Aimer
est le plus grand des mystères.
Aimer,
c'est manifester la plus grande puissance du monde.
Aimer,
c'est sentir le véritable bonheur.
L'âme
humaine est préparée pour aimer de cet amour. Malheureusement le corps physique
veut s'en mêler et il embrouille tout. Il ne faut pas que le corps physique
participe trop à l'amour. Pour conquérir l'amour de quelqu'un tournez-vous vers
Dieu et dites-Lui: "Père, tu as de nombreux enfants. Fais que parmi eux
s'en trouve un que je puisse aimer, et donne-nous ta bénédiction. Permets-nous
de nous aimer". Dieu ouvrira vos âmes, pour l'éternité. Vous connaîtrez
alors un vrai mariage. Je vais vous étonner et vous choquer peut-être.
Autrefois, le mariage était tout différent de ce qu'il est aujourd'hui. Il n'y
avait pas de cérémonies, pas de prêtres pour faire faire des promesses. Dieu
Lui-même bénissait l'amour.
Lorsque
deux êtres s'aimaient, c'était véritablement d'un amour éternel, parce que Dieu
les liait ensemble. Quand les hommes oublièrent cet amour, en même temps que
beaucoup d'autres choses, ils inventèrent les rites, les engagements, tout le
cérémonial d'aujourd'hui. La foi dans l'amour avait disparu. Chacun pose à
l'autre la question: "M'aimes-tu? et recommence le lendemain. Pourquoi? On
oublie d'aimer, justement parce qu'on le répète à tout moment.
Dans
la science occulte, on vous enseigne de ne pas dire à quelqu'un que vous
l'aimez. Cela risque fort d'être le début des querelles et des mésententes. Un
disciple, quand il entend qu'on lui dit: "Je vous aime", fait
semblant de n'avoir pas entendu, afin de ne pas perturber ce qui est en voie de
développement. Répondre: "Moi aussi", va les conduire tous les deux à
faire des essais, des expériences. Et s'il répond le contraire, cela ne vaut
guère mieux. Il ne doit pas ouvrir toute grande sa porte et donner tout. Et
s'il doute de cet amour et demande: "Combien m'aimez-vous?" Quelle
sera la réponse? Un enfant écarterait ses bras: "Comme ça", parce
qu'il ne peut avoir une idée de la grandeur de l'amour. Aux yeux d'un Maître
cette mesure est minuscule.
Posez
l'autre question : "Comment m'aimez-vous?"
L'amour
d'un loup ou celui d'une brebis seront bien différents, l'amour d'un lion ou
celui d'un ange n'ont pas grand-chose de commun. Parler de votre amour vous
fait courir un danger: que diminue l'amour. Il ne faut pas toujours dire
l'amour: il se sent, il se voit, il se manifeste d'autres façons. Je perçois
tout de suite si on m'aime ou non. Les choses les plus difficiles à cacher sont
l'amour et la haine. Manifester l'amour sans le dire crée les meilleures conditions
dans l'âme des autres, car cela donne la liberté tout en donnant la douceur et
le ravissement. Demandez à Dieu comment aimer. Ne dites pas votre amour, et
vous le verrez durer.
Les
paroles font bientôt naître incompréhensions et malentendus. Il faut veiller
sur l'amour comme sur un trésor infiniment précieux. Il ne faut ni l'exprimer
ni exiger que l'autre l'exprime par des mots. L'amour véritable est la plus
grande et la plus profonde des sciences, qui n'a pas encore été étudiée.
N'apprenez que l'amour. L'amour est la chose la plus rare, la plus méconnue, la
plus inconnue. Quand on le connaîtra, il nous gonflera à un tel point, que nous
ne serons plus vexé ou outragé par personne, que nous pardonnerons tout.
L'amour efface toutes les offenses.
Je
préfère l'amour à la sagesse et à la puissance. J'aime le savoir et le pouvoir,
bien sûr, mais je ne les crois pas aussi nécessaires. Avec la sagesse on
souffrira de l'incompréhension des autres. Les femmes n'apprécient pas
tellement la sagesse. Les sages, les philosophes sont des solitaires, respectés
et lointains. Quand vous aimez, on vient à vous, au contraire; surtout les
femmes. Et la puissance, permet-elle de changer le monde? Non. Vous risquez de
devenir un homme terrible, craint, haï. Il y avait un roi très puissant et
tyrannique. Sa femme lui demanda: "Mon chéri, donne-moi pour une journée
le pouvoir afin que je sache comment on gouverne". Elle suppliait et
pleurait, il céda, déraisonnablement. Et dès l'aube la reine donna l'ordre qu'on
tuât le roi son mari.
Moïse
était un homme sévère et terrible, et on ne l'aimait pas. Christ était simple,
tous l'aimaient. Je préfère l'amour à la puissance et à la sagesse, sinon je
courrais le danger d'être pendu. Je vous entends dire: "Mais non. Tout le
monde vous aime. Personne n'est pareil à vous. Vous ne risquez rien!"
Connaissez-vous l'histoire arrivée à Cromwell? Un flatteur lui disait: "La
foule est venue à vous. Quelle gloire est la vôtre!" Il répondit: "Ma
gloire serait encore plus grande si j'avais été pendu". Eh! oui, je sais
que la foule accourrait si je manifestais de la force, de la puissance.
N'utilisez pas la force, n'exigez pas des autres qu'ils se plient à vos ordres,
à votre volonté. N'oubliez pas que les autres, un jour, pratiqueront à votre égard
les méthodes dont vous leur avez donné l'exemple. Si vous usez des bâtonnets,
en bons élèves ils s'en serviront à leur tour. Voilà pourquoi je ne vous gronde
pas, mes amis! Je vous livre un de mes secrets. Les autres je les garde pour
moi, car je sais que si je les donnais, on s'en servirait contre moi; pas par
méchanceté, mais parce que la nature est ainsi faite. Je garde un secret
précieusement, comme le Prince d'Orange qui était chargé d'une mission auprès
de l'empereur. A un officier trop curieux, il demanda: "Général,
savez-vous garder un secret? - Oui, Prince. Eh bien! moi aussi". Je ferai
comme le Prince, je garde un secret pour moi. Que peut être ce secret?
Un
ouvrier qui voulait connaître le secret d'un potier célèbre se fit embaucher
dans son atelier. Il y travailla une année durant sans être capable de
fabriquer un pot correctement. Le maître-potier lui dit: "Reste encore
deux ans, je te donnerai mon secret". L'ouvrier travaille avec assiduité
et humilité pendant deux ans, ne cessant de se perfectionner. Un jour, le
potier l'emmena vers le four et lui dit: "Je vais te donner mon
secret". Il saisit l'un après l'autre les pots qui étaient dans le four;
il les sortait, il soufflait dessus, puis il les posait de côté. L'ouvrier
disait: "C'est tout ! J'ai perdu mon temps". Eh bien! il en est ainsi
de tous les secrets. Il y avait dans le passé, deux peuples ennemis, les
Sybarites et les Crotoniates. Les premiers avaient entraîné leurs chevaux à
danser sur une certaine musique, même les chevaux des militaires.
Chez les
Crotoniates ennemis, on étudia cette musique, et un beau jour on la fit jouer
sur le champ de bataille, si bien que les montures des cavaliers sybarites se
mirent à danser au lieu de se lancer à l'assaut de l'armée ennemie. Les Crotoniates
gagnèrent la guerre. Nous sommes ces deux peuples. Sybarites et Crotoniates
sont en nous. Ils ont des chevaux et nous devons connaître leur musique et leur
danse, savoir leur programme et leur façon d'agir. Nous devons vaincre les
ennemis en apprenant leur danse, afin de les dominer. Nous devons connaître
tous les airs que chantent nos passions afin de pouvoir les dompter. Se
connaître, cela prend des années.
La première chose à étudier, c'est
l'amour. L'amour vient par la foi, pas autrement. Il faut croire en Dieu pour
que son amour nous visite. En dehors de l'amour, rien n'est possible. Si
quelqu'un veut que je l'aide, il faut qu'il passe entre nous un courant
d'affection, d'amour, il faut une harmonie. S'il n'agit que pour lui-même, j'y
perdrai ma peau. Notre méfiance, nous devons la réserver à ceux qui profitent
de nous, qui arrachent notre peau, mais pas à ceux qui nous apportent la
lumière. N'ayez pas peur de celui qui vous protège, mais augmentez votre
confiance et votre amour. Ayez foi, comme cet homme paralysé qui fut guéri.
L'amour est capable de modifier même ce qui paraît immuable. Donc soyez plus
généreux, donnez de bons regards, de bonnes paroles, de bonnes pensées. Vous
restez là, crispés, fermés, repliés. Ouvrez vos coeurs, devenez accueillants.
Et lorsque vous vous rencontrez en dehors de la Fraternité, soyez encore et
toujours fraternels. Le contraire signifierait que vous ne comprenez rien à
l'amour. L'amour vous protégera et vous sauvera. Il y a des regards et des
sourires qui sont des barrières infranchissables. L'amour est la plus grande
des forces.
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