Il faut chercher de nouvelles méthodes, celles
du Nouvel Enseignement, car je vous dirai une chose: c'est que vous êtes dans
l'Enseignement Nouveau, mais que vous continuez à agir dans les petites choses
comme vous l'avez toujours fait depuis 20, 40, 60 ans. Or, c'est justement dans
les petites choses que se voit l'application du Nouvel Enseignement.
Vous pouvez parler aux autres avec
enthousiasme sur les splendeurs de l'enseignement. Mais ceux-ci se disent:
"Ils parlent bien, mais ils agissent exactement comme auparavant".
L'enseignement doit s'infiltrer dans les moindres actes que nous vivons dans la
vie. Je peux vous indiquer beaucoup de choses à faire, mais je n'ose pas. Je
vois beaucoup de personnes qui font des choses que je trouve très mauvaises et qui
me déplaisent, mais je ne leur dis rien. Je ne leur parlerai que lorsque je
serai averti d'en haut de leur parler. Pour chacun de vous, j'ai ainsi en
réserve des choses très intéressantes, mais je ne vous les dis pas encore. On
ne me comprendrait pas.
J'aime mes amis et je veux leur montrer
l'importance des choses. Cependant si je leur parle comme je pense, ils seront
très mécontents de moi. Il est parfait que je vous dise dans des conférences
apparemment faites pour tout le monde ce que je devrais vous dire en
particulier. En effet, lorsque je parle ainsi, je ne regarde pas celui qui est
visé. Il se sent libre et se dit que personne n'a compris que cela s'adressait
à lui. Tandis que si je lui parle seul à seul, il sera fâché contre moi et nos
relations seront changées. Personne ne sait à qui sont destinées les remarques
que je fais au cours de nos causeries et de nos conférences. Il faut que je
sois très attentif envers les personnalités qui sont toujours prêtes à se
cabrer. Aussi quand je parle pour vous gronder, je regarde en l'air, et
l'honneur est sauf. Le Maître agit de même. Il parle très rarement
personnellement aux frères et soeurs. Il m'a parfois parlé ainsi et j'en
pleurais de joie. Mais il est généralement très dangereux de parler en particulier
à chacun. Aussi le Maître parle surtout dans les conférences. Si vous voulez me
croire aujourd'hui, il faut que vous vous mettiez à vous analyser afin de
savoir comment vous vous manifestez. Très souvent vous vous trouvez splendides
et magnifiques. Vous supposez que votre amitié envers quelqu'un ou votre simple
présence lui sont indispensables et qu'elles le sont aussi pour le monde
entier, alors qu'en fait il n'en est vraiment rien. Croyez-moi, le monde entier
se passe fort bien de nous. Il ne faut pas nous exagérer notre importance et
penser que je pleurerai si vous ne venez pas au lever de soleil ou à la
conférence. Il y en a parfois qui, pour se venger, ne viennent pas. Ils veulent
me priver de leur présence. Mais leur présence est tellement sensible qu'on ne
s'aperçoit même pas de leur absence. Les oiseaux chantent comme les autres
jours. Ils agissent comme ceux qui veulent punir Dieu en le privant de leurs
prières, de leur présence à l'église, de leur estime.
Les hommes ne s'analysent pas, en vérité.
Quand vous êtes fâchés vous dites: "Je quitterai Frère Mikhaël, je
quitterai la Fraternité et il n'en restera pierre sur pierre". Mais
détrompez-vous. On ne s'apercevra même pas de votre disparition. La Fraternité
est tellement grande, tellement vaste. Il faut que vous changiez votre
mentalité. Vous voulez vous vengez envers moi? C'est ridicule! Une soeur très
cultivée, Présidente d'une société de Paris fut très fâchée contre moi un jour
où je parlais des défauts des français, qui les menaient à l'abîme (c'était
avant la guerre). Je ne faisais que dire ce que je savais d'après le grand
savoir du Maître qui indique les côtés faibles de chacun afin de permettre
qu'on les corrige. Après la conférence, cette soeur vexée m'a dit: "Frère
Mikhaël, les français sont magnifiques, croyez-moi, la France sera
sauvée". Toutefois après la débâcle, elle a confié à quelqu'un que ce que
j'avais dit était au-dessous de la vérité. Elle se repent d'avoir été vexée et
de n'avoir pas compris, et a honte de revenir maintenant. Mais personne ne
s'est aperçu de son absence, car nous étions tous occupés à d'autre chose que
d'elle.
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