Dans la société, le monde, les universités, on
vous mesure à ce que vous possédez: propriétés, famille, connaissances
livresques, situation. Si, avant la guerre, les familles nombreuses vivaient
dans le dénuement, actuellement on apprécie les femmes qui ont plusieurs
enfants. On donne des prix aux vainqueurs de compétitions sportives
diverses....etc.
Un jour viendra où l'on décernera des prix au
plus patient, au plus généreux, à celui qui sait se taire, qui oeuvre pour le
bien de tous; on rendra leur valeur aux vertus, qui ne comptent guère
aujourd'hui. Auparavant on ne considérait pas comme des héros des êtres
vertueux, ni la mère de nombreux enfants qui les élevait au prix de grands
sacrifices. On admirait plus les femmes qui promenaient leur chien sur la Côte
d'Azur ou qui couraient les magasins, les spectacles et les soirées en
flirtant, ces milliers de femmes qui sont de véritables microbes dans le corps
social.
Je ne vous parle pas dans ce sens pour vous
engager à mettre au monde beaucoup d'enfants, mais je m'élève contre cette
mentalité déplorable. Il y eut une fois en Bulgarie un concours à celui qui
mangerait le plus; le vainqueur a éclaté d'avoir trop mangé! D'autres font des
compétitions aussi stupides: à qui boira le plus, par exemple.
Je connais cependant un cas qui semble plaider
en faveur de la boisson. En Bulgarie, lorsque j'étais professeur, un paysan qui
vivait non loin de mon école dans une chaumière ouverte à tous les vents,
venait de temps en temps faire le nettoyage. Cet homme ne mangeait pas, mais il
buvait, buvait ! Il m'aimait bien parce que je lui donnais souvent quelque
chose. Il était fort et vigoureux et à le voir on ne se serait pas douté que
l'alcool est un poison, comme le prétend la science....Il y a des cas
exceptionnels!
L'humanité de plus en plus prendra conscience
de ce qui a vraiment de la valeur. Plus tard on récompensera la vertu, et non
plus la force, la volonté ou la résistance que l'on prise tant actuellement. On
a considéré la douceur, la générosité, la vertu comme des faiblesses, mais le
temps vient où cela changera. Les premiers seront les derniers. Il ne suffira
pas, pour être apprécié, d'avoir développé les facultés de domination.
Pour se connaître et se mesurer sans illusion,
pour savoir vraiment ce que l'on est, il faut chaque matin vérifier si on est
capable de s'ouvrir à Dieu, de se donner à Lui. Certains jours, on est prêt,
d'autres pas. Hier on a rencontré une jolie femme....Il faut pouvoir prononcer
cette formule même quand la vie vous tente, qu'elle vous appelle ailleurs.
C'est difficile. Bienheureux ceux qui peuvent
dire sincèrement: "Mon Dieu, je suis Ton serviteur, dispose de moi comme
Tu le veux". A partir du moment où l'on peut ainsi se consacrer, des
courants circulent, des changements se produisent dans votre être et bientôt
vous ne désirerez plus rien d'autre.
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