"changer de situation, changer l’ordre des
choses, changer le monde, changer de vie"… dans tous les domaines on ne
parle que de changement, on veut le changement. Mais dans la réalité rien ne
change, ou si peu. Et ce qui change n’est pas nécessairement un progrès.
Pourquoi ?
En tant qu’être conscient, l’être humain est tourné
vers le monde extérieur qu’il pense, non sans raison, pouvoir transformer. Mais
ces transformations souhaitées ne sont-elles pas le reflet de son monde
intérieur ? Or, devenir conscient de son monde intérieur comme d’un espace
aussi vaste et complexe que le monde extérieur, est un long et difficile
apprentissage qui nécessite la lumière de la Science initiatique.
Certes, la psychanalyse a ouvert une large fenêtre
sur l’existence bouillonnante de ce monde intérieur, en insistant sur
l’intrusion des pulsions inconscientes dans la vie consciente. Mais peu
habitués à y prendre garde, la majorité des gens restent généralement surpris,
étonnés par leurs rêves, par leurs émotions subites, par leurs variations
d’humeur imprévisibles, par leurs idées fixes qui colorent et cristallisent de
façon éphémère la trame de leur vie psychique. Aussi développent-ils souvent un
sentiment d’impuissance et d’irresponsabilité à l’égard de ce qui remonte du
tréfonds d’eux-mêmes, de leur inconscient, sous la forme d’énergies
incontrôlables ou d’images obsessionnelles.
Ainsi, l’apport de la psychanalyse, c’est d’avoir
cherché à décrire l’irruption de l’inconscient dans la conscience et à
expliquer pourquoi le sujet s’ingénie à refonder des manifestations vis-à-vis
desquelles il éprouve un sentiment de honte et de dépossession de soi. Et
quelles sont ces manifestations ? Narcissisme infantile qui veut accaparer
l’attention et l’amour des autres, orgueil démesuré qui prétend nier Dieu ou
rivaliser avec Lui, cruauté exterminatrice qui imagine pouvoir faire
disparaître toute existence non soumise à ses propres lois. Sans la pression de
l’éducation et des exigences sociales, la conscience instaure, nous dises les
psychanalystes, tout un système de défenses qui censure et refoule ces poussées
instinctives, pulsions primaires et notre égocentrisme, et elle réagit avec
d’autant plus de force qu’elle refus de se reconnaître dans ces manifestations,
pour autant que l’environnement social les juge indésirables et répréhensibles.
Mais ce que la psychanalyse omet de décrire, ce
sont les autres manifestations de notre inconscient, ces manifestations
bénéfiques, lumineuses que nous laissons s’exprimer ou que nous refoulons aussi,
malheureusement, selon les circonstances. Impulsions généreuses, élans
irrésistibles d’espoir qui nous poussent à vouloir aider les autres,
aspirations à l’harmonie, joie subtile née du contact avec le monde de l’âme et
de l’esprit, jaillissement de la lumière créatrice, intuition de l’unité indestructible
des êtres, sentiment d’immortalité, d’éternité… viennent par moments effleurer
la conscience. Mais malgré le besoin de se reconnaître dans cet élargissement
subit de son champ de perceptions et de sensations, elle ne peut les retenir.
Simple miroir du ciel et de l’enfer, notre
conscience est impuissante par elle-même à créer ou à façonner aussi bien l’un
que l’autre. Il s’agit donc bien en nous de deux natures, et c’est notre façon
de vivra quotidienne, explique Omraam Mikhaël Aïvonahov, qui nous met en
contact soit avec l’une, soit avec l’autre, et qui provoque ces expériences
subjectives de lumière, de générosité, de beauté, d’équilibre, ou celles de
désordre, de violence, de terreur, de cruauté.
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