Cette formule qui était inscrite au fronton du temps de
Delphes, très peu ont su vraiment l’interpréter. Qui est ce soi-même qu’il faut
connaître ?
Oh direz-vous, c’est notre caractère, nos faiblesses, nos
défauts, nos qualités. Non, cette connaissance est nécessaire, bien sûr, mais
elle est insuffisante. Se connaître, c’est connaître les différents corps dont
nous sommes formés (les corps physique, éthérique, astral, mental, causal,
bouddhique, atmique) et les besoins de ces différents corps. Oh, on ne sait rien
de tout cela. Chacun connaît de lui-même quelques qualités, quelques vices, et
il dit ; "Oh, là là, je me connais". Eh non, il ne connaît encore
rien, il ne sait pas ce qui existe au plus profond de lui, ce qu’il désire, ce
qu’il demande, ce qu’il souhaite, ce qui lui manque. Il ne ait pas qui est ce
"toi-même", il confond toujours avec le corps physique, et il tâche
de lui procurer de la nourriture, des vêtements, des bijoux, du confort, des
plaisirs sans s’apercevoir que ce n’était pas du tout ce que lui demandait son
vrai Moi.
Les satisfactions purement matérielles et physiques n’ont
jamais rendu l’être humain plus heureux ni plus satisfait. C’est seulement
quand il commence à se connaître lui-même, en haut, qu’il lui devient enfin
possible de vivre dans la splendeur.
Si les initiés de l’Antiquité ont tellement insisté sur la
nécessité de la connaissance de soi, c’est parce que cette connaissance ouvre
les plus grandes possibilités d’avancement, de progrès, de réussite. Tant qu’on
ne connaît pas les besoins de son Moi supérieur, on donne toujours tout au
corps physique qui est gavé, alors que l’âme et l’esprit affamés, assoiffés, suffoquent
et meurent.
Mais les humains ne croient même pas à l’existence des
autres corps, comment voulez-vous qu’ils s’occupent de les nourrir, de leur
donner des forces ? C’est invraisemblable dans quelle situation se
trouvent beaucoup de gens, même parmi les plus cultivés ; ils sont fiers de
leur culture, de leurs diplômes, de leurs connaissances, et pourtant ils sont
sans cesse accablés, tourmentés. Cela prouve que quelque chose n’est pas au
point dans leur vie ; Il vaut mieux ne pas être aussi gonflé d’orgueil
quand on est tellement ignorant.
"Connais-toi toi-même"… Toute la science, toute la
sagesse est là ; se connaître, se retrouver, la fusion du moi inférieur et
du Moi supérieur ; Le symbole de l’Initié qui a réussi à se retrouver est
le serpent qui se mord la queue. Le serpent qui rampe sur la terre est une
ligne droite ou sinueuse, et la ligne est limitée. Mais le serpent qui se mort
la queue devient un cercle, et le cercle, c’est l’infini, c’est l’illimité, c’Est
l’éternité.
L’homme qui a réussi à réaliser le symbole du cercle entre
dans un monde où i n’y a plus de limite, où il n’y a plus de séparation entre
le haut et le bas, car toutes les puissances, les richesses et les vertus que
le vrai Moi possède s’infusent dans le petit moi. Le petit et le grand ne font
plus qu’un et l’homme devient une divinité.
Sèvres, le 6 février 1972
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