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mardi 24 juin 2014

Cercle, baguette et paroles magiques



La représentation traditionnelle du mage est celle d’un auguste vieillard tenant à la main un bâton avec lequel il trace un cercle autour de lui ; une fois ce cercle tracé, il prononce des formules en décrivant de son bâton des figures dans l’espace. C’est ainsi qu’il convoque des esprits auxquels il donne des ordres pour remplir des missions déterminées. L’important n’est pas de savoir si cette représentation correspond à une réalité concrète. L’important, c’est que, symboliquement, elle est parfaitement exacte : la baguette magique, le cercle magique, les formules magiques sont des réalités du monde spirituel.

Etre un mage, c’est créer. Et pour comprendre en quoi consiste le travail du mage, il faut donc se reporter au texte de la Genèse où Moïse décrit la création du monde. Le premier jour, Dieu crée la lumière. Il dit : "Que la lumière soit" La lumière est donc cette matière primordiale que Dieu a projetée hors de Lui-même pour créer l’univers. Et pour que cet univers soit stable, il fallait qu’il ait des limites. C’est pourquoi il est dit dans le livre des Proverbes que Dieu "a tracé un cercle à la surface de l’abîme". A l’origine de la création, il a donc cette lumière émanée de Dieu comme une sphère autour de lui. Et c’est dans cet espace de lumière qu’il a projeté des images qui se sont condensées, matérialisées, pour devenir le cosmos avec les galaxies et leurs habitants... et parmi elles notre terre avec les pierres, les plantes, les animaux, les hommes.

Ce processus de la création divine, nous pouvons le retrouver chez le mage véritable. Lui aussi est entouré d’un cercle de lumière : son aura, ce halo de lumière invisible qui émane de lui et qu’i a formé grâce à son travail spirituel et à la pratique des vertus. Pour créer, le mage utilise les mêmes moyens que Dieu lui-même ; il projette une image ou prononce un mot qui traverse son aura, et c’est l’aura qui fournit la matière pour la manifestation. L’image projetée, le mot prononcé s’imprègnent de la matière  e l’aura et produisent des effets d’autant plus grands qu’ils sont davantage imprégnés et cet élément créateur : la lumière.

Vous avez pu certainement le remarquer déjà pour vous-même : certains jours, ce que vous dites ne produit aucun effet sur les personnes à qui vous vous adresser, alors que d’autres fois, au contraire, avec une parole très simple vous les touchez. C’est que cette parole est vivante, les mots que vous employez ont été préalablement plongés dans la matière subtile de votre aura, ils s’y sont vivifiés, renforcés, et ainsi revêtus de puissance ils ont pu pénétrer jusqu’à leur âme et la faire vibrer.

Vous comprenez maintenant l’origine du cercle que le mage doit tracer autour de lui ; cette pratique provient d’un savoir très ancien concernant l’aura humaine. Lorsqu’il est dit que le mage doit se tenir au centre d’un cercle qu’il a tracé, cela ne signifie pas seulement qu’il fait matériellement dessiner un cercle autour de lui, mais qu’il doit créer en lui ce cercle vivant de l’aura et se placer en son centre c’est à dire que son esprit doit être actif, vigilant, pour vivifier les paroles qu’il prononce. Celui qui se contente de tracer en son centre, c'est-à-dire que son esprit doit être actif, vigilant, pour vivifier les paroles qu’il prononce. Celui qui se contente de travers un cercle matériel sans avoir travaillé préalablement sur son aura pour la rendre pure, lumineuse, puissante, n’obtiendra pas de résultats. Et s’il finit par en obtenir à force de volonté et d’obstination, alors gare à lui. Au moment où il sortira du cercle, les entités qu’il avait contraintes à lui obéir quand il était à l’intérieur, se mettront à le poursuivre et à le tourmenter pour se venger d’avoir été asservies.

Ces mésaventures arrivent à tous les magiciens qui ignorent ou négligent les lois du travail spirituel. Les esprits invisibles finissent par se venger d’avoir dû se soumettre à des gens qui ne possédaient aucune autorité véritable. Avant de se lancer dans la réalisation de vastes entreprises spirituelles, l’homme doit donc se former une aura, un véritable cercle magique de lumière. Et ce cercle ne se trace pas avec de la craie ou tout autre moyen, il se prépare par l’amour, la pureté, l’abnégation, le sacrifice. Pour que les souhaits que nous formulons puissent donner des résultats, il faut que nos pensées, nos sentiments, nos paroles soient imprégnées de la matière de notre aura. Aucune création spirituelle véritable n’est possible sans la pure matière, la pure lumière de l’aura.

Le cercle de l’aura est l’espace dans lequel, comme le mage, nous pouvons créer, et il est aussi la meilleure des protections. Une aura pure, lumineuse, puissante forme une barrière infranchissable, elle fait obstacle à tous les courants nocifs qui parcourent le monde visible ou invisible. Celui qui a travaillé sur son aura est comme dans une forteresse ; lorsqu’autour de lui il n’y a que troubles, désordres, agitations, il reste paisible, stable, plein d’amour et de courage, car il se sent habité par une lumière intérieure. Bien sûr, tant qu’on est sur la terre, on n’est jamais vraiment à l’abri des assauts et des batilles. Même les Initiés sont obligés de se protéger. Oui, même les plus forts, les plus puissants d’entre eux doivent sans cesse penser à se défendre contre les forces obscures de destruction par des barrières de lumière, des cercles de flammes. Alors, comment les autres tellement plus fiable set vulnérables peuvent-ils s’imaginer qu’ils n’ont aucun besoin de protection ?

Certains diront : "Mais nous le savons que nous avons besoin de protection ! C’est pourquoi nous avons recours à des pratiques magiques". Et ils vont me raconter comment ils ont fabriqué une baguette et comment ils s’en servent en prononçant un véritable charabia qu’ils prennent pour des formules puissantes. Comment faire comprendre aux humains qu’une pratique religieuse, spirituelle, magique n’a de sens que si elle est soutenue par un travail intérieur ? Un cercle, une baguette, des paroles magiques, mais c’est grotesque et inefficace si ça ne correspond pas à quelque chose de profond dans l’homme lui-même.

Une baguette magique est généralement faite avec une branche d’amandier ou de noisetier de l’épaisseur d’un doigt et longue d’une coudée (du coude à l’extrémité des doigts). Après s’être préparé, le mage la coupe le matin avant le lever du soleil et prononçant certaines formules ; il en lève l’écorce et ajuste aux deux extrémités deux petits capuchons (l’un en or, lié au soleil, principe masculin, ‘autre en argent, lié à la lune, principe féminin), sur lesquels sont gravés certains mots et symboles. Et enfin il consacre cette baguette au Ciel. Mais il ne suffit pas de tenir une baguette à la main pour être un mage et commander aux esprits. On ne commande pas si facilement aux esprits, même si on connaît leur nm et qu’on le prononce avec conviction. En revanche, et c‘est pour cela qu’il faut être prudent, vous risquez de toucher quelques esprits inférieurs, et alors là, je ne vous le souhaite pas… Quant aux esprits supérieurs, ils vous laisseront patauger et vous n’obtiendrez rien d’eux. Ou peut-être même vous attirerez-vous quelques gifles de leur part. Oui, et ils vous diront : "A quoi t’amuses-tu comme ça avec cette baguette ? Et qu’est-ce que c’est, ces mots que tu prononces ? Tu nous déranges" Pour commander aux esprits célestes, il faut d’abord atteindre une certaine stature dans le monde spirituel.

Mais à entendre les réflexions de certains, il est évident qu’ils confondent le mage au sens initiatique du terme avec le magicien, ou même avec le prestidigitateur qui fait apparaître des oiseaux ou des lapins en tapant de sa baguettes sur le bord d’un chapeau. Ils sont encore bien loin de comprendre que le véritable mage, le théurge, est celui qui a appris comment réaliser la baguette magique en lui-même, afin de lier le monde d’ne bas, représenté par le capuchon d’argent, avec le monde d’en haut, représenté par le capuchon d’or, c’est à dire aussi le principe féminin avec le principe masculin, la terre avec le Ciel. Le rôle de la baguette est de permettre un branchement pour que les énergies ou les entités appelées par le mage circulent entre les deux mondes.

On peut comparer le Ciel à une centrale électrique qui donne du courant, mais pour que les lampes s’allument en bas, il faut faire un branchement, introduire la prise. Et la baguette magique, justement, c’est la prise que le mage doit en premier lieu brancher avec le Ciel. Et si on veut aller encore plus loin pour approfondir cette question, on découvrira que l’être humain possède en réalité plusieurs baguettes. Oui, une dans chaque plan ; dans le plan atmique, pour lier son esprit à l’Esprit de Dieu ; dans le plan bouddhique, pour lier son âme à l’Ame universelle ; dans le plan mental, pour lier son intellect à l’Intelligence cosmique ; dans le plan astral, pour lier son cœur au Cœur du Christ ; et enfin, dans le plan physique, il y a ce petit bâton appelé baguette magique. Mais il y a aussi la main. La main est une sorte de baguette magique, et on peut même dire que la baguette n’est que le prolongement de la main.

Tous les mages n’utilisent pas une baguette. S’ils sont purs, désintéressés, en harmonie avec le Ciel, il leur suffit de levers le bras pour donner des ordres aux entités du monde invisible, et ces entités les comprennent, les écoutent, les exaucent. Quand Moïse levait la main pendant les batailles, les Hébreux remportaient la victoire, car il projetait des forces pour venir en aide à ses guerriers, et quand la bataille se prolongeait, des hommes devaient soutenir son bras. Si on peut utiliser la puissance de la main pour les hostilités, pourquoi ne pourrions-nous pas l’utiliser, nous aussi, pour créer l’amour et l’harmonie ? Quand certains seront en train de se massacrer, celui qui a appris les véritables secrets de la magie lèvera la main, et ils jetteront tous leurs armes pour s’embrasser. Ils ne voudront plus se battre car i ils recevront les ondes bénéfiques que cet être de lumière est en train de leur envoyer.

Alors, apprenez à penser à vos mains comme à des antennes qui ont la possibilité d’attirer et de recevoir les courants du Ciel. Si vous captez rarement ces courants, c’est parce que votre conscience est ailleurs ou qu’elle est endormie. Donc, désormais, avant d’avoir recoures à une baguette magique, apprenez ce que sont vos mains et comment les utiliser pour recevoir les énergies célestes, et ensuite les projeter, les orienter. Pourquoi ne recourir toujours qu’à ce qui est extérieur ?... Aucun cercle magique, aucune parole magique, aucune baguette magique ne vous apportera quoi que ce soit, tant que vous n’aurez pas compris que tout est d’abord en vous.

Dans la Prière dominicale, quand Jésus demandait au Père céleste : "Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel", il créait ce lien entre le haut et le bas, ce lien qui est symbolisé par la baguette magique. Il voulait dire que tous les êtres humains ont, eux aussi, un rôle magique à jour ; attire d’en haut la pureté, la lumière, l’harmonie afin que la terre devienne un reflet du ciel. C’est pourquoi on peut dire que la véritable baguette magique, c’est l’être humain lui-même ; c’est lui l’intermédiaire entre la terre t le ciel, et il doit toujours se mettre en contact avec le ciel pour agir bénéfiquement sur la terre. Le véritable Initié ne se sert pas d’une baguette magique, il et lui-même baguette magique. Désormais, quand vous entendre parler de magie, sachez faire la différence. Oui, car il y a magie et magie. La véritable magie, la magie divine, consiste à savoir tout utiliser, tout, absolument tout, pour la réalisation du Royaume de Dieu. A l’inverse, toute pratique qui met les acquisitions les plus élevées de l’esprit au service des convoitises humaines, est de la sorcellerie.


Malheureusement, très peu de mages arrivent à ce degré supérieur où l’on n’a même plus d’intérêt pour la magie elle-même, où l’on n’entreprend même plus de faire des opérations magiques, où l’on cesse de vouloir commander aux esprit, aux élémentaux, aux génies, pour réaliser des ambitions personnelles. Très peu, seulement les plus grands parmi eux, ne pensent qu’à employer toutes leurs forces, leurs énergies, leurs connaissances pour la réalisation du Royaume de Dieu. Ce sont des théurges, c’est à dire des êtres qui pratiquent la magie sublime ; leur travail est absolument désintéressé, ils ne cherchent ni le pouvoir ni la gloire, ils désirent seulement transformer la terre afin que Dieu vienne y habiter. La grandeur d’un être humain, sa puissance, la vraie, c’est de ne jamais mettre les pouvoirs qu’il possède au service de ses intérêts. C’est avoir pour unique idéal de travailler dans la lumière et pour la lumière, afin de devenir un véritable fils, une véritable fille de Dieu pour le bonheur de l’humanité.

Omraam. 

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