La spiritualisation de l’amour est la
condition de la venue du Royaume de Dieu. Donc, que ceux qui sont éclairés, qui
ont un haut idéal d’amour, sachent qu’ils peuvent servir le Royaume de Dieu
avec cette énergie qu’est la force sexuelle; et alors, qu’ils s’aiment, qu’ils
s’embrassent, mais avec l’idée de consacrer cet amour à la réalisation de
quelque chose de divin. A ce moment-là, ils produiront des émanations d’une
telle beauté que les anges eux- mêmes seront étonnés, émerveillés, et qu’ils
viendront leur apporter des présents.
Donc, je le répète, quelle que soit la
nature de votre amour, les gestes que vous devez faire sont toujours les mêmes
: vous devez vous rapprocher de l’être que vous aimez, le serrer, l’embrasser,
le caresser ; rien ne change : la différence, c’est ce que vous mettez dans ces gestes, et c’est
cela qui compte. Quelqu’un dit: «Ah! j’ai vu un tel embrasser une telle!» et il
les condamne. Le Ciel ne regarde pas cela, il regarde ce qu’ils ont mis dans
leur baiser : s’ils se sont donné quelque chose de beau, de pur, le Ciel les récompense. Sur la terre ils
sont peut- être condamnés par des ignorants, mais en haut, ils sont
récompensés.
Si vous mettez dans votre amour la vie
éternelle, l’immortalité, la pureté, la lumière, et que celui que vous aimez
grandit, avance et s’épanouit grâce à vous, alors c’est vraiment de l’amour,
car le véritable amour améliore tout. Mais si vous aimez quelqu’un et qu’il se
mette à péricliter, vous devez vous poser des questions sur la qualité de vos
sentiments et vous dire: «Mais alors, j’ai abîmé cet être. Avant il était splendide et maintenant, c’est une
ruine». Vous n’avez donc pas de quoi être tellement fier, et vous devez
chercher comment réparer vos erreurs. Votre amour doit faire grandir un être.
Et c’est seulement quand vous le voyez s’épanouir grâce à votre amour que vous pouvez être heureux
et fier, et remercier le Ciel d’avoir réussi à l’aider et à le protéger. Mais
en général les gens ne se préoccupent pas de ces choses-là, et ensuite ils
viennent me dire : «Je l’aime, je l’aime!... - Oui je réponds, je sais que vous
l’aimez, mais comme une poule que vous mettez à la casserole pour la manger :
vous l’aimez, vous la dévorez, et c’est fini.» Non, l’amour ne doit jamais dévorer, abîmer les êtres... Vous voyez,
l’amour tel que je le comprends est très différent de tout ce que la foule ou
la jeunesse, qui ne sont pas éclairées, peuvent imaginer.
Les humains ne savent pas aimer, et
ensuite, pour se justifier, ils me diront: «Maître, vous ne connaissez pas la
nature humaine, elle est terrible!» Ah bon, je ne connais pas la nature humaine!...
Mais je leur répondrai que, autant ils ont rendu cette nature humaine difficile à dompter, autant ils
peuvent aussi l’assagir, l’ennoblir. Ils n’ont pas fait d’efforts dans le
passé, alors maintenant, bien sûr, ils ont reçu une nature très difficile.
Voilà comment cela s’explique ; c’est de leur faute, impossible de se
justifier.
Beaucoup décident de ne plus faire
d’efforts parce que, soi-disant, il est impossible de se changer. Si, c’est
possible. Et désormais, même si vous rencontrez de grands obstacles, vous devez
dire: «Le Maître nous a parlé de cet amour et je veux arriver à le connaître.»
Pourquoi toujours objecter que la réalité est différente de ce que je vous
présente? Voilà: la réalité, comme si ce mot pouvait tout excuser ! Mais il y a
des réalités et des réalités.
Je ne nie pas que la sexualité soit une
réalité, mais pourquoi s’arrêter à cette réalité tellement inférieure,
grossière? Il existe un autre degré de réalité qui est aussi réel mais plus
subtil. Certains êtres sont arrivés à saisir et à vivre cette réalité, et
maintenant, pour rien au monde vous ne pouvez les convaincre de l’abandonner
pour retourner en arrière, ils ne veulent pas. Mais les autres aussi,
malheureusement pour rien au monde vous ne pouvez non plus les convaincre
d’essayer d’élargir, d’élever le degré de leur amour ; ils négligent toutes ces
grandes vérités qui peuvent les sauver, ils continuent à descendre vers
l’animalité, et ensuite, évidemment, ils se retrouvent désaxés, déchirés. C’est
normal, leur amour ne pouvait être merveilleux que pendant quelques minutes ;
ensuite, c’est de la cendre, des scories. On dit : «C’était tellement beau!»
Oui, c’était... mais ça ne l’est plus, ça n’a pas duré, et l’or est devenu du
plomb. Tandis que l’amour céleste reste éternellement de l’or, rien ne peut
l’oxyder.
L’homme a une hérédité et il doit lutter
contre cette hérédité ; depuis des milliers d’années le genre humain s’est fait
de l’amour une certaine conception qui s’est enregistrée dans nos cellules et
il est difficile de l’effacer. Mais ce n’est pas parce que vous n’arrivez pas à transformer du jour
au lendemain votre conception de l’amour, que vous ne devez pas croire ce que
disent les grands Maîtres. Si vous n’arrivez pas à changer, cela veut dire tout
simplement que vous êtes déformé ou faible, mais non que les Initiés vous
trompent.
Autant vous avez des tendances
inférieures, autant vous êtes obligé de les satisfaire, mais cela ne doit pas
vous empêcher de croire qu’une amélioration est possible. Et le jour où vous
arriverez à développer d’autres tendances, sublimes, divines, vous nagerez dans
l’océan de l’Amour cosmique, alors qu’auparavant vous ne vous nourrissiez que
de quelques gouttes éparpillées par-ci par-là (et encore, pour les trouver,
quelle vie de déceptions et de malheurs!) Maintenant que vous êtes plongé dans
cet océan cosmique, vous buvez, vous n’avez pas besoin d’aller voler quelques
gouttes d’amour chez les autres.
Je sais que ce que je dis sera
incompréhensible pour certains. Mais qu’ils fassent ce qu’ils peuvent avec
l’espoir que, dans quelques incarnations, ils arriveront à transformer leur
amour. Il ne faut pas se tuer! Pour ceux qui ont déjà travaillé dans d’autres incarnations,
il est plus facile d’arriver à se contenter de très peu de choses dans le plan
physique, et même ensuite de se libérer complètement et de goûter l’amour en haut, dans le plan spirituel.
Evidemment, les êtres qui en sont capables sont très rares. Combien de
religieux ont fait vœu de célibat sans bien savoir à quoi ils s’engageaient!
Ils étaient très jeunes, ils ne se connaissaient pas, ils ne connaissaient pas
la nature humaine et un jour, quand les instincts et les passions se
réveillaient, ils étaient submergés. Quelle tragédie ! Oui, que de tragédies
dans les couvents pour les hommes et pour les femmes ! Il vaut mieux se marier
et avoir des enfants plutôt que de se tourmenter, là-bas, dans un couvent en
étant soi-disant la fiancée de Jésus, alors qu’on ne cesse de faire dans son
imagination des adultères avec tous les autres. Dans ce cas, c’est mieux de
sortir des couvents. Le Seigneur est beaucoup plus large, il n’a jamais demandé
qu’on se consacre absolument à Lui si on doit vivre pour cela dans les
tourments. Il préfère que l’on fasse du bien en ayant une femme - ou un mari -
et des enfants, plutôt que de vivre une vie désaxée, désordonnée et de troubler
l’atmosphère par tous ses désirs inassouvis.
Même des saints et des saintes ont été
tourmentés toute leur vie par la force sexuelle, et c’est à peine si, à la fin,
ils ont trouvé la paix. Sainte Thérèse d’Avila était très passionnée. Et même
sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, on ne sait pas toujours comment elle a vécu,
ni quelles tentations elle a eu à surmonter. Elle n’était pas comme on la
présente, une petite fille mignonne, avec un visage tendre et délicat. Non, sa
nature était forte et puissante. Moi, je l’admire beaucoup, je l’aime beaucoup,
sainte Thérèse, mais je ne suis pas d’accord avec la manière inexacte dont on
la présente sous prétexte de sauver la situation !...
Omraam.
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