Nous devons nous observer, nous demander si
nous n'avons pas mis dans notre tête des images exagérées. On doit se demander
pourquoi on n'a pas réussi dans la vie. Lorsque vient quelqu'un qui est
aussitôt enchanté de l'enseignement, je ne me réjouis pas très vite, j'attends
de voir si cet enthousiasme durera. Souvent après quelques jours cette personne
disparaît, car elle exagérait son contentement. Je ne veux pas mesurer avec des
mesures de cette sorte, mais avec une mesure raisonnable. Je veux des preuves avant
de croire. Beaucoup crient très fort afin que tout le monde sache qu'ils ont
pondu un œuf ?
Quant à moi, j'attends que cet oeuf soit
couvé. J'attends qu'il donne des poussins et toute une famille. Cet oeuf pondu
peut être un oeuf de serpent, il s'agit de s'en assurer. Ce peut être aussi un
oeuf de canard ou de poule, ou de poisson. On ne le verra que lorsqu'il sera
couvé, car ce qui en sortira ira dans l'air si c'est un oiseau, dans l'eau si
c'est un poisson, et il piquera si c'est un serpent. Avant qu'ils ne soient
couvés, on ne peut savoir ce qu'il y a dans les oeufs. Ils ont l'air innocents.
Couvez ces gens qui viennent à nous si bruyants et enthousiastes, et vous
verrez bientôt qu'ils s'entre-tuent et se blessent, car il y avait en eux
toutes sortes de bêtes. Nous voulons donc attendre les résultats. Si un ami
m'en amène un autre, je lui dis: "Attendons un peu pour voir quel oeuf est
cette personne, car je ne distingue pas très bien les oeufs quand ils ne sont
pas encore couvés".
Il ne faut rien exagérer, il faut étudier,
expérimenter, calculer, peser. Ce n'est qu'après qu'on saura ce que les êtres
ont dans la tête. Alors l'opinion acquise sera solide. On ne peut pas beaucoup
compter sur les choses éphémères. Combien de femmes ai-je rencontrées qui, tout
de suite, ont été émerveillées de l'enseignement et sont ensuite tombées dans
l'enfer. Je ne suis que pour les frères et soeurs qui suivent le chemin de la
lumière. Ils peuvent avoir de petits défauts, mais cela ne veut rien dire.
Quand l'un de vous vient me dire quelque chose de tel ou tel, je lui réponds:
"Oui, c'est possible, mais ce frère a de la bonne volonté, de bons désirs
et il apprendra. Il est sans importance qu'il ne sache pas encore cela et qu'il
soit un peu ignorant. Nous lui donnerons le savoir qui lui manque, tandis que
nous ne pouvons donner la bonne volonté à celui qui n'en a pas".
C'est pourquoi ce qui est le plus précieux
chez les frères et soeurs c'est la bonne volonté. Dieu peut donner toutes les
richesses, mais la bonne volonté dépend de l'homme. Aussi lorsqu'on vient
critiquer quelqu'un devant moi, je considère la bonne volonté de la personne
que l'on critique, et c'est cela que j'apprécie au-dessus de tout. Si cette
personne est ignorante, peu importe. Ce qui compte, c'est son désir de marcher
dans le véritable chemin. Ceux qui sont chargés de nous instruire et de nous
diriger nous donneront le nécessaire afin de nous éduquer. Plusieurs parmi vous
pensent: "Pourquoi ne nous avez-vous pas dit toutes ces choses plus tôt:
cela nous aurait évité de faire bien des erreurs". Peut-être, mais le
moment de vous en entretenir n'était pas encore venu.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire