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vendredi 6 juin 2014

Le nouveau ciel et la nouvelle Terre



L’Apocalypse de saint Jean est le dernier livre du Nouveau Testament. Bien que ce livre soit très célèbre et qu’on le cite souvent quand il s’agit d’annoncer des catastrophes, en réalité on le connaît mal. Tous ces nombres, ces symboles, ces images qu’il contient, il faut, pour les interpréter, posséder des connaissances sur la Kabbale, l’astrologie, l’alchimie, la magie, et même sur les cartes du Tarot, qui ne sont pas des cartes à jouer, comme certains se l’imaginent, mais représentent un condensé de toute la Science initiatique. C’est pourquoi la plupart des pasteurs et des prêtres évitent de commenter l’Apocalypse, car ils seraient obligés d’accepter toutes ces scies, et ainsi de changer le contenu de certaines croyances enseignées par les Eglises. Oui, ils laissent l’Apocalypse de côté, parce qu’elle est la preuve que les Livres saints ont besoin de la connaissance initiatique pour être interprétés. On préfère même parfois insinuer qu’au moment où il l’a écrite, saint Jean, qui était déjà très âgé, s’est laissé influencer par des rabbins, ou alors qu’ayant un peu perdu la tête, il a raconté des choses invraisemblables et d’une telle obscurité qu’il vaut mieux ne pas en tenir compte.

En réalité, l’apocalypse n’e t un livre obscure que pour ceux qui ne possèdent pas les clés. Bien sûr, les images, les symboles, les nombres ne sont pas placés dans l’ordre auquel on pourrait s’attendre ; certains, qui se trouvent à la fin, sont en relation avec des passages du début ou du milieu, exactement comme un jeu de cartes qui aurait été éparpillé sur une table. Seul celui qui possède la vraie science peut prendre ces "cartes", les replacer dans l’ordre et lire. Quand on connaît la signification des nombres et le sens caché des symboles, tous les éléments qui n’ont en apparence aucune relation entre eux peuvent être rapprochés et, chacun expliquant l’autre, cela donne un ensemble formidablement logique.

J’ai lu de nombreuses interprétations de l’apocalypse, et si quelques-unes, bien sûr, sont véridiques, je trouve pourtant que personne encore n’a jamais touché le vrai, le fond. Pourquoi ? Il y a plusieurs raisons, mais c’est surtout qu’au lieu de ne voir dans ce livre que l’essentiel, c'est-à-dire la description d’éléments  et de processus de la vie intérieure et de la vie cosmique, on en a fait un livre de prophéties et on a cherché à y reconnaître des personnages et des événements historiques. Alors, évidemment, qu’est-ce qu’on a pu commettre comme erreurs sur les quatre cavaliers, la bête à sept têtes et à dix cornes, la femme couronnée d’étoiles, la grande prostituée, la Jérusalem céleste, le nouveau ciel et la nouvelle terre…. On ne peut rien faire avec l’apocalypse si on n’ a pas déjà travaillé à acquérir les véritables bases de la vie spirituelle. Car tous ces symboles, il ne suffit pas de les comprendre intellectuellement, il faut pouvoir les vivifier ne soi.

Au début du vingt et unième chapitre de son livre, après avoir longuement décrit tous les fléaux qui s’abattent sur la terre, saint Jean annonce la venue de la Cité céleste par ces mots : "Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel ; la première terre avaient disparu…" Cette vision rappelle le verset d’Isaïe où Dieu dit : "Car je vais créer de nouveaux cieux et une nouvelle terre". Si on prend ces paroles littéralement, cela signifie que Dieu est obligé de recommencer sa création. Et pourquoi ? Est-ce qu’elle est devenue vieille ? La terre, oui, à la rigueur, on comprend qu’elle ait un peu vieilli parce qu’elle est faite de matériaux qui s’altèrent, se désagrègent et avec le temps il est possible qu’il soit nécessaire de les remplacer. Mais le ciel, qui a été créé dans une matière pure, lumineuse, incorruptible, éternelle, comment se fait-il que lui aussi ait vieilli ? Dans la Genèse, pourtant, il est écrit qu’après avoir créé le ciel et la terre, "Dieu vit que c’était bon". Comment se fait-il que quelque temps après, il découvre que même les cieux sont délabrés au point d’être obligé d’en faire de nouveaux ?

Cela ne parle pas tellement en faveur de sa perfection. Et puis, en attendant que les travaux soient terminés, où va-t-on loger les habitants du ciel, toutes ces myriades d’anges et d’archanges ? Quelle inquiétude et quel remue-ménage là-haut. Voilà encore des soucis pour le Seigneur... Eh bien, non, c’est absurde, et on est obligé de donner une autre interprétation à ce texte.

Par le mot "ciel", il faut comprendre une chose, et par le mot "terre", il faut en comprendre une autre. Dans le langage symbolique, le ciel représente la partie spirituelle de l’homme, le domaine de la pensée, et la terre représente le domaine de la concrétisation, de la réalisation dans la matière. Et de même que dans l’univers le ciel et la terre représentent une unité, dans l’être humain aussi ils sont inséparables. Un "nouveau ciel" signifie des idées nouvelles, une compréhension, une perception des choses, une philosophie nouvelles qui entraînent une "nouvelle terre", c’est à dire des attitudes nouvelles, des comportements nouveaux, une nouvelle façon de vivre. La tête est dans le ciel et les pieds sont sur la terre. Les pieds, c’est ce qui marche d’après la tête, car les pieds courent là où la tête a déjà quelques projets. Donc, c’est le comportement, la conduite, la façon d’agir des humains qui changeront à cause du changement de la tête, c'est-à-dire grâce à une nouvelle philosophie.

Alors, ce nouveau ciel que Dieu est en train de créer, est-il vraiment nouveau ? Eh non, il est là depuis l’éternité, mais c’est pour les humains qu’il sera nouveau, car il est là mais ils ne le voient pas. Et le jour où ils le découvriront, évidemment, ce sera nouveau… pour eux. Un nouveau ciel et une nouvelle terre…. En réalité, on ne sait même pas ce que signifie le mot "nouveau". Prenons un fleuve, son nom reste le même ; Danube, Seine ou Tamise, mais l’eau qui coule n’est-elle pas toujours nouvelles ? Et le soleil aussi, qui est le même tous les jours, en réalité il est toujours nouveau car ses émanations, ses radiations sont à chaque instant différentes. Ce qui est nouveau, c’est la vie, le contenu. Si vous êtes capable d’aller suffisamment loin, suffisamment haut, au-delà de la forme matérielle, le contenant, pour entrer dans le contenu, la vie, vous trouverez que tout est sans cesse nouveau, et le ciel et la terre.

Donc, le nouveau ciel et la nouvelle terre, cela signifie que le niveau de conscience des humains s’élèvera jusqu’à un point où ils découvriront une réalité qui a toujours existé, mais qu’ils n’avaient encore jamais soupçonnée. Ce soleil qu’ils voient chaque jour et qui était là bien avant leur apparition sur la terre, il leur est étranger, inconnu. Du moment qu’ils ne le sentent pas comme un être vivant, intelligent, avec lequel ils peuvent entrer en relation, du  moment qu’ils ne le contemplent pas avec la conscience de son importance pour leur vie spirituelle, c’est qu’ils ne l’ont pas encore découvert et qu’ils piétinent dans l’ancien ciel, vieux, vermoulu, moisi.

Alors, n’imaginez pas qu’on doive attendre des bouleversements cosmiques pour connaître ce nouveau ciel dont le soleil est le symbole. Dès aujourd’hui, vous pouvez l’habiter. Chaque fois que vous nourrissez des pensées et des sentiments purs, que vous décidez de travailler pour un haut idéal, vous êtes déjà dans le ciel nouveau, et le ciel nouveau entraîne obligatoirement une terre nouvelle. Car celui qui embrasse une philosophie sublime est obligé de changer son comportement, sa façon d’agir. Toutes les méthodes que vous donne notre enseignement concernant la nutrition, la respiration, tous les actes de la vie quotidienne, le travail, la création d’une famille, les relations avec les humains et tout l’univers, c’est cela la nouvelle terre. Alors, qu’attendez-vous pour y entrer ?

Omraam.


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