du choc en retour. La balle rebondit et revient vous frapper. La loi
est absolue.
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