La mise en lumière de la dualité de l’inconscient
nous conduit à distinguer en l’homme une nature inférieure et une autre
supérieure ; et cette distinction est d’une importance capitale pour la
psychologie, la pédagogie et la compréhension des problèmes sociaux. Les termes
"inférieur" et "supérieur" indiquent clairement la place
que nous devons donner à chacune de ces deux natures.
L’acquisition de la verticalité, plaçant la tête
au-dessus de son ventre et de son sexe, a été pour l’être humain une conquête
physiologique ; mais il lui reste maintenant à conquérir sa verticalité
spirituelle. Il s’agit donc d’identifier puis de contrôler les manifestations
de ses pulsions égocentriques qui le poussent à la recherche de satisfactions
grossières, nuisibles pour lui-même et pour son entourage, et de donner une
issue à ses inspirations lumineuses et vastes qui ouvrent son intelligence et
son coeur, lui font découvrir le bien commun comme l’arrière-fond sur lequel
ses actions doivent s’inscrire.
Ces deux natures, inférieure et supérieure, le
Maître Omram Mikhaël Aïvanhov les appelle entre "personnalité" et
"individualité". La personnalité, égocentrique et exigeante jusqu’à
la cruauté, versatile, donc peu fiable, modifie langage et conduite au gré de
ses intérêts, et elle se joue des êtres et des choses pour son unique satisfaction.
Le mot latin : "persona" sur lequel est formé
"personnalité", désigne dans la Rome antique le masque de théâtre qui
est jeu, multiplicité, mensonge. L’individualité, au contraire, renvoie au
caractère indivisible de l’être humain, à son essence pure et simple, ce sans quoi
il ne peut être : son esprit.
Personnalité et individualité ont la même structure
trinitaire, c’est à dire qu’elles se subdivisent en trois catégories de manifestations
correspondant à la structure de l’être humain ; pensée (intellect),
sentiment (cœur), action (volonté). Dans la gamme inférieure, l’intellect est
le siège des pensées tortueuses, malveillantes, d’opinions erronées ; le
cœur, le siège de sentiments de possessivité, de haine, de vengeance ; et
la volonté, qui réaliser les projets de l’intellect et du cœur, se rend coupable
d’actions violentes et destructrices.
Dans la gamme supérieure, l’intellect supérieur (la
raison) est le siège de la pensée juste qui découvre les grandes lois de
l’existence, éclaire la route pour le bien de tous. Le cœur supérieur
(l’âme") est le siège des sentiments d’amour, d’abnégation, de sacrifice
pour les autres créatures, et aussi d’adoration et de louange envers le
Créateur. Enfin, la volonté supérieure (l’esprit) inspire des actes libérateurs
et créateurs. Arrachant l’être humain aux entraves de la personnalité, l’esprit
le vivifie et réanime en lui le sentiment d’appartenance comme de la Divinité.
Cette circulation ininterrompue entre sa nature
inférieure et sa nature supérieure donne à l’être humain la pleine possession de
ses facultés, et c’est alors seulement qu’on peut dire que s’est opéré en lui
le seul changement véritable.
"dans notre moi terrestre, dit Omraam Mihaël
Aïvanhov, nous sommes une trinité qui pense, qui sent et qui agit, mais cette
trinité n’est encore qu’un reflet très inférieur de l’autre trinité, la Trinité
céleste qui attend que nous puissions nous joindre à elle, puisqu’elle fait
aussi partie de nous… Toutes les expériences, heureuses ou malheureuses, que
nous faisons dans notre vie ont pour seul et unique but cette rencontre de
notre moi humain et de notre Moi divin.
Au moment où ces deux parties, inférieure et
supérieure, parviennent à se fusionner, c’est le Ciel et la Terre qui
s’unissent en nous pour créer l’abondance et la joie. Le symbole de cette
métamorphose est le soleil : avec son intellect débarrassé de tout parti
pris l’homme éclaire ; avec son cœur purifié il donne la chaleur ; et
avec sa volonté libérée il vivifie et il crée".
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