Si l’espérance est liée au corps physique, la foi,
elle, est liée au cœur. Le cœur, voilà le temple où Dieu habite. Quand jésus a
répondu au diable : "Il est écrit : Tu ne tenteras pas le
Seigneur ton Dieu". Il affirmait sa foi dans le Seigneur qui vit
au-dedans de lui, et il refusait de Le mettre à l’épreuve. Car la foi ne
consiste pas à se précipiter dans le vide avec la conviction que Dieu enverra
des anges pour amortir notre chute. Celui qui s’imagine que Dieu protège les insensés
qui s’exposent volontairement aux dangers, est tout simplement habité par des croyances
illusoires.
Or, justement, si les humains accumulent tellement de déception dans
leur vie, s’ils rencontrent tellement d’échecs au lieu des succès attendus,
c’est qu’ils confondent foi et croyance.
Enfin, la troisième tentation, qui concerne la
tête, ne peut être surmontée que par l’amour. Le diable a transporté Jésus sur
une haute montagne. En nous, c’est la tête qui représente le sommet de la
montagne. Celui qui est parvenu au sommet possède le savoir, l’autorité, la
puissance. Mais l’histoire l’a montré : dès qu’un homme arrive au pouvoir,
il résiste difficilement à toutes les possibilités qu’il aperçoit étalées
devant lui ; l’argent, le plaisir, la gloire, il croit que tout lui est
désormais permis. Combien d’hommes très remarquables ont fini par succomber,
victimes de leur orgueil. Seul l’amour envers l’Etre de tous les êtres peut
nous sauver de ces dangers.
Nous tenons de Lui toutes nos facultés, tous nos
dons, et si nous l’aimons sincèrement, profondément, c’est cet amour qui nous
préservera de l’orgueil.
L’espérance, la foi et l’amour sont donc les seules
forces qui nous permettent de traverser l’existence dans les meilleures
conditions physiques, psychiques et spirituelles. Espérer en Dieu nous préserve
des angoisses de la vie matérielle. Avoir foi en Lui nous arrache aux illusions.
Enfin, l’aimer nous permet d’atteindre le sommet et de nous maintenir sans
risque de chute.
Etudiez la vie des êtres qui ont la foi, l’espérance
et l’amour, regardez comment ils travaillent, comment ils se renforcent,
s’embellissent et deviennent plus vivants, comment ils arrivent à affronter les
difficultés, à surmonter les épreuves, et trouvent dans chacune d’elles des
occasions de s’enrichir. Ces trois vertus vous apparaissent lointaines,
étrangères, parce que vous les considérez de façon trop abstraite, vous ne
sentez pas qu’elles constituent les trois piliers de votre vie psychique.
Si la foi, l’espérance et l’amour sont dites vertus
"théologales" ; c’est parce que grâce à elles nous pouvons
entrer en relation avec Dieu. Seulement, là encore, la tendance des humains est
de considérer Dieu comme une abstraction. Quand ils ne l’imaginent pas comme un
vieillard avec une grande barbe blanche occupé à noter leurs bonnes et surtout
leurs mauvaises actions pour les récompenser et les punir, la plupart ne savent
pas trop comment se Le représenter. Or, je n’ai cessé de vous
l’expliquer ; la meilleure image de Dieu, c’est le soleil dispensateur de
vue, de lumière et de chaleur. Seules la vie, la lumière et la chaleur du
soleil peuvent nous donner une idée de ce que sont la puissance, la sagesse et l’amour
de Dieu. C’est à nous maintenant d’entrer en relation avec cette puissance,
cette sagesse et cet amour divins. Et comment le pouvons-nous ?
Par l’espérance, la foi et l’amour ? C’est par
notre espérance, notre fois et notre amour que nous pouvons toucher la quintessence
de la Divinité qui est Sagesse, Puissance, Amour.
Voici un exercice : Vous récitez lentement, et
en vous concentrant sur chacune des paroles, la prière suivante : "Seigneur,
j’aime ta sagesse, j’ai foi en ton amour, j’espère en ta puissance".
Par notre amour nous entrons en communication avec la sagesse divine ; par
notre foi nous entrons en communication avec l’amour divin ; et par notre
espérance nous entrons en communication avec la puissance divine. Ce sont là
des notions très simples mais qui nécessitent quelques explications.
"Seigneur, j’aime ta sagesse". La
sagesse a des affinités avec le froid, et l’amour avec la chaleur. Notre cœur a
beaucoup de chaleur, beaucoup d’élan, d’enthousiasme, mais il sent qu’il est
ignorant, qu’il manque de discernement, de mesure, ce qui l’expose à commettre
de nombreuses erreurs et à souffrir. Alors, il doit aimer et chercher ce qui
lui manque et dont il a besoin; la sagesse.
"Je crois en ton amour…" On n’a
pas besoin d‘aimer l’amour, mais on a besoin de croire en lui. L’enfant croit à
l’amour de sa mère et c’est pourquoi il se sent en sécurité auprès d’elle.
L’amour et la foi sont liés. Si vous croyez en quelqu’un, il vous aimera ;
aimez-le et il croira en vous. Et parce que l’amour du Créateur est le
fondement de l’univers, c’est en lui, et en lui seul, que nous pouvons avoir
une confiance absolue. Notre foi dans les êtres et les choses ne repose sur des
bases stables que si nous avons placé d’abord notre foi dans l’amour divin.
"J’espère en ta puissance…"
Combien de fois on entend dire que l’espoir fait vivre. A chaque début d’année,
tout le monde échange des vœux en espérant que cette nouvelle année sera
meilleure que la précédente et apportera des solutions à tous les problèmes.
Seulement sur quoi fonde-t-on ses espoirs ? Sur l’agent, sur les armes…
sur des êtres faibles, instables. C’est pourquoi ces espoirs sont toujours déçus.
En réalité, on ne peut compter que sur la vraie force, la vraie stabilité ;
la toute-puissance divine.
Et regardez maintenant comment cette prière établit
des liens avec le monde divin. Lorsque vous dites : "Seigneur,
j’aime ta sagesse", votre amour et la sagesse divine entrent en relation
et Dieu vous accord d’être plus sage à cause de votre amour. Lorsque vous
dites : "Seigneur, je vois en ton amour" ; votre foi
attire l’amour de Dieu et Dieu vous aime parce que vous croyez en lui. Quand
vous dites : "J’espère en ta puissance" , votre espérance
fait appel à la puissance de Dieu qui commence à vous protéger à cause de votre
espoir.
L’espérance, la foi et l’amour correspondent
respectivement à la forme, au contenu et au sens. L’espérance est liée à la forme
(le corps physique), la foi au contenu (le cœur) et l’amour au sens
(l’intellect). C’est la forme qui prépare et préserve le contenu. Le contenu
apporte la force et la force n’a de raison d’être que si elle possède un sens.
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